31 sapeurs-pompiers décorés à l'occasion de la Sainte Barbe


Tahiti, le 18 janvier 2024 - Ce jeudi, le corps des sapeurs-pompiers de Polynésie française avait rendez-vous dans les jardins du haut-commissariat pour célébrer, en décalé, la Sainte-Barbe. L'occasion pour l'État et le Pays de rendre hommage et de décorer, entre autres, le contingent polynésien envoyé en renfort en Gironde, lors des incendies de 2022.
 
Initialement célébrée le 4 décembre, la Sainte-Barbe constitue chaque année l'hommage au corps des sapeurs-pompiers dans toute la France. Une tradition nationale qui a su très bien s'adapter au contexte local que suggère la Polynésie : “Je suis fière et émue à la fois”, assure la Colonelle Cécile Macarez, directrice de la protection civile. “Le haut-commissaire a validé un nouveau protocole adapté à la Polynésie et, aujourd'hui, nous pouvons entendre le chant des Tamarii volontaires. Nous mélangeons les traditions, françaises et polynésiennes, afin que tous puissent manifester fièrement leur solidarité. À l'image d'ailleurs de ces 21 sapeurs-pompiers du contingent polynésien engagés en renfort en Gironde en août 2022, qui traduisent magnifiquement cette solidarité et que nous décorons aujourd'hui.”
 
En effet, ce jeudi, femmes et hommes, sapeurs-pompiers volontaires ou professionnels, avaient rendez-vous au haut-commissariat pour une cérémonie de remise de médailles. Parmi les distinctions attribuées ce jour figuraient les médailles de la sécurité intérieure, la médaille d'honneur de l'engagement ultramarin, les médailles d'honneur des sapeurs-pompiers et les lettres de félicitations pour acte de courage et de dévouement. Une cérémonie de décoration symbolique, certes, mais ô combien importante selon le haut-commissaire, Éric Spitz : “C'est l'occasion unique de se retrouver et de pouvoir leur dire toute l'affection et toute la reconnaissance que l'on a pour eux. Parmi ces sapeurs-pompiers qui ont été décorés aujourd'hui, certains ont sauvé des personnes de la noyade, d'autres se sont rendus en Gironde afin de lutter contre les incendies de 2022. Un grand merci à eux.”
 
Autre moment fort de la cérémonie, les véhicules et camions de pompiers entreposés dans le parking de Tarahoi, suscitant ainsi la curiosité des passants, et notamment des plus jeunes. Du côté des sapeurs-pompiers, on le sait, l'uniforme et le camion rouge inspirent toujours : “Nous avons la chance d'être toujours bien perçus par la population”, témoigne l’un des lauréats. “De par nos actions, notre uniforme inspire la sécurité et la bienveillance, et je pense que toutes les personnes désireuses d'aider leur prochain peuvent se reconnaître dans notre profession.
 

Témoignage - Gaston Tunoa, chef de corps de Teva i Uta et président de la fédération des sapeurs-pompiers de Polynésie française, décoré de la médaille de la sécurité intérieure pour son intervention en Gironde :
“Il fallait se rendre utile jusqu'au bout”
“Aujourd'hui, nous avons eu le plaisir d'être décorés par le haut-commissaire en personne. Une décoration due au déplacement du détachement des sapeurs-pompiers de Polynésie en Gironde, en août 2022. Une initiative rendue possible par le président du Pays de l'époque, Édouard Fritch, avec qui nous avons monté l'équipe en seulement 5 heures. Une situation d'urgence qui a mobilisé à l'époque une vingtaine de camarades sapeurs-pompiers volontaires. Pour construire cette équipe, j'avais pris soin de choisir des éléments prêts à tout et disposés à tout abandonner sur le champ. La réalité de ce genre de situation, c'est que tout peut arriver et il faut préparer les familles à ça. Cela a été très difficile pour moi car il fallait prendre la responsabilité de la vie de toutes ces personnes.
 
Une fois là-bas, nous avons découvert d'autres dangers, que l'on ne rencontre pas ici en Polynésie. À l'exemple des feux de tourbe, des feux enterrés sous terre qui se consument lentement, parfois à deux mètres sous terre et sur un ou deux kilomètres, voire plus. Il faut des détecteurs spécifiques pour identifier et établir un périmètre exact de ce genre d'incendie. Et puis, il faut le dire, notre contingent a marqué les esprits là-bas : durant les dix jours où nous étions là-bas, toutes les équipes arrêtaient de travailler à 19 heures. Or, à 19 heures, il faisait encore jour. Donc pour nous, les Tahitiens, il était encore possible de travailler. Nous nous arrêtions uniquement à la nuit tombée. Du coup, on venait nous gronder pour nous dire d'arrêter, mais dans notre tête, nous étions là pour quelques jours et il fallait se rendre utile jusqu'au bout. Je suis fier de ce que nos hommes ont fait là-bas et c'est un plaisir d'être ici aujourd'hui pour leur rendre hommage. "
 
 
 


Rédigé par Wendy Cowan le Jeudi 18 Janvier 2024 à 17:25 | Lu 1610 fois