30 futurs infirmiers et aides-soignants font leur rentrée


Après la fermeture des dernières formations diplômantes en 2023, la réouverture de ces cursus en 2024 marque une étape cruciale pour le Fenua. Ce partenariat entre l'UPF, Ocellia et le Pays vise à former une nouvelle génération de professionnels de santé compétents et engagés, répondant ainsi aux besoins croissants de la population polynésienne. crédit photo SD
Tahiti, le 2 septembre 2024 – Sur les 300 demandes, ils sont trente à avoir réussi à être sélectionnés pour suivre les deux nouvelles formations diplômantes dispensées à l'Université de la Polynésie par l'organisme de formation Ocellia : l'une d'un an pour devenir aide-soignant avec un diplôme reconnu localement, et l'autre qui s'étale sur trois ans et qui aboutit au diplôme d'État d'infirmier. Des formations prises en charge à 100% par le Pays.
 

Grand soleil, viennoiseries et 'orero d'accueil ce lundi matin sur les hauteurs de l'Université de la Polynésie française pour la cérémonie de rentrée de deux nouvelles promotions d'étudiants infirmiers et aides-soignants. Une étape cruciale après la fermeture, en 2023, des dernières formations diplômantes. Trente Polynésiens, issus des îles ou de Tahiti, jeunes bacheliers ou exerçant déjà dans le paramédical, ont ainsi réussi à passer le cap difficile de la sélection puisqu'ils étaient 150 à postuler pour chacune de ces deux formations mises en place à l'initiative du Pays, en attendant que l'institut Mathilde-Frébault ne renaisse de ses cendres. Ces formations accueillent respectivement 15 étudiants pour le diplôme d'État d'infirmier (DEI), un programme de trois ans, certifié par l'Agence régionale de santé (ARS) Bretagne, et 15 élèves pour le diplôme d'aide-soignant (DEAS), un programme d'un an, délivrant un diplôme reconnu localement.
 
Des formations “complémentaires” avec Mathilde-Frébault
 
Mais il s'agit surtout de répondre au besoin urgent et crucial de personnel médical qui fait tant défaut dans nos structures de santé, que ce soit à l'hôpital ou même dans les cliniques. “On n'a pas assez d'infirmiers, d'aides-soignants et rouvrir la formation localement permet aux gens d'avoir envie de rester et de participer à l'effort de leur pays”, a expliqué le ministre de la Santé, Cédric Mercadal, qui a du mal encore à évaluer précisément ce “besoin important” qui risque d'aller en grandissant avec le vieillissement de la population. Il estime qu'il faudra “faire des promotions de 40 (aides-soignants) et 40 (infirmiers) par an et sur plusieurs années parce qu'il y a un besoin déjà existant, et des départs en retraite à préparer”.
 
Ces nouveaux étudiants pourront en tout cas bénéficier de “bourses et d'indemnités” pendant la durée de ces formations, a assuré le ministre qui promet aussi que ces formations seront renouvelées, même après la réouverture de l'institut Mathilde-Frébault prévu à la rentrée de septembre 2025. “Ça peut être complémentaire et ça le sera d'ailleurs”, a-t-il ainsi confirmé, précisant que les travaux avançaient bien et que le calendrier serait tenu.
 

Ethan Lamasse, jeune bachelier, étudiant infirmier

“L'idée, c'est de rester ici, j'aime trop Tahiti”

“J'ai 17 ans et je vais faire la formation d'infirmier. Ce qui m'a motivé, c'est que dans mon entourage, j'ai beaucoup d'infirmiers, dont ma tatie notamment. Et en discutant avec elle, elle m'a donné envie de suivre cette formation. L'idée, c'est de rester ici, j'aime trop Tahiti, je n'ai pas envie de bouger. Je pense que ce qui sera le plus difficile, ce sera l'intensité du travail qui va augmenter par rapport au lycée, je pense.”

Xéna Domingo, 27 ans, élève aide-soignante

“J'ai toujours voulu faire ce métier”

“Je vais faire la formation d'aide-soignante parce que j'ai toujours voulu faire ce métier. À l'école, c'est la filière que j'ai choisie. Ensuite, il y a eu les concours que j'ai tentés mais malheureusement, c'était l'échec pour moi. J'ai travaillé à l'hôpital de Taaone jusqu'en 2020 en tant que ‘faisant-fonction’ d'aide-soignant, ce qui veut dire que tu n'as pas le diplôme d'aide-soignant mais que tu exerces quand même la fonction. Mais ensuite, il y a eu le Covid donc on a limité ces ‘faisant-fonction’ et il y a eu la fermeture des concours. Et là, j'ai vu que c'était sur dossier et j'ai tenté ma chance. Il n'y avait que quinze places et j'étais sur la liste complémentaire donc je suis contente et après, j'irai travailler à l'hôpital.”

Tiniata Teikihapaiutoko, 19 ans, étudiante infirmière

“Apporter mon aide au Pays”

“Depuis toute petite, j'ai envie d'être infirmière et avec la pandémie de Covid-19, j'ai entendu qu'il n'y avait pas assez d'infirmiers et je me suis dit qu'il fallait que j'apporte mon aide au Pays. Ce que je redoute, c'est de ne pas avoir mon diplôme et de ne pas pouvoir aider les Tahitiens, mais je compte aller ensuite travailler à l'hôpital et me spécialiser dans la petite enfance parce que j'adore les enfants.” 
 
 

Rédigé par Stéphanie Delorme le Lundi 2 Septembre 2024 à 15:20 | Lu 4923 fois