2e réunion du groupe de suivi Etat – Pays sur l’évolution de la situation au Japon


Le groupe de suivi Etat-Pays, s’est réuni lundi 21 mars à 14h sous la co-présidence du Haut-Commissaire, M. Richard DIDIER et du Vice-Président du Pays, M. Tearii ALPHA. Cette réunion s’inscrivait dans le cadre du suivi régulier mis en place la semaine dernière entre l’Etat et le Pays afin de suivre l’évolution de la situation du Japon et de prendre, en cas de besoin, les mesures nécessaires.

Ont été abordés les points suivants :

1. Situation des centrales nucléaires de Fukushima : voir dernier point de situation de l’IRSN ci-dessous et en pj.

2. Situation météorologique : en raison des très faibles échanges entre hémisphère nord et sud, le risque d’arrivée de particules radio actives émises par les centrales de Fukushima est quasi inexistant.

3. Arrivée du vol ATN 77 en provenance de Tokyo. Les contrôles effectués à l’arrivée du vol par le LESE se sont tous révélés négatifs. Les ressortissants français revenant du Japon qui le souhaitent ont la possibilité de renseigner un questionnaire en ligne sur le site de l’Institut National de Veille Sanitaire (https://voozanoo.invs.sante.fr/japon2011/questionnaire/scripts/aindex.php.

4. Comprimés d’iode : les comprimés d’iode en provenance de la métropole sont bien arrivés sur le territoire et sont entreposés en sécurité.

5. Bilan de l’activité de la cellule d’information mise en place par le Pays : la cellule d’information est en place depuis jeudi 17 mars. Elle est joignable de 8h à 18h au 444 055.

Ce groupe de suivi Etat-Pays se réunira à nouveau lundi prochain à 14h.

Note d’information de l'IRSN

Situation des réacteurs nucléaires au Japon suite au séisme majeur survenu le 11 mars 2011
Point de situation du 20 mars 2011 à 06 heures
Centrale de Fukushima I (Daiichi)

Depuis le précédent point d’information du 19 mars 2011 sur la situation de la centrale de
Fukushima Daiichi, les informations obtenues par le centre technique de crise de l’IRSN permettent
d’établir l’état suivant des installations.
Réalimentations électriques
La connexion d’un câble au transformateur provisoire du réacteur n°2 a été réalisée. L’alimentation
électrique du réacteur lui-même n’est pas encore effective.
Le réacteur n°1 pourrait être réalimenté le 20 mars à partir du réseau électrique commun aux
réacteurs 1 et 2.
Etat des bâtiments
Le document en annexe résume l’état des bâtiments sur le site.

Etat des piscines
Les quantités d’assemblages combustibles présents dans les piscines des réacteurs 1 à 4 sont
confirmées (respectivement 292, 587, 514 et 1500 assemblages). Les puissances résiduelles
associées ont été réévaluées par l’IRSN. Sur cette base, l’IRSN réévalue périodiquement les délais
avant le début de découvrement des assemblages.
L’IRSN suspecte des fuites sur la piscine n°3 et peut-être sur la piscine n°1. La situation est
néanmoins stable vue les injections effectuées par lances à eau.
Piscine du réacteur n°1
La puissance à évacuer est faible. Une baisse de niveau antérieure fait supposer une fuite dans
cette piscine. L’utilisation de lances à eau sur camions semble prévue.
Piscine du réacteur n°2
La piscine est en ébullition. L’utilisation de lances à eau sur camions semble prévue, en dépit de
l’intégrité du bardage supérieur du bâtiment. L’IRSN a peu d’information récente sur cette piscine.
Piscine du réacteur n°3
Une première ébullition a été stoppée par l’appoint en eau par hélicoptères et lances à eaux sur
camion. Un camion de pompier avec un débit de 3,8 tonnes/min et une échelle de 22 mètres aurait
été utilisé pendant 20 à 30 minutes. Un deuxième appoint en eau a été réalisé le 19 mars à 00h30
heure locale (le 18 mars à 16h30 heure de Paris).
L’IRSN estime que la dalle anti-missile située à la verticale de la cuve et de l’enceinte de
confinement a dû être détruite lors de l’explosion hydrogène du 14 mars 2011. Si les ouvrages qui
supportent cette dalle ont également été touchés, il est envisageable, outre les fuites éventuelles,
que le niveau d’eau maximal possible au dessus des assemblages combustibles entreposés dans la
piscine soit diminué (dans le pire cas : 1 mètre au dessus du haut des assemblages). Ceci
expliquerait les débits de dose très importants au droit du bâtiment et confirmerait les efforts pour
maintenir en eau cette piscine.
Un appoint de 2000 tonnes d’eau a eu lieu dans la nuit du 19 au 20 mars pendant 9 heures.
Piscine du réacteur n°4
Une première ébullition a été stoppée par l’appoint en eau par hélicoptères et lances à eaux sur
camion. La puissance dégagée dans cette piscine est assez élevée.
Un appoint de 80 tonnes d’eau a eu lieu dans la nuit du 19 au 20 mars pendant 1 heure.
Piscine du réacteur n°5
La température de l’eau de cette piscine est en nette baisse. Le niveau d’eau est contrôlé. Le toit
du bâtiment a été percé pour éviter une éventuelle combustion d’hydrogène comme sur le bâtiment
N°4.
Piscine du réacteur n°6
La température de l’eau de cette piscine est stable. Le niveau d’eau est contrôlé. Le toit du
bâtiment a été percé pour éviter une éventuelle combustion d’hydrogène comme sur le bâtiment
N°4.
Piscine de désactivation commune du site
Cette piscine contiendrait de l’ordre de 6500 assemblages. Bien que la puissance unitaire dégagée
par ceux-ci soit nettement plus faible que celle dégagée des assemblages présents dans les piscines
des réacteurs, ils doivent néanmoins être également refroidis. La température et le niveau dans la
piscine sont maintenant contrôlés.

Etat des réacteurs
L’IRSN se préoccupe des quantités de sel cristallisées suite à l’injection d’eau de mer dans les
cuves des réacteurs (impact sur le refroidissement des coeurs, risque de blocage de soupapes…).
De manière générale, il conviendrait de reconstituer des réserves d’eau claire sur le site.
Réacteur n°1
Selon l’exploitant, 70% du coeur du réacteur serait endommagé. L’injection d’eau de mer dans la
cuve serait maintenue afin d’assurer le refroidissement du coeur qui reste cependant partiellement
dénoyé. L’eau contenue dans la cuve se décharge dans l’enceinte de confinement via une soupape.
L’enceinte de confinement est maintenue intègre. Il n’y a vraisemblablement plus d’opérations de
dépressurisation de l’enceinte de confinement. Il n’y aurait donc plus de rejet direct de produits
radioactifs dans l’environnement pour l’instant. Ceci est néanmoins à confirmer dans la mesure où
l’enceinte n’est pas refroidie.
La partie supérieure du bâtiment réacteur a été soufflée par une explosion. La salle de commande
est très irradiante, limitant le temps de présence des intervenants.
Réacteur n°2
Selon l’exploitant, 33% du coeur du réacteur serait endommagé. L’injection d’eau de mer dans la
cuve est maintenue afin d’assurer le refroidissement du coeur qui est maintenant sous eau.
L’enceinte de confinement est endommagée, toutefois il ne semble pas que l’étanchéité soit remise
en cause (la pression à l’intérieur du bâtiment étant fluctuante). Il n’y a vraisemblablement plus
d’opérations de dépressurisation de l’enceinte de confinement. Il n’y aurait donc plus de rejet
direct de produits radioactifs dans l’environnement pour l’instant. Ceci est néanmoins à confirmer
dans la mesure où l’enceinte n’est pas refroidie.
La salle de commande est très irradiante, limitant le temps de présence des intervenants.
Réacteur n°3
Le coeur du réacteur est partiellement endommagé. L’injection d’eau de mer dans la cuve serait
maintenue afin d’assurer le refroidissement du coeur qui reste cependant partiellement dénoyé. La
vapeur produite dans la cuve au contact du combustible s’évacue dans l’enceinte de confinement
qui semble toujours étanche.
Une action de dépressurisation de l’enceinte est envisagée du fait de sa montée en pression. Cette
action entraînerait de nouveaux rejets de produits radioactifs dans l’environnement.
La partie supérieure du bâtiment réacteur a été soufflée par une explosion. La salle de commande
est très irradiante, limitant le temps de présence des intervenants.
Réacteur n°4
La partie supérieure du bâtiment est endommagée. La salle de commande est très irradiante,
limitant le temps de présence des intervenants.
Réacteurs n°5 et 6
Le coeur de chacun de ces réacteurs est chargé en assemblages combustibles. Une injection d’eau
dans ces cuves est maintenant en cours par un système normal. La pression et la température à
l’intérieur de la cuve monte lentement. Ces réacteurs disposent de deux groupes électrogènes.
Centrale de Fukushima II (Daini)
Réacteurs n° 1, 2, 3, 4
Sur ce site, les réacteurs n° 1, 2, 3 et 4 ont atteint les conditions d’arrêt normales (appelées « arrêt
à froid »). Aucune dégradation du combustible n’a eu lieu sur ces réacteurs.
Centrales d’Onagawa et de Tokai
Il n’y a pas d’élément particulier à signaler.

Rédigé par communiqué du Haut Commissariat le Lundi 21 Mars 2011 à 19:58 | Lu 484 fois