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222 millions de Fcfp de plus pour abonder le dispositif Te Tauturu Utuafare (màj)


Manolita Ly, ministre de la solidarité, de l'emploi et de la famille a répondu ce mardi matin à l'assemblée aux questions des représentants sur le dispositif Te Tauturu Utuafare.
Manolita Ly, ministre de la solidarité, de l'emploi et de la famille a répondu ce mardi matin à l'assemblée aux questions des représentants sur le dispositif Te Tauturu Utuafare.
PAPEETE, mardi 3 décembre 2013. Le collectif budgétaire N°5 présenté ce mardi matin à l’assemblée de la Polynésie, a priori le dernier de l’année 2013, a permis de rajouter la somme de 129 millions de Fcfp supplémentaires pour les mesures de secours à la famille. De l’argent disponible prélevé sur les anciens dispositifs CPIA (Convention pour l’insertion par l’activité) ; par ailleurs le gouvernement rajoute également 93 millions de Fcfp sur la ligne des aides à caractère économique pour abonder le RSPF (régime de solidarité de Polynésie française) et par conséquent ces mesures de secours à la famille. Au total ce sont donc bien 222 millions de Fcfp qui vont sur ces mesures d'aides à la famille. Ce dispositif baptisé Te Tauturu Utuafare a été mis en place au début du mois de juin dernier par la nouvelle majorité politique pour répondre à une urgence sociale et dans l’attente d’une reprise de l’économie locale qui permettrait de créer de nouveau des emplois sur le territoire. En juin 2013, le président Gaston Flosse en personne qui gérait alors le portefeuille de la solidarité expliquait que ces mesures étaient mises en place de façon provisoire, pour les sept derniers mois de l’année 2013, jusqu’à ce que les contrats d’accès à l’emploi puissent être lancés.

Pour ce Secours à la famille exceptionnel, le nouveau gouvernement avait budgété en juillet dernier environ 350 millions de Fcfp. Finalement, il apparaît nécessaire de rajouter plus de 200 millions de Fcfp pour satisfaire tous les dossiers présentés. Au total, selon des chiffres de la Direction des affaires sociales, mi octobre 5127 demandes avaient été déposées. Depuis le mois de juin 3239 familles ont pu recevoir mensuellement ces aides, mais 1888 restent à ce jour en attente de versement. Au total donc pour cette année 2013 un peu plus de 5000 familles pourraient bénéficier en Polynésie française de ces aides exceptionnelles ; un chiffre à comparer aux 11 571 personnes identifiées par la CPS dont le revenu quotidien est inférieur au demi seuil de pauvreté, à savoir un revenu quotidien inférieur ou égal à 812 Fcfp/jour/personne. Rappelons que le montant de cette aide s’adresse aux familles ayant à leur charge un ou des enfants de moins de 16 ans est de 35 000 Fcfp mensuel pour un couple avec deux enfants ; 50 000 Fcfp/mois pour un couple avec deux enfants ou un parent isolé avec quatre enfants ou plus ; et dont effectivement les revenus quotidiens ne dépassent pas les 800 Fcfp/jour et par personne.


Manolita Ly, la ministre en charge de la solidarité et des familles a expliqué que beaucoup de ces familles attributaires de l’aide étaient jusque là inconnues des services sociaux du Pays, refusant «par honte ou par gêne» d’avoir à demander puis surtout à utiliser des bons alimentaires notamment. Selon la ministre, le versement de cette aide en espèces «a rendu ces familles plus réceptives aux messages éducatifs et sanitaires» car cette aide apporterait «plus de sérénité. C’est un excellent outil pour engager un accompagnement social» poursuivait Manolita Ly. Il s’agirait pour beaucoup de familles jeunes, et comprenant pour 79% d’entre elles entre 2 et 4 membres dans la cellule familiale. Avant le versement de ce Secours à la famille, ces personnes survivaient avec les prestations familiales, en effectuant de petites activités occasionnelles (et non déclarées) et grâce à la solidarité de la famille élargie. Le montant mensuel de l’aide versée sert principalement à l’achat de denrées alimentaires et au paiement des factures (loyer, cantine scolaire, frais de scolarité etc.).

Répondant à des critiques formulées par l’opposition sur le «clientélisme» de cette mesure décidée par le nouveau gouvernement Flosse, en raison d’un manque de lisibilité sur les critères d’accession à ce dispositif, la ministre a rappelé que les demandes ont été instruites dans chacune des circonscriptions sociales après une enquête menée par les travailleurs sociaux de terrain, puis la demande était validée par la Direction des affaires sociales et corroborée enfin par la CPS, seul organisme qui a en mains l’état réel des revenus des familles.

Dans ses réponses, ce mardi matin, à la tribune gouvernementale de l’assemblée de Polynésie, systématiquement la ministre Manolita Ly a employé l’imparfait semblant insister sur le fait que ce dispositif Te Tauturu Utuafare avait été mis en place pour une durée provisoire, jusqu’à la fin de l’année 2013 seulement, avant de nouvelles mesures d’accès à l’emploi. Mais si la Loi du Pays relative aux contrats d’accès et de soutien à l’emploi (CASE) a été effectivement adoptée le 6 août dernier, elle a été très rapidement l’objet d’un recours enregistré le 16 septembre 2013 au Conseil d’Etat, ce qui risque de retarder sa mise en route au moins d’une année.

Rédigé par Mireille Loubet le Mardi 3 Décembre 2013 à 13:42 | Lu 1141 fois