2 mois de prison ferme pour le récidiviste violent


Crédit photo : Archives TI.
Tahiti, le 25 novembre 2024 - Un homme de 39 ans, déjà condamné pour violences, a été jugé par le tribunal correctionnel de Papeete pour des faits récents de violences sur son ex-compagne. Malgré des témoignages changeants et l’absence de preuves médicales, il a été condamné à deux mois de prison ferme.
 
À la barre, le prévenu, un homme de 39 ans, a vivement contesté les faits qui lui étaient imputés. Il comparaissait, ce lundi, devant le tribunal correctionnel de Papeete pour violences sur son ex-conjointe, commises en état de récidive, la semaine dernière à Mahina. Déjà condamné en 2021 pour des faits similaires, il est bien connu des forces de l'ordre avec pas moins de douze mentions à son casier judiciaire, incluant des outrages, des vols et, surtout, des violences. Libéré de prison le 30 octobre dernier, il se retrouve, moins d'un mois après sa sortie, à nouveau face à la justice.
 
Lors de l'audience, la présidente du tribunal a retracé les versions changeantes rapportés par la victime, absente ce lundi, et confronté ces éléments avec la version du prévenu. Selon le témoignage initial de son ex-compagne, celui-ci serait revenu vivre chez elle après sa sortie de détention, malgré son refus catégorique. La victime, qui s’est remise en couple avec un autre homme, affirme dans les deux histoires qu'elle a racontées aux enquêteurs, avoir été victime de violences physiques, notamment une strangulation et une projection au sol, en plus de disputes verbales. Elle a également évoqué une “relation sexuelle forcée”, classée rapidement sans suite par le parquet.
 
De son côté, le prévenu conteste fermement les faits. À la barre, il a admis une altercation verbale avec son ex-femme et physique avec le nouveau compagnon de son ex-conjointe, mais a nié tout comportement violent envers cette dernière. Il a tout de même reconnu avoir giflé son ancienne conjointe lors de sa dispute avec son nouveau concubin, et que d'autres coups auraient pu l'atteindre. “C'est un complot, un coup monté par mon ex-femme et son compagnon pour que je parte et qu'ils soient tranquilles”, a-t-il également expliqué au tribunal.
 
Un seul témoin

La présidente du tribunal a également relevé plusieurs éléments contradictoires aux allégations de la victime. Si cette dernière a dénoncé des violences, les gendarmes, dépêchés sur les lieux le soir de l'altercation, n’ont constaté aucun signe visible de blessure sur son corps. De plus, elle a refusé de se soumettre à un examen médical, mais réclame néanmoins une indemnisation de 50 000 francs pour préjudice. En revanche, le prévenu a été examiné avec un hématome et un œdème à la pommette, résultant, selon ses dires, de l’altercation avec le compagnon de son ex-femme.
 
Pour la défense, ces éléments ne suffisent pas à établir la culpabilité de son client. L'avocate du prévenu a soutenu que son client, fragilisé par la “peine de cœur” causée par la séparation, est victime d'une tentative d’éviction orchestrée par la plaignante. “Le seul témoin est le nouveau compagnon, qui a lui-même reconnu avoir porté les premiers coups”. Trop peu, selon elle, pour condamner son client, plaidant ainsi soit pour sa relaxe, soit pour une peine réduite à un mois de prison ferme.
 
2 mois de prison
 
Le procureur, s’appuyant lui sur la cohérence des témoignages de la victime et de son compagnon, ainsi que sur les antécédents du prévenu, a requis une peine de 10 à 12 mois d’emprisonnement ferme, assortie d’un mandat de dépôt. Il a rappelé que le passé judiciaire du prévenu démontre une propension à la violence.
 
Après délibération, le tribunal a rendu un verdict plus clément que les réquisitions du parquet. L’homme a été condamné à deux mois de prison ferme, avec mandat de dépôt, ainsi qu’à une interdiction de paraître au domicile de la victime pendant trois ans. Concernant la demande d’indemnisation de la victime, le tribunal l’a rejetée, considérant qu’en l’absence de certificat médical, il était impossible d’établir un préjudice.
 

Rédigé par La rédaction le Lundi 25 Novembre 2024 à 17:05 | Lu 284 fois