2 500 personnes à court d’eau à Papara


PAPARA, mercredi 24 octobre 2012. Depuis plusieurs semaines, 700 abonnés de la Régie des eaux de la commune de Papara, soit environ 2 500 personnes (et trois écoles), situés entre les PK 35 et PK 37, sont soumis à des restrictions d’eau très perturbantes de l’alimentation en eau. Dans le meilleur des cas, ces habitants, services publics et commerces disposent d’eau aux robinets entre 4 heures et 7 heures et encore, avec un débit très faible.
La Régie des eaux municipale de Papara, créée tout récemment, en janvier 2012, avait prévu d’effectuer, dès le début du mois d’octobre, des travaux sur les ouvrages de la rivière Papeiti afin de remédier à ces problèmes de débits et d’alimentation. Mais ces travaux ont été interrompus par un habitant de Papara au motif, qui s’avère être exact, que la commune n’a pas d’autorisation du Pays pour agir sur le domaine public. Cet habitant a tout d’abord empêché, au cours de la semaine dernière, aux engins venus travailler dans le lit de la rivière, de s’approcher du site de la vallée de Papeiti. Le vendredi 19 octobre, un jugement en référé du tribunal administratif, saisi en urgence par la commune, ordonnait néanmoins à cet habitant de ne pas entraver le passage de ces engins sous peine d’une astreinte de 50 000 Fcfp/jour. Une décision de justice à laquelle cet habitant se conforme. En revanche, il considère que le tribunal administratif, dans le libellé de son ordonnance n’autorise toujours pas les travaux, pas plus que l’occupation du domaine public. C’est donc le statu quo pour l’instant, laissant à sec les 700 habitations dont l’alimentation en eau dépend de cette rivière, et où des travaux sont nécessaires sur les retenues d’eau, pour assurer un fonctionnement normal. Utilisant jusqu’à plus soif les limites et les arguties de la procédure judiciaire, un habitant à lui seul, parvient à tout bloquer…

Le contentieux entre cet habitant et la mairie de Papara ne date pas de ce mois d’octobre. Au début de l’année déjà, lors de précédents travaux sur la Papeiti, cet habitant avait manifesté son opposition. Or, il n’est pas neutre dans ce dossier. Il dispose en effet, depuis 1981, d’un arrêté du conseil de gouvernement de Polynésie française pour exploiter, sur le domaine public de la rivière Papeiti, une mini centrale hydro-électrique. Sa turbine électrique se situe juste en aval des retenues d’eau qui permettent le captage pour le réseau d’eau potable des habitations de Papara situées entre les PK 35 et 37. Mais du côté de la mairie on s’interroge sur les soudaines motivations de cet habitant qui n’avait jamais protesté avant 2012. Alors que le captage d’eau sur la rivière de la Papeiti par la municipalité a démarré en 1987. «S’il avait dû protester, pourquoi attendre maintenant ? Cela fait plus de 20 ans qu’il aurait du se manifester ! Effectivement, la commune n’a pas l’autorisation du Pays pour faire ce captage, mais nous avons fait le nécessaire en début d’année pour régulariser la situation. Dès que l’on recevra cette autorisation, nous serons en règle et nous pourrons demander aux huissiers de faire accomplir les décisions de justice» explique Bruno Sandras, le maire de Papara. Lequel déclare se soucier essentiellement de la situation de ces 700 familles, sans eau ou presque, depuis plusieurs semaines, contraints de voir leurs citernes remplies par les pompiers de la commune ou bien d’aller remplir des bouteilles et récipients, sur les points d’eau publics. Un comble, pour une commune comme celle de Papara, qui regorge d’eau dans ses vallées, traversées par des multiples rivières et ruisseaux.

Les problèmes d’eau sont récurrents à Papara

Au-delà des soucis particuliers de ces 700 familles alimentées en eau depuis la vallée de la Papeiti, tout le réseau d’alimentation d’eau potable de la commune de Papara souffre de sérieuse vétusté. Conséquence : à peine 60% de l’eau récupérée sur les trois captages en rivière parvient jusqu’aux abonnés.
De grands travaux de mises aux normes ont été prévus et budgétés par la commune, pourtant en grande difficulté financière, grâce à des crédits issus du contrat de projet. Les appels d’offres ont été lancés et les entreprises chargés de ces travaux choisies. Mais les travaux sur le réseau n’ont pas encore démarré, explique le maire Bruno Sandras, car les crédits du contrat de projet n’ont pas encore été versés.

Rédigé par Mireille Loubet le Mercredi 24 Octobre 2012 à 15:49 | Lu 1257 fois