2 000 personnes unies pour protéger Moorea


Moorea, le 14 novembre 2021 - Plus de 2 000 personnes ont répondu à l’appel de la Cascem samedi dernier pour assister à la cérémonie du Tāhei 'autī ia Moorea. Forts de cet engouement, ses membres demandent une nouvelle fois aux dirigeants politiques, en particulier aux élus de l’île sœur, à participer aux discussions sur le développement “raisonné” de Moorea.

Le collectif des associations sportives, collectives, culturelles et environnementales (Cascem), en partenariat avec l’Église protestante mā’ohi, a organisé samedi le Tāhei 'autī ia Moorea sur la plage publique de Temae. L’objectif étant de réunir la population pour protéger l’île de Moorea contre les projets immobiliers. Le pari est réussi pour les organisateurs puisque plus de 2 000 personnes ont répondu présentes pour cet événement culturel. Comme prévu, la cérémonie a débuté par les sons de pū depuis le mont Mou’a Puta, suivi de ceux de la plage de Temae. Les représentants de chaque district de l’île ont ensuite déclamé leur terre par des 'ōrero avant qu’une grande couronne de autī soit déposée tout le long de la plage. 

"L’argent est une chose, mais la volonté du peuple est une autre”
 
À noter aussi qu’un pou tapu (pilier sacré) a été fixé sur place pour symboliser l’unité de Moorea. La réussite de cette journée est aussi une réponse que les membres de la Cascem ont tenu à s'adresser à leurs détracteurs, en particulier aux autorités politiques :  “Certains ont dit qu’on était incapables de réunir plus de 400 ou 500 personnes, mais on était plus de 2 000 aujourd’hui. Il n'y a eu en plus que du bénévolat. Chacun est venu avec ses tripes, ses entrailles… Notre message est aussi de dire que l’argent est une chose, mais la volonté du peuple est une autre. Si on nous dit encore qu’on n’est pas représentatif, on verra ça. Qu’ils fassent une manifestation de ceux qui soutiennent leur projet, mais on a vu l’hécatombe de la semaine dernière avec leur manifestation déguisée”, a réagi Rahiti Buchin, membre de la Cascem.

Conscient du grand nombre de personnes qui adhérent à sa cause, le Cascem demande une nouvelle fois à discuter avec les dirigeants politiques : “J’espère qu’ils vont s’asseoir autour d’une table avec nous pour qu’on puisse discuter sereinement et tranquillement du développement de Moorea. On parle d’abord de nos maires parce que ce sont les élus les plus proches. Après avoir gagné les élections, ils avaient dit dans leur profession de foi qu’ils allaient adopter une démarche participative, mais on ne la voit pas encore ou pas du tout”, ajoute Rahiti Buchin avant de conclure que “tout le monde, que ça soit le Pays, les investisseurs privés, devra respecter l’environnement, prendre en compte les travailleurs de Moorea… Il faut également que tous les investissements de la commune ne viennent pas en soutien de ces grands projets, mais répondent aux besoins de la population.”


Rédigé par Toatane Rurua le Dimanche 14 Novembre 2021 à 12:31 | Lu 2390 fois