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1er forum de la mer : le cluster français comme modèle polynésien


L'Etat, le Pays et tous les acteurs du secteur maritime semblent tous être d'accord pour la création du Cluster Maritime Polynésien.
L'Etat, le Pays et tous les acteurs du secteur maritime semblent tous être d'accord pour la création du Cluster Maritime Polynésien.
PIRAE. 03 avril 2014 – La dernière partie du 1er forum de la mer polynésien a concerné la présentation du cluster maritime français. Ce dernier devrait servir de modèle ou du moins inspirer les acteurs de l’économie maritime, l’objectif étant la création du cluster polynésien avec ses spécificités et ses atouts.

Après la restitution des travaux de réflexion initiés depuis mercredi après-midi, l’heure était venue de présenter le CMF, cluster maritime français, à tout l’auditoire et ses aspects positifs. Les organisateurs ont voulu resituer cette force de proposition et d’action dans son contexte, c'est-à-dire l’économie maritime française en premier lieu, puis polynésienne. En venant à ce forum, certains n’avaient pas réellement toutes les informations sur cette entité. « On savait juste que c’était le regroupement des professionnels du milieu maritime, mais après c’est vrai que nous voulions en savoir plus et voir si nous allons adhérer à l’idée. » nous expliquait une représentante d’association dont les activités sont étroitement liées à l’océan . Alors, pour mieux faire comprendre les enjeux de la création d’une telle structure, les organisateurs ont pris l’exemple du modèle français.

En métropole, le cluster existe depuis 2006. Cette organisation est à l’origine de la création du Réseau Européen des Clusters Maritimes. Pour celui-ci, la coordination au niveau européen des professionnels du maritime, se destine à influencer les décisions et politiques européennes en matière de lois, réformes et projets concernant l’océan. Elle vient de ce fait d’adresser une demande d’étude approfondie du secteur et de son poids réel dans l’économie européenne, c’est dire la portée de l’intervention d’une telle entité.

Les actions du CMF trouvent une raisonnance jusqu’à l’international. Ayant tissé des liens privilégiés avec la société UbiFrance et le Commerce Extérieur, il soutient et participe régulièrement à des opérations pour accompagner le développement international de ses membres dont fera bientôt partie le fenua.

Quelle place occupera le cluster maritime polynésien ?

Gérard Siu, président du syndicat Tai Moana mise sur une intégration pleine et complète de la Polynésie au sein du Réseau des clusters européens.
Gérard Siu, président du syndicat Tai Moana mise sur une intégration pleine et complète de la Polynésie au sein du Réseau des clusters européens.
Dans son discours de clotûre, le Haut-Commissaire Lionel Beffre a souligné l’importance pour la Polynésie de se fédérer autour de projets viables et pérennes. « Ma porte sera toujours ouverte et sachez que je vous accompagnerez dans vos projets communs. » a-t-il affirmé à l’ensemble des participants. Dans ses propos, le représentant de l’Etat a encouragé toutes les branches à ne former qu’un dans le but de constituer ce cluster le plus rapidement possible et de rappeller que l’océan polynésie a fait de la place une nation puissante et détentrice du second espace le plus important sur le globe.

Le contre-amiral Anne Cullère a, elle aussi, pris la parole à plusieurs reprises. En poussant le raisonnement du haussaire un peu plus loin, elle a exhorté les instances du pays ainsi que les privés (associations écologiques, pêcheurs, armateurs ou acquaculteurs) de prendre le destin de l’économie maritime en mains. « Bien que nous soyons là pour vous accompagner, mais sachez que c’est à vous polynésiens de former ce culster car il s’agit avant tout de votre terre, votre culture et votre vie. »

Pour Gérard Siu, président du syndicat des activités nautiques Tai Moana, la constitution du cluster polynésien permettra enfin de se faire entendre en Europe, mais également dans le monde. Grand défenseur des ressources marine polynésiennes, il a à cœur de préserver cette richesse « mais pour cela, il faut travailler ensemble. » C’est visiblement le principal leitmotiv de l’organisateur. A la presse, il a confié que « Une fois que le cluster sera constitué, nous ferons partie du Réseau européen de tous les clusters existant dans cette partie du monde. Et alors, il sera possible de bénéficier de leur expérience, de leur soutien et surtout de leur force d’action. Indéniablement, la Polynésie occupera enfin la place qui lui revient. »

Le ministre Tearii Alpha a assuré du soutien du Pays dans l’accompagnement des grands projets. D’autant plus que seuls 40 % de la surface marine polynésienne est exploitée. « Et que fait-on alors des 60 % restant ? » une question dont la réponse risque d’être apportée par le cluster lequel pourrait devenir une véritable force constructive. Pour exemple, le CMF entretient un dialogue permanent, ferme et pédagogique avec les Pouvoirs publics. Ne dépendant d’aucune structure gouvernementale et ne subsistant seulement qu’avec les cotisations de ses membres, il reste donc neutre. Une position qui lui confère une véritable crédibilité et une liberté indispensable aux actions d’influence.

Mais la grande force de la Polynésie réside également dans son éloignement, faisant de ses eaux des étendues encore préservées. Et c’est principalement cette situation privilégiée que veulent conserver l’ensemble des contributeurs de ce forum. Le message semble être passé et Gérard Siu veut profiter de cet engouement pour passer à l’acte. Il a lancé une invitation à tous pour une prochaine rencontre aux alentours du milieu du mois prochain. Si tout se passe comme prévu, le cluster maritime polynésien sera une réalité d’ici là. Le président du CMF sera invité à l’officialisation de l’organisation.

TP

Rédigé par TP le Jeudi 3 Avril 2014 à 19:19 | Lu 1228 fois