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1er forum de la mer à Aora’i Tini Hau : Plus de cent participants pour la première journée


PAPEETE. 2 avril 2014 – Alors que le salon Nautica n’a pas encore ouvert ses portes, tous les professionnels du secteur maritime ont répondu massivement présents à l’appel du syndicat des activités nautiques Tai Moana. Des armateurs aux instances du Pays en passant par les petits acquaculteurs privés, ce premier forum de la mer suscite réellement un grand intérêt chez l’ensemble des participants.

Pour cette première journée, il a été fait état de la situation économique maritime en Polynésie française. Tour à tour, le ministre de la pêche Tearii Alpha et le président du syndicat Tai Moana, Gérard Siu, ont rappellé l'urgence de renforcer la synergie entre tous les acteurs du secteur maritime. Par la suite, le syndicat a dressé un baromètre complet, ceci afin de mettre les professionnels dans le « bain ». Quelques chiffres démontrant l’importance de ce secteur qui se trouve en seconde position après le tourisme : 4 000 à 5 000 emplois sont directement liés à cette économie. Citons par exemple le Transport et les activités portuaires. Le transport inter-insulaire, c’est 413 000 tonnes de frêt (dont 80 % rien qu’au départ de l’île de Tahiti), mais c’est également plus d’un million et demi de passagers (96 % pour Moorea), 15 000 passagers vers les archipels et 17 compagnies maritimes.

Pour l’international, le port de Motu uta décharge plus de 861 000 tonnes de frêt, dont 95 % de produits importés. Mais il faut également souligner les escales qui comptent pour beaucoup dans l'activité de nombreux prestataires et artisans (taxis, navettes des hôtels, grossistes en produits locaux ou encore les mama vendeuses de couronnes de fleurs et de produits divers.

Gérard Siu, organisateur avec le Medef de ce 1er forum de la mer.
Gérard Siu, organisateur avec le Medef de ce 1er forum de la mer.
Production, transformation et négoce des produits de la mer

Dans cette économie large, la part belle est évidemment faite aux produits de la mer. La pêche en général indique un rapport de 6 000 tonnes dans la catégorie « hauturière », 2 800 tonnes pour la partie « côtière » ou encore 4 300 tonnes de poissons venant des lagons. Sur ces chiffres, il faut compter environ 12 000 tonnes consommées par les polynésiens et les 1 700 tonnes restantes qui sont réservées à l’exportation.

Les rori, par exemple représentent près de 2 000 tonnes pour l’exportation. Les nacres ont également un potentiel économique fort puisque 2 500 tonnes sont exportées vers les pays asiatiques friands de ces précieux coquillages.

Passons à l’aquaculture/ perliculture. Le fenua possède trois fermes aquacoles lesquelles produisent 54 tonnes de crevettes. Deux autres fermes produisent 7 tonnes de poissons. La perliculture exploite à elle seule plus de 10 000 hectares de concessions maritimes. La production en perles noires est de l’ordre de 28 tonnes (incluant les ouvrages exportées). L’an dernier, bien que en berne, le poe Tahiti a quand même rapporté 8 milliards Fcfp.

Les autres branches ont également leur importance dans tout le système maritime, telles que la construction et chantiers indiquant une production d’environ 3 000 tonnes de dock flottant (1 000 tonnes supplémentaires sont annoncées pour 2016). Ou encore le tourisme nautique : 600 à 700 voiliers par an, 80 voiliers et yachts loués, 50 superyachts font escale dans les eaux polynésiennes chaque année. Les paquebots arrivent en tête d’affiche avec près de 624 escales. Chez les prestataires, ils sont 120 spécialisés dans les plongées, les excursions ou encore la pêche sous-marine.

Les assurances jouent également un rôle prépondérant dans la navigation. Le territoire compte 6 assureurs maritimes et un même nombre en ce qui concerne les experts maritimes lesquels ont en charge la conformité et la certification. Sans eux, les navires quelque soit leurs tailles, ne quitteraient pas les quais ou marina.

La formation des membres d’équipages n’a pas été mise de côté. Il existe 19 formations nautiques et maritimes formant des capitaines et pilotes d’embarcation expérimentés (naviguant ou à terre). Ces dernières sont dispensées par 7 organismes agréées telles que la CCISM.

Enfin, l’action de l’Etat en mer a également été évoquée. En Polynésie, les forces navales comptent 7 bâtiments, 20 vedettes, 4 avions et 2 hélicoptères. Mais cela va au-delà des moyens, il y également les interventions. Les navires affichent 1 888 heures de mer. Quant aux avions et hélicoptères, on leur atttribue 300 heures vol.

Les représentants du Pays, de l’Etat, ainsi que les différents acteurs du secteur ont entamé une réflexion sur des projets « ensemble et pour tous. » comme l’a souligné Etode Rey, grand armateur depuis plusieurs décennies. « Je pense qu’il faut arrêter de travailler tout seul dans son coin, il est temps d’unir nos forces et nos moyens pour réussir et être plus fort face aux enjeux venant de l’extérieur. » a-t-il encore précisé.

Rappelons que ce forum se destine a créer le cluster maritime polynésien. La journée s’est clotûrée aux alentours de 17H et reprendra ce jeudi matin 3 avril, lors de l'ouverture du salon Nautica Porinetia, sous un chapiteau spécialement dédié à cet évènement, à 9h.

TP

Cette première journée a rassemblé toutes les instances publiques et privées.
Cette première journée a rassemblé toutes les instances publiques et privées.

Rédigé par TP le Mercredi 2 Avril 2014 à 18:55 | Lu 1136 fois