1er arrivage de carottes à Motu uta : 35 tonnes sur 600 prévues dans les bacs


PAPEETE, le 07 juillet 2014 - La première cargaison de carottes, issue d’une semaine de récolte et de nettoyage, a été débarquée sur les quais de Motu Uta, là où accoste deux fois par mois le navire Tuha’a Pae. La campagne de ramassage puis de livraison va se poursuivre jusqu’en novembre. Cette année, la quantité est estimée à 600 tonnes de carottes.

En tout, 35 tonnes de carottes de très bonne qualité ont été acheminées chez les grossistes et autres revendeurs de Tahiti et les îles. « C’est la première livraison d’une campagne qui va durer quatre mois, de août à novembre. » nous livre Cécile Chariet chargée de mission au Ministère de l’Agriculture. Les carottes proviennent directement des hangars de la coopérative Tuha’a Pae frais basée sur l’île. Comme chaque année, la trentaine d’agriculteurs travaillant avec cette dernière y déposent toute leurs récoltes. « L’année dernière, nous étions à 400 tonnes et il faut savoir que cela faisait plus de 10 ans que nous n’avions pas atteint ce tonnage et cette année, nous avons des prévisions de 600 tonnes. »

A Motu uta, les sacs de carottes ne restent pas longtemps à quai. En l’espace de deux heures, la marchandise est envoyée chez les grossistes et autres vendeurs de Tahiti et ses îles. Les représentants des acheteurs comptent leur chargement. Maima est la représentante de la coopérative de Tubuai. Elle s’assure que tout soit bien en ordre et réglé car chaque kilo vaut son peson d’or : « nous rachetons le kilo de carotte 140 fcp à l’agriculteur et ici, on revend à 170 fcp. » cela représente donc plus de 5,9 millions fcp de chiffres d’affaires répartis entre les divers racheteurs. Ensuite, chaque grossiste négocie directement son prix auprès des magasins et grandes surfaces. Une fois dans les bacs, le prix du kilo atteint un prix moyen de 240 fcp le kilo contre 180-190 fcp pour les carottes importées.

Afin de rééquilibrer les prix de vente à une juste mesure, le ministère envisage de soutenir la filière par la fourniture de panneaux solaires pour diminuer la consommation d’énergie ou encore par l’aide à l’achat de matériel via la commune de Tubuai. Une autre piste consisterait en une utilisation commune d’engins et autres outils de production ce qui réduirait fortement les dépenses des cultivateurs.

Diane Viriamu commercialise la production de carottes de son frère lequel se trouve à Tubuai.
Le calibrage ne fait pas l’unanimité

Bien que, selon le ministère et la coopérative, le calibrage des carottes a toujours existé. Certains agriculteurs qui revendent eux-mêmes leurs récoltes à Tahiti, ne semblent pas apprécier ce critère comme nous l’explique Diane Viriamu, commerciale pour le compte de la société de son frère basée à Tubuai : «moi, avant on ne parlait jamais de calibrage. On vend du plus petit à la plus grosse, celle que l’on appelle « Jumbo ». (…) Actuellement, on dit que le calibrage est de 25 à 35 mm de diamètre. Cela fait 15 ans que je travaille dans le milieu et c’est la première fois que j’entends parler de calibrage. On récupère, on nettoie puis on vend nos produits tels quels. »

Pour elle, l’obligation de calibrer ne répond pas forcément aux réels besoins des grossistes, « on a différents clients qui aiment les petites, comme les tailles normales et puis il y a les restaurants. Il y en a même qui préfèrent les fines pour faire de la salade. »

La représentante du ministère explique, au contraire, que le calibrage a toujours été : « dans ce cas-là, ils n’ont pas été à Tubuai, ou alors ils n’ont pas de lien avec les agriculteurs là-bas. Sur place, il y a un grand hangar avec une laveuse et une trieuse qui est mise à la disposition des agriculteurs et quand ils viennent, il y a un règlement intérieur avec toutes les normes de calibrages. Tout y est expliqué. Donc, je suis étonnée. »

Toujours est-il que l’offre reste insuffisante et ne couvre pas la demande annuelle qui tourne autour des 1200 à 1350 tonnes de carottes. « La consommation par mois est d’environ 100 tonnes mais le ministère travaille sur un projet qui devrait, d’ici un à deux ans, permettre aux consommateurs d’être satisfaits en terme de qualité et de quantité, du moins sur les 4 mois de campagne. » pour l’instant, aucun détail n’a été dévoilé concernant le projet en question mais les consommateurs pourront dès demain, trouver le légume dans leurs magasins d’alimentations habituels.

TP

Rédigé par TP le Jeudi 7 Aout 2014 à 16:49 | Lu 775 fois