19e Jeux mondiaux des transplantés : Kailua représente la Polynésie à Durban


Le drapeau polynésien flotte sur les rives de l'océan Indien à Durban, pour les 19e Jeux mondiaux des transplantés.
Le drapeau polynésien flotte sur les rives de l'océan Indien à Durban, pour les 19e Jeux mondiaux des transplantés. La manifestation sportive se déroule cette année du 28 juillet au 4 août prochain en Afrique du Sud. Venue de Punaauia, Kailua Monod concourt dans les épreuves de 50 mètres nage libre et de lancer de javelot.

Dimanche une marche était organisée sur le front de mer de Durban, à la veille du lancement de ce rendez-vous sportif biennal.

"Save seven lives", c’est par ce slogan sans ambiguïté que les organisateurs des 19e Jeux mondiaux des transplantés ont souhaité marquer cette journée dominicale dans l'ancienne capitale de la colonie et de la province du Natal, 3,5 millions d'habitants.

"Sauvez sept vies" : la procession s'allonge sur le front de mer de la capitale du KwaZulu-Natal, la région dont est originaire l’ancien président Nelson Mandela.

Marcher pour ceux qui sont partis, ceux qui ont donnés, ceux qui survivent : "marcher pour remercier la vie" a tenu à rappeler Olivier Coustère le président de la World Transplant Games.

Ils sont venus de 44 pays différents, soit près de 1 500 athlètes, accompagnateurs, médecins ; des Éthiopiens, Argentins, Iraniens et même des Népalais. Des hommes et des femmes frappés, un jour par un malheur : diabète, infection, malformation congénitale, maladie génétique, accident de la route.

Pour ces rescapés de l'existence, il a fallu changer son mode de vie et considérer l'avenir en intégrant dorénavant la singulière perspective de voir s'épuiser un ou plusieurs organes vitaux. Ce drame a justifié des interventions chirurgicales lourdes. Puis il y a eu la greffe... Celle qui a sauvé Kailua, seule Polynésienne à participer pour la seconde fois à ces jeux.

Elle veut rendre hommage à tous les donneurs, en particulier à cette personne qui, à Pâques 2000, en France s'en est allée en lui laissant un bout de vie.

Être présent à ces jeux "c’est montrer que l’on est comme tout le monde…et peut être un peu plus" nous confie Claude, 75 ans. Il vient de se remettre d’un infarctus deux mois plus tôt et n’attendait que le feu vert de son médecin pour battre la chaussée de Durban en marche athlétique.

Adam a tout juste 10 ans. Il a été transplanté en 2011. Ce sont des "petits virus" qui lui ont mangé les reins, nous murmure-t-il. Le jeune garçon refuse que l'on lui porte son sac : il veut être traité comme tout le monde.

Ils ne sont que 18 à avoir reçu une transplantation coeur-foie en France, Fabien le statisticien est un de ceux-là. Et quand on lui demande pourquoi il est là, ce n'est pas sans fierté qu'il répond qu'il peut, comme aux Jeux olympiques, porter le maillot de l'équipe de France. Et puis, rajoute-t-il "tu crois que tu as eu une histoire difficile mais les jeux te permettent de relativiser, il y a tellement de témoignages poignants".

Pendant 5 jours, ces sportifs vont se rencontrer sur des terrains de sports dans des disciplines telles que la natation, la course à pieds, le vélo ou l'athlétisme ; tous ont reçu foie, cœur, poumon, pancréas, rein, moëlle épinière de donneurs vivants, et le plus souvent de donneurs qui ont pu sauver jusqu'à sept vies après leur mort..."save seven lives".

Rédigé par Tumoana Monod le Lundi 29 Juillet 2013 à 08:14 | Lu 800 fois