18 mois de prison avec sursis pour avoir ébouillanté sa copine


PAPEETE, le 15 mai 2017 - Un jeune homme de 19 ans comparaissait lundi matin devant le tribunal correctionnel de Papeete pour avoir ébouillanté sa compagne le 11 avril dernier. Le tribunal l'a condamné à 18 mois de prison avec sursis, mise à l'épreuve et obligation de soins.

Le tribunal correctionnel de Papeete devait juger en comparution immédiate le sort d'un jeune homme de 19 ans qui, mi-avril, avait ébouillanté sa compagne dans un accès de colère. Le 11 avril, le jeune couple avait réussi à trouver 2 000 francs pour se nourrir après quelques jours de jeûne. Ils décident de s'offrir un petit déjeuner et s'achètent des œufs et du beurre. Cependant, sur le chemin du retour, un différend éclate entre les jeunes gens. Une fois à la maison, le jeune homme reproche à sa compagne de ne pas avoir nettoyé la table correctement, mais aussi de préparer le mā'a dans une poêle où il avait vu des crottes de margouillat.

En colère, elle lui jette la poêle remplie de beurre chaud à la figure. La dispute se poursuit, jusqu'à ce qu'elle passe à côté de lui alors qu'il est en train de vider la bouilloire remplie d'eau frémissante dans l'évier. Excédé, il lui jette l'eau dessus. Brûlée au dos et au bras au second degré, la jeune femme s’est vu délivrer 30 jours d'incapacité totale de travail (ITT).

Le tāne était en état de récidive légale pour avoir déjà été condamné pour des violences sur sa compagne en juillet dernier. Lors de cette audience, le président s'est longuement attardé sur les termes "volontaire" et "involontaire", les jeunes gens n'arrivant pas à définir exactement si leurs gestes avaient été faits sciemment, avec une volonté de faire du mal, ou bien de façon non intentionnelle.

Le procureur de la République a d'ailleurs relevé ce point, indiquant dans son réquisitoire, "vi[olontaire, involontaire, la notion semble échapper tant à la victime qu'au prévenu. […] Manifestement, ils ont l'intention de rester ensemble. Ce n'est pas au tribunal de les en empêcher, cependant c'est à nous de nous assurer que cela ne recommence pas, parce que la prochaine fois, qu'est-ce que ce sera ? Il va lui trancher la gorge de façon involontaire sous le coup de la colère ? Il s'excusera, mais elle sera morte.]i" Le procureur a d'ailleurs fait savoir son embarras à requérir une peine avant finalement de proposer au tribunal 18 mois de prison avec sursis et obligation de soins. Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur et condamné le jeune tāne à 18 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve et obligation de soins.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Lundi 15 Mai 2017 à 18:22 | Lu 3834 fois