La deuxième édition du Tahiti Code Camp a été inaugurée ce lundi simultanément à Tahiti et à Montréal.
PAPEETE, le 15 avril 2019 - La deuxième édition du Tahiti Code Camp a commencé. En deux mois et demi, ces 16 jeunes vont apprendre les bases des métiers du numérique, que ce soit la création de logiciels, de pages web ou d'applications mobiles. La formation est financée à parts égales par le Pays et l'État à travers la Grande École du Numérique, ce qui permet de l'offrir gratuitement à des Polynésiens en décrochage scolaire ou en reconversion.
Tahiti Code Camp est une initiative particulièrement originale du CNAM Polynésie. Organisé comme un véritable camp d'entraînement de 10 semaines, il consiste à former quelques dizaines de jeunes aux bases du code informatique. Evans Bohl, formateur en algorithmique et programmation, nous assure que dans deux mois et demi, ces jeunes aurons "avant tout acquis le goût de l'apprentissage, parce qu'en 10 semaines on ne maitrise pas totalement l'informatique en général, mais auront démarré. Mais à la fin ils sauront tout de même faire des choses assez sympas comme des sites Web, des applications mobiles simples ou des logiciels pour ordinateur. Et bien sûr ils auront la possibilité de poursuivre leurs études ou de s'intégrer dans le monde professionnel."
UNE PÉDAGOGIE PAR DÉFIS
Christophe Gomez, directeur du CNAM Polynésie, nous explique le concept de pédagogie par défis, une technique au cœur de cette formation : "On donne à nos campeurs une problématique à résoudre, un défi, mais sans qu'ils aient les compétences pour le réaliser. Donc la première fois que nos jeunes rencontrent cette problématique, ils se disent qu'ils n'arriveront jamais à la réaliser, que c'est mission impossible... Sauf qu'évidemment tout est calculé pour qu'ils puissent y arriver avec les tutoriels, leurs coaches et toutes les ressources fournies. Et comme ce sont des gens qui ont parfois une estime de soi assez faible, réaliser ce premier défi c'est comme soulever une montagne. Leur estime de soi grandit, ils prennent confiance en eux et ensuite c'est parti ! Donc c'est une pédagogie très particulière parce qu'on ne parle plus avec un langage académique. Il n'y a plus de professeurs ou de cours, ils doivent faire des comptes rendus, ils ont des coaches et des mentors, il y a des rencontres professionnelles... On est vraiment dans un environnement très professionnel et on balaie toute cette approche académique qu'ils ont refusé."
Car la formation est avant tout destinée aux décrocheurs scolaires. "Tous les campeurs sont en transition difficile. Soit ils sont en reconversion professionnelles, soit ils sont en décrochage scolaire ou universitaire. Beaucoup étaient en première ou deuxième année de l'université mais n'ont pas pu continuer. Certains sont mère ou père de famille... La plupart sont déjà des autodidactes, ils ont appris seuls à mettre en place des solutions numériques" nous assure Christophe Gomez.
Une des originalités de cette deuxième édition, c'est qu'un autre Code Camp est organisé en parallèle à Montréal par le CNAM. Les deux formations vont avancer en parallèle pour se terminer par un grand hackathon commun de quatre jours. De quoi tisser des liens forts entre les jeunes codeurs de Tahiti et du Québec.
UN FINANCEMENT ÉTAT-PAYS
La formation est gratuite pour les 16 "campeurs" qui y participent grâce au soutien du Pays et de l'État. En Polynésie, des financements arrivent des ministères de la Solidarité et de celui du Numérique. En métropole c'est la Grande École du Numérique du ministère de l'Éducation qui finance l'autre moitié des 8 millions de francs que coûte ce Code Camp.
Tea Frogier, la ministre en charge du Numérique, nous explique pourquoi ce genre d'initiatives est encouragé par le gouvernement : "nous savons bien qu'aujourd'hui nous sommes dans une société qui est complètement tournée vers le numérique, on parle de révolution numérique. Cette technologie fait qu'aujourd'hui il y a un énorme besoin en matière de codage, il y a de nouveaux métiers... Et c'est ce qui est proposé, dans une formation avec une pédagogie innovante puisqu'on part sur des défis à relever en groupes, ce qui correspond bien à l'esprit que peuvent avoir nos jeunes. Donc là on leur donne véritablement une chance de s'insérer, soit en continuant leurs études, soit en trouvant un métier qui leur correspond et qui correspond aux besoins de notre société."
Tahiti Code Camp est une initiative particulièrement originale du CNAM Polynésie. Organisé comme un véritable camp d'entraînement de 10 semaines, il consiste à former quelques dizaines de jeunes aux bases du code informatique. Evans Bohl, formateur en algorithmique et programmation, nous assure que dans deux mois et demi, ces jeunes aurons "avant tout acquis le goût de l'apprentissage, parce qu'en 10 semaines on ne maitrise pas totalement l'informatique en général, mais auront démarré. Mais à la fin ils sauront tout de même faire des choses assez sympas comme des sites Web, des applications mobiles simples ou des logiciels pour ordinateur. Et bien sûr ils auront la possibilité de poursuivre leurs études ou de s'intégrer dans le monde professionnel."
UNE PÉDAGOGIE PAR DÉFIS
Christophe Gomez, directeur du CNAM Polynésie, nous explique le concept de pédagogie par défis, une technique au cœur de cette formation : "On donne à nos campeurs une problématique à résoudre, un défi, mais sans qu'ils aient les compétences pour le réaliser. Donc la première fois que nos jeunes rencontrent cette problématique, ils se disent qu'ils n'arriveront jamais à la réaliser, que c'est mission impossible... Sauf qu'évidemment tout est calculé pour qu'ils puissent y arriver avec les tutoriels, leurs coaches et toutes les ressources fournies. Et comme ce sont des gens qui ont parfois une estime de soi assez faible, réaliser ce premier défi c'est comme soulever une montagne. Leur estime de soi grandit, ils prennent confiance en eux et ensuite c'est parti ! Donc c'est une pédagogie très particulière parce qu'on ne parle plus avec un langage académique. Il n'y a plus de professeurs ou de cours, ils doivent faire des comptes rendus, ils ont des coaches et des mentors, il y a des rencontres professionnelles... On est vraiment dans un environnement très professionnel et on balaie toute cette approche académique qu'ils ont refusé."
Car la formation est avant tout destinée aux décrocheurs scolaires. "Tous les campeurs sont en transition difficile. Soit ils sont en reconversion professionnelles, soit ils sont en décrochage scolaire ou universitaire. Beaucoup étaient en première ou deuxième année de l'université mais n'ont pas pu continuer. Certains sont mère ou père de famille... La plupart sont déjà des autodidactes, ils ont appris seuls à mettre en place des solutions numériques" nous assure Christophe Gomez.
Une des originalités de cette deuxième édition, c'est qu'un autre Code Camp est organisé en parallèle à Montréal par le CNAM. Les deux formations vont avancer en parallèle pour se terminer par un grand hackathon commun de quatre jours. De quoi tisser des liens forts entre les jeunes codeurs de Tahiti et du Québec.
UN FINANCEMENT ÉTAT-PAYS
La formation est gratuite pour les 16 "campeurs" qui y participent grâce au soutien du Pays et de l'État. En Polynésie, des financements arrivent des ministères de la Solidarité et de celui du Numérique. En métropole c'est la Grande École du Numérique du ministère de l'Éducation qui finance l'autre moitié des 8 millions de francs que coûte ce Code Camp.
Tea Frogier, la ministre en charge du Numérique, nous explique pourquoi ce genre d'initiatives est encouragé par le gouvernement : "nous savons bien qu'aujourd'hui nous sommes dans une société qui est complètement tournée vers le numérique, on parle de révolution numérique. Cette technologie fait qu'aujourd'hui il y a un énorme besoin en matière de codage, il y a de nouveaux métiers... Et c'est ce qui est proposé, dans une formation avec une pédagogie innovante puisqu'on part sur des défis à relever en groupes, ce qui correspond bien à l'esprit que peuvent avoir nos jeunes. Donc là on leur donne véritablement une chance de s'insérer, soit en continuant leurs études, soit en trouvant un métier qui leur correspond et qui correspond aux besoins de notre société."
Mélodie, campeuse
"Je suis une entrepreneuse, je suis la lauréate du premier prix Environnemental international avec le coopérathon de l'année dernière. Je suis fondatrice du projet Invasive solutions, où on valorise les espèces envahissantes ici et à l'international. Donc je viens pour acquérir les bases en codage, le numérique est la base de toutes les start-ups que je veux ouvrir. Déjà, je dois comprendre mes équipes dans tout ce qui est numérique, je veux aussi mieux comprendre le langage numérique partout, ici et à l'international. Et pour moi, une formation intensive en 10 semaines c'est idéal... je n'ai pas la possibilité de me lancer dans une formation sur cinq ans !"
Heiarii, campeur
"J'ai 31 ans. Avant d'arriver ici j'étais militaire pendant sept ans. Je suis sorti de ce milieu pour travailler dans la sécurité incendie en France. Je suis maintenant de retour sur la Polynésie depuis quatre mois, et je me suis dit que je voulais un nouveau départ, dans un nouveau domaine. Et le numérique est quelque chose qui m'intéresse depuis longtemps. Et 10 semaines, même intenses, ça ne me fait pas peur !"