Ces 15 réservistes polynésiens ont été élevés au rang de sergents après avoir été formés à Tahiti
PAPEETE, le 30 juillet 2018 - 15 réservistes du RIMaP-P ont reçu leurs galons de sergent vendredi dernier, lors d'une cérémonie militaire. Ils ont suivi la première formation de sous-officiers effectuée en Polynésie depuis 1999. Le régiment a également changé de commandant et obéit désormais au lieutenant-colonel Taoufik Boufenghour.
Vendredi soir, les jardins du Musée de Tahiti et des Îles ont résonné de musiques militaires, de la Marseillaise et du chant des Tamarii Volontaires. Les marsouins du Régiment d'Infanterie de Marine du Pacifique – Polynésie (RIMaP-P), les réservistes polynésiens et de nombreux officiers étaient rassemblées pour une série de cérémonies réglées au cordeau.
D'abord le tout nouveau commandant supérieur des Forces armées en Polynésie française (Comsup), le contre-amiral Laurent Lebreton qui a pris ses fonctions jeudi matin, a passé ses troupes en revue. Il a ensuite élevé le lieutenant-colonel Taoufik Boufenghour au rang de Chevalier de l'ordre de la Légion d'Honneur. Mais avant que ce dernier ne prenne le commandement du RIMaP-P, son prédécesseur a procédé à deux cérémonies fortes en émotions en guise d'adieux à son régiment.
PASSAGE DE FLAMBEAU ENTRE GÉNÉRATIONS
D'abord il a prononcé un discours pour saluer la carrière militaire du Capitaine Eric Dollé, officier supérieur adjoint du RIMaP-P qui va entamer sa reconvertion vers le civil. Puis, en signe de passage de flambeau entre les générations, il a procédé à la remise de leurs galons aux 15 jeunes réservistes Polynésiens qui ont réussi leur formation de sous-officier. Ils sont désormais sergents. Leurs familles étaient présentes et on sentait la grande émotion de tous ces jeunes militaires qui ont désormais charge d'âme et devront diriger leurs propres hommes avec toute la rigueur militaire qui leur a été inculquée.
"Ce qui m'a donné envie de joindre la réserve, c'est que depuis tout petit je voulais joindre l'armée, mais comme dans les familles polynésiennes le premier des garçons doit aider à subvenir aux besoins de la famille, je n'ai pas pu m'engager dans l'actif. J'ai fait le choix de la réserve après avoir travaillé à Nuutania. A un moment je me suis dit que ça suffisait, et je suis passé à la troisième compagnie. Là, après quatre ans dans la réserve et trois semaines intensives de stage, je reçois cette promotion. Ça va impliquer beaucoup de travail supplémentaire déjà, ainsi que plus de poids au niveau de la hiérarchie. Et si jamais la réserve est mobilisée, je pourrai encadrer une unité" nous confie le sergent Boosie fraîchement promu.
Le lieutenant-colonel Nicolas Bomont a ensuite rendu son commandement du RIMaP-P au lieutenant-colonel Taoufik Boufenghour. Le nouveau chef de corps a immédiatement mené ses troupes pour un défilé militaire devant le Comsup ainsi que les représentants du gouvernement polynésien et du haut commissaire. Les 160 hommes rassemblés, armés et en uniforme, ont chanté ensembles l'hymne du régiment, le chant des Tamarii Volontaires. Ils ont enfin rendu hommage au drapeau de leur régiment avant de pouvoir mettre fin aux cérémonies et de tous échanger le verre de l'amitié.
Vendredi soir, les jardins du Musée de Tahiti et des Îles ont résonné de musiques militaires, de la Marseillaise et du chant des Tamarii Volontaires. Les marsouins du Régiment d'Infanterie de Marine du Pacifique – Polynésie (RIMaP-P), les réservistes polynésiens et de nombreux officiers étaient rassemblées pour une série de cérémonies réglées au cordeau.
D'abord le tout nouveau commandant supérieur des Forces armées en Polynésie française (Comsup), le contre-amiral Laurent Lebreton qui a pris ses fonctions jeudi matin, a passé ses troupes en revue. Il a ensuite élevé le lieutenant-colonel Taoufik Boufenghour au rang de Chevalier de l'ordre de la Légion d'Honneur. Mais avant que ce dernier ne prenne le commandement du RIMaP-P, son prédécesseur a procédé à deux cérémonies fortes en émotions en guise d'adieux à son régiment.
PASSAGE DE FLAMBEAU ENTRE GÉNÉRATIONS
D'abord il a prononcé un discours pour saluer la carrière militaire du Capitaine Eric Dollé, officier supérieur adjoint du RIMaP-P qui va entamer sa reconvertion vers le civil. Puis, en signe de passage de flambeau entre les générations, il a procédé à la remise de leurs galons aux 15 jeunes réservistes Polynésiens qui ont réussi leur formation de sous-officier. Ils sont désormais sergents. Leurs familles étaient présentes et on sentait la grande émotion de tous ces jeunes militaires qui ont désormais charge d'âme et devront diriger leurs propres hommes avec toute la rigueur militaire qui leur a été inculquée.
"Ce qui m'a donné envie de joindre la réserve, c'est que depuis tout petit je voulais joindre l'armée, mais comme dans les familles polynésiennes le premier des garçons doit aider à subvenir aux besoins de la famille, je n'ai pas pu m'engager dans l'actif. J'ai fait le choix de la réserve après avoir travaillé à Nuutania. A un moment je me suis dit que ça suffisait, et je suis passé à la troisième compagnie. Là, après quatre ans dans la réserve et trois semaines intensives de stage, je reçois cette promotion. Ça va impliquer beaucoup de travail supplémentaire déjà, ainsi que plus de poids au niveau de la hiérarchie. Et si jamais la réserve est mobilisée, je pourrai encadrer une unité" nous confie le sergent Boosie fraîchement promu.
Le lieutenant-colonel Nicolas Bomont a ensuite rendu son commandement du RIMaP-P au lieutenant-colonel Taoufik Boufenghour. Le nouveau chef de corps a immédiatement mené ses troupes pour un défilé militaire devant le Comsup ainsi que les représentants du gouvernement polynésien et du haut commissaire. Les 160 hommes rassemblés, armés et en uniforme, ont chanté ensembles l'hymne du régiment, le chant des Tamarii Volontaires. Ils ont enfin rendu hommage au drapeau de leur régiment avant de pouvoir mettre fin aux cérémonies et de tous échanger le verre de l'amitié.
Contre-amiral Lebreton, nouveau commandant supérieur des Forces armées en Polynésie française
Le Contre-amiral Laurent Lebreton succède au contre-amiral Denis Bertrand en tant que Commandant supérieur des forces armées en Polynésie française. L'amiral Lebreton a déjà travaillé au fenua. En 1995, il avait été affecté sur le patrouilleur La Tapageuse. Il est diplômé de l’École navale, du Collège interarmées de défense et du collège de défense de l'Otan. Il a effectué toute sa carrière dans la Marine nationale, l’Otan et le ministère de la Défense. De 2012 à 2014, il était adjoint marine au Centre de planification et de conduite des opérations de l’état-major des armées, avant d'occuper les fonctions de chef de l'état-major opérationnel de la Marine et d'adjoint à l'amiral sous-chef opérations aéronavales à l'état-major de la Marine. En 2016 il devient l'amiral en poste au commandement pour les opérations interarmées de Creil.
Nous lui avons demandé quelles seraient ses grandes missions : "en coopération avec les services de l’État et le gouvernement polynésien, les forces armées assurent la protection des intérêts français et la protection des Polynésiens dans toutes les îles. C'est le point majeur de notre fonction. Après ce sont toutes les actions de l’État en mer ou au profit de l’État. Je prends l'exemple du concours apporté par l'Armée à la population lors des inondations de 2017, nous devons toujours être parés à ça. Après il y a toute la partie liée à la fonction d'amiral commandant la zone Asie-Pacifique, une responsabilité qui est donnée par le chef d'état-major des armée, qui consiste à assurer la position de la France comme nation riveraine du Pacifique."
Justement concernant le rôle de l'armée française dans le Pacifique, comme il l'avait rappelé jeudi dans son discours de prise de commandement, "nous avons pour devoir d’affirmer notre position de nation riveraine de cet océan et de contribuer à la stabilité de cet espace majeur qui par son intérêt stratégique suscite des tensions avec l’affirmation militaire de certaines puissances." Il nous précise que notre armée devra "concourir, avec tous les moyens que nous avons dans la zone, à faire respecter le droit international selon les ordre de l'état-major des armées" et assurer la souveraineté de nos eaux, notamment concernant les bateaux de pêche étrangers.
Nous lui avons demandé quelles seraient ses grandes missions : "en coopération avec les services de l’État et le gouvernement polynésien, les forces armées assurent la protection des intérêts français et la protection des Polynésiens dans toutes les îles. C'est le point majeur de notre fonction. Après ce sont toutes les actions de l’État en mer ou au profit de l’État. Je prends l'exemple du concours apporté par l'Armée à la population lors des inondations de 2017, nous devons toujours être parés à ça. Après il y a toute la partie liée à la fonction d'amiral commandant la zone Asie-Pacifique, une responsabilité qui est donnée par le chef d'état-major des armée, qui consiste à assurer la position de la France comme nation riveraine du Pacifique."
Justement concernant le rôle de l'armée française dans le Pacifique, comme il l'avait rappelé jeudi dans son discours de prise de commandement, "nous avons pour devoir d’affirmer notre position de nation riveraine de cet océan et de contribuer à la stabilité de cet espace majeur qui par son intérêt stratégique suscite des tensions avec l’affirmation militaire de certaines puissances." Il nous précise que notre armée devra "concourir, avec tous les moyens que nous avons dans la zone, à faire respecter le droit international selon les ordre de l'état-major des armées" et assurer la souveraineté de nos eaux, notamment concernant les bateaux de pêche étrangers.
Lieutenant-colonel Boufenghour, chef de corps du RIMaP-P
Le Lieutenant-colonel Boufenghour devant ses réservistes
"Le RIMaP-P est marqué par ses traditions et a une souche traditionnelle locale"
Quelle était votre mission précédente ?
J'arrive de six ans en Afrique, j'étais précédemment affecté au Gabon, à Libreville, comme sous-chef opérations des éléments français au Gabon. C'est la première fois que je viens en Polynésie ou dans les Outre-mer, pour ma plus grande joie. Je vais commander ce beau régiment pendant deux ans et peut-être une année supplémentaire.
C'est un régiment avec beaucoup d'effectifs locaux.
Effectivement, le RIMaP-P est marqué à la fois par ses traditions, puisque Tamarii Volontaires c'est le régiment des volontaires de Tahiti qui ont été recrutés pour la première guerre mondiale et mobilisés lors de la seconde guerre mondiale pour délivrer la mère-patrie de l'envahisseur. Donc c'est un régiment qui a une souche traditionnelle locale et qui se perpétue, à travers notamment la réserve puisque le régiment dispose d'une compagnie de réserve de près de 202 réservistes. Donc il garde son caractère polynésien. Le RIMaP-P a aujourd'hui 177 personnels actifs, plus ces 202 réservistes.
Comment diriger un régiment avec une culture si différente ?
En fait j'ai commandé une compagnie d'éclairage et d'appui dans un régiment en France qui, au plus haut, avait 60 Tahitiens. Donc j'ai eu la chance de déjà encadrer des Tahitiens. Plus largement, je peux vous dire que depuis toujours les Tahitiens ont constitué une partie intégrante de l'Armée française, surtout dans les troupes de marine. Donc je me suis préparé pour commander ce régiment de la meilleure façon possible, mais j'ai confiance dans leurs qualités d'endurance, de fidélité et leur sens du service.
Quelles seront vos principales missions ?
Le premier point c'est la sécurité-défense des emprises, ce qu'on appelle les intérêts vitaux, notamment les bases miliaires. La deuxième grosse mission est l'assistance aux populations en cas, principalement, de catastrophes naturelles. On l'a connu récemment puisque le régiment a été engagé sur les inondations à Tahiti de 2017. Et puis il y a bien sûr les alertes cycloniques, même si c'est moins régulier, nous avons un dispositif d'alerte et de réponse en cas de cyclone dans les archipels. Enfin nous avons des activités de présence de l'autorité de l’État à travers des actions qui peuvent être parfois de type civils avec des actions dans les écoles, des stages...
Quelle était votre mission précédente ?
J'arrive de six ans en Afrique, j'étais précédemment affecté au Gabon, à Libreville, comme sous-chef opérations des éléments français au Gabon. C'est la première fois que je viens en Polynésie ou dans les Outre-mer, pour ma plus grande joie. Je vais commander ce beau régiment pendant deux ans et peut-être une année supplémentaire.
C'est un régiment avec beaucoup d'effectifs locaux.
Effectivement, le RIMaP-P est marqué à la fois par ses traditions, puisque Tamarii Volontaires c'est le régiment des volontaires de Tahiti qui ont été recrutés pour la première guerre mondiale et mobilisés lors de la seconde guerre mondiale pour délivrer la mère-patrie de l'envahisseur. Donc c'est un régiment qui a une souche traditionnelle locale et qui se perpétue, à travers notamment la réserve puisque le régiment dispose d'une compagnie de réserve de près de 202 réservistes. Donc il garde son caractère polynésien. Le RIMaP-P a aujourd'hui 177 personnels actifs, plus ces 202 réservistes.
Comment diriger un régiment avec une culture si différente ?
En fait j'ai commandé une compagnie d'éclairage et d'appui dans un régiment en France qui, au plus haut, avait 60 Tahitiens. Donc j'ai eu la chance de déjà encadrer des Tahitiens. Plus largement, je peux vous dire que depuis toujours les Tahitiens ont constitué une partie intégrante de l'Armée française, surtout dans les troupes de marine. Donc je me suis préparé pour commander ce régiment de la meilleure façon possible, mais j'ai confiance dans leurs qualités d'endurance, de fidélité et leur sens du service.
Quelles seront vos principales missions ?
Le premier point c'est la sécurité-défense des emprises, ce qu'on appelle les intérêts vitaux, notamment les bases miliaires. La deuxième grosse mission est l'assistance aux populations en cas, principalement, de catastrophes naturelles. On l'a connu récemment puisque le régiment a été engagé sur les inondations à Tahiti de 2017. Et puis il y a bien sûr les alertes cycloniques, même si c'est moins régulier, nous avons un dispositif d'alerte et de réponse en cas de cyclone dans les archipels. Enfin nous avons des activités de présence de l'autorité de l’État à travers des actions qui peuvent être parfois de type civils avec des actions dans les écoles, des stages...