14 nouveaux projets innovants cherchent à intégrer le PRISM


Julien De Sousa, responsable du PRISM, en train d'expliquer les différents types de modèles d'entreprises aux porteurs de projets qui souhaitent intégrer l'incubateur.
PAPEETE, le 16 janvier 2018 - L'incubateur polynésien de start-up PRISM est en train de recruter les projets qui formeront sa deuxième promotion. 14 entrepreneurs sont en ateliers cette semaine pour préciser et améliorer leurs projets, qu'ils présenteront à un jury ce vendredi. Entre 5 et 7 projets seront ensuite hébergés et accompagnés par la structure cette année.

C'est parti pour la 2ème promotion de l'incubateur PRISM de la CCISM. La structure créée l'année dernière en partenariat avec les geeks de l'entreprenariat social de MakeSense Paris a déjà lancé sept projets l'année dernière, dont l'un, LeadBees, a intégré le prestigieux incubateur parisien Station F. Pour cette année, le PRISM cherche de nouveaux porteurs de projets qui pourront bénéficier de son expertise et de ses infrastructures pour se lancer.

17 personnes travaillant sur 14 projets sont candidats à intégrer le PRISM. Ils sont en "atelier start-up" pour deux jours depuis mardi dans les locaux de l'incubateur. Ils y apprennent les bases de l'élaboration d'un modèle d'entreprise, comment identifier ses cibles, quelle est la culture start-up, comment formuler leur proposition de valeur, présenter son projet avec un pitch efficace…

Les porteurs de projet ont des profils très variés, certains sont déjà entrepreneurs, d'autres salariés ou sans emplois, de 22 ans à 40 ans. Les projets sont très diversifiés également, entre les plate-formes d'échanges de services ou de vêtements, la location de voiture entre particuliers, des projets dans le tourisme et l'éducation, dans la danse tahitienne, la lutte contre l'obésité, des idées bien plus high tech… Une grande diversité d'idées et un échantillon de la créativité de l'esprit d'entreprise polynésien.

De 5 à 7 projets seront retenus par le jury du PRISM ce vendredi pour intégrer l'incubateur. Ces entrepreneurs seront accompagnés pendant les neufs mois qui viennent. Les critères que va étudier le jury sont, selon Julien De Sousa, le responsable de l'incubateur PRISM : "La capacité à entreprendre, donc la personnalité du porteur du projet qui est indispensable ; la faisabilité et le potentiel économique du projet ; et enfin le caractère innovant, disruptif du projet, ce qui fait qu'il y a un vrai potentiel de croissance. Le but est de pousser à la création d'entreprises qui répondront à de vrais besoins locaux, mais auront aussi un potentiel pour s'internationaliser."


Revanui Mugnier, projet Tauturu

"Tauturu veut dire aider en tahitien et en maori. C'est une plateforme qui mettra en relation les personnes qui veulent s'entraider en échangeant des services ou des compétence, donc sans échanges d'argent, et qui permettra de resserrer les liens. Par exemple imaginez un backpacker, il pourra aller dans une famille qui l'hébergera et en échange il pourra proposer ses services, ses compétences. La plate-forme facilitera aussi l'entraide entre voisins et le lien social dans les quartiers. Et le site ira encore bien plus loin, toujours en se basant sur ces principes de l'économie du partage.

Ce qui m'a donné envie de faire ce projet, c'est de l'avoir vécu. J'ai vu que quand on voyage, même sans avoir beaucoup d'argent on peut faire plein de choses, et en fait on s'enrichit des échanges. Je me suis rendue compte que l'argent ne fait pas tout. Quand j'étais en Nouvelle-Zélande dans des familles, je leur ai apporté de moi et ils m'ont donné beaucoup, et aujourd'hui encore on est restés en contact. Ça crée du lien social. Donc j'aimerai intégrer le PRISM parce que ce sont des personnes jeunes qui sont dans le même état d'esprit, il y a cette émulation et ce partage. Et ils sont là pour être toujours derrière et nous propulser.

Je suis entrepreneuse, ce n'est pas mon seul projet, j'ai aussi créé Bubble Tahiti. Et j'enseigne l'EPS à mi-temps en contractuelle, j'ai une maîtrise STAPS… J'ai une vie très chargée mais c'est ce que j'aime !"


Avaro Neagle, projet Moni Car Tahiti

"Le site sera bientôt en ligne, j'ai quasiment tout fini, là je suis en phase de test. Ça fait un an que je travaille dessus pratiquement à mi-temps, alors que j'ai un emploi salarié à côté, mais c'est bien avancé. Moni Car Tahiti sera une plate-forme totalement gratuite, sous forme de petites-annonces pour la location de voitures et de scooters entre particuliers. Les propriétaires de véhicules peuvent s'inscrire et mettre leur voiture ou scooter à disposition avec un calendrier indiquant les jours où il est disponible, et les locataires qui cherchent un véhicule pour une période plus ou moins longue peuvent trouver leur bonheur. C'est le AirBnB de la voiture ! C'est un concept qui existe en métropole, et quand j'y était j'utilisais beaucoup le site Drivy, qui est exactement basé sur ce concept, mais en version payante. C'est quand je me suis retrouvée en panne à Tahiti, vraiment en galère à chercher à louer un scooter ou une voiture sans trouver, que je me suis dit qu'il fallait un Drivy ici. Si je suis prise au PRISM, j'espère lancer très rapidement une première version !

Si je participe au PRISM, c'est qu'une amie m'en a parlé. Ça nous permet d'être entouré, encadré, d'avoir un bureau… Et ça va me permettre de me lancer dans ce projet plus à fond, je vais passer à mi-temps pour mon travail salarié. J'ai déjà commencé à chercher des partenaires et des sponsors pour le lancement, même si certains sont encore réticents, notamment les assureurs qui ne comprennent pas encore ce concept, alors que c'est quelque chose qui marche déjà très bien en Europe."

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 16 Janvier 2018 à 17:29 | Lu 5120 fois