1200 enfants de 6 à 7 ans seront "testés" pour la filariose


Un test sanguin sera effectué auprès des enfants : un simple piqûre au bout du doigt effectuée par une infirmière de la Direction de la Santé suffit.
PAPEETE, le 26 janvier 2015. La direction de la santé a ouvert une enquête spécifique sur la filariose lymphatique en milieu scolaire pour évaluer les campagnes de distribution de médicaments antifilariens. L'enquête est ciblée sur les écoles primaires de la zone urbaine. Pour évaluer l'efficacité des campagnes de distribution supervisée des médicaments antifilariens en milieu scolaire sur le dernier cycle quinquennal (2010-2014), une enquête a été ouverte en milieu scolaire : elle a démarré depuis la reprise des cours le 12 janvier dernier et durera jusqu'à la fin du mois de mars prochain. Cette enquête supervisée par la Direction de la santé concerne les écoles primaires situées dans la zone urbaine dans les communes de Arue, Faa’a, Mahina, Papeete, Pirae et Punaauia. Seuls les enfants âgés de 6 et 7 ans participeront à cette évaluation : au total cette enquête concernera 1200 enfants scolarisés en école primaire.

Une autorisation des parents sera demandée au préalable. Un test sanguin sera effectué par piqûre au bout du doigt par une infirmière de la Direction de la Santé. Il permettra de vérifier l’absence du parasite de la filariose chez les enfants. Les résultats seront communiqués aux familles à la fin de l’enquête en toute confidentialité. La lutte contre la filariose en milieu scolaire est possible aujourd’hui grâce à l’implication de tous les professionnels de l’éducation. Le bon déroulement de cette enquête repose sur la collaboration interministérielle, éducation-santé.

En 2008, une enquête de prévalence globale de cette maladie sur l'ensemble de la Polynésie auprès d'un échantillon représentatif de 1 180 personnes (âgées de 2 à 94 ans) avait conclu une prévalence globale de cette maladie sur 11,3% d'individus "faisant toujours de la Polynésie française un des pays insulaires du Pacifique Sud encore endémiques. De plus, une proportion importante (10%) de porteurs de microfilaires est retrouvée parmi les personnes positives". L’objectif d’élimination de cette maladie en tant que problème de santé publique tel que préconisé par l’Organisation mondiale de la santé n'était pas atteint. Depuis cet échec, un nouveau programme a été élaboré : c'est depuis 2010, les campagnes de la POD (prise observée directe) des comprimés de Notézine et d'Albendazole avec des distributions à domicile des comprimés pour tenter de "toucher" le plus de monde possible. Pour tenter d'enrayer cette maladie, l'OMS recommande que 85% au moins des personnes vivant en Polynésie aient réellement pris les comprimés distribués.


Qu'est-ce que c'est ?


La filariose lymphatique est une maladie parasitaire due à la filaire Wuchereria bancrofti transmise par les moustiques. Même au début du XXIe siècle, elle fait encore partie des grandes endémies dans de nombreuses régions tropicales et subtropicales (Afrique, Asie, Amérique du Sud, Pacifique). L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que 120 millions de personnes en sont infectées dans le monde. Chez de nombreux sujets, la maladie est asymptomatique. Dans les formes chroniques, les manifestations les plus frappantes sont des lymphœdèmes, éléphantiasis des membres et d’hydrocèles dues à l’atteinte du système lymphatique et à des surinfections locales.

Rédigé par Mireille Loubet le Lundi 26 Janvier 2015 à 16:23 | Lu 1117 fois