120 familles logées à la résidence Faretahora à Pirae


120 familles ont investi la résidence Faretahora à Pirae.
PIRAE, le 9 avril 2019 - Le président du pays et maire de Pirae a procédé ce mardi à la remise de 120 clés de logements sociaux. Cette nouvelle résidence baptisée "Faretahora" accueille non seulement des familles en attente d'un logement, mais elle servira également de résidence de transition pour 38 familles du quartier Timiona à Titioro. Une dizaine de sinistrés de Tenaho en font également partie.

Cette résidence devait être livrée initialement dans le premier trimestre 2017, mais la configuration du terrain n'a pas été de tout repos. "Nous n'avons pas voulu construire un barreau d'immeuble avec 60, 80 logements. Nous avons tenu compte des conditions de vie de chaque famille. Ici nous sommes en bloc de 9 ou 10 familles. Donc, la vie est quand même beaucoup plus facile à organiser pour ces personnes", explique Edouard Fritch, président du pays.

Ce mardi, ce sont donc 120 familles qui ont été logées dans cette résidence flambant neuve. "Nous avons bien regardé la situation des familles qui ont été retenues, parce qu'il y a des loyers à payer. On ne peut pas se permettre d'habiter dans des logements sociaux sans qu'il y ait une contribution", précise Jean-Christophe Bouissou, ministre du logement social, et de rajouter : "Il y a l'Aide familiale au logement (AFL) pour les familles qui éprouvent des difficultés à un moment donné. L'AFL intervient à ce moment-là pour réduire la part du loyer. Il y a des familles qui se retrouvent à payer 7 000 francs par mois grâce à l'AFL."

Les loyers à Faretahora varient entre 15 000 francs et 50 000 francs.

Parmi les 120 familles, on retrouve 38 qui viennent du quartier Timiona à Titioro. Elles resteront à Faretahora durant au moins trois ans, le temps que leurs logements soient rénovés. "On ne pouvait plus les laisser là-bas, puisque les conditions sanitaires ne sont plus respectées. Ça fait 5 ans que l'on discute, et je leur ai demandé de penser à leurs enfants", prévient Edouard Fritch.

On retrouve également une dizaine de familles sinistrées de Tenaho, et qui vivaient jusque-là à la Cité Grand. "On ne peut pas les traiter comme des demandeurs ordinaires, parce que ce sont des personnes qui ont intégré un lotissement social, et ils ont payé le terrain et la maison. On va leur offrir un terrain puisqu'ils sont propriétaires. Je ne veux pas les faire payer une deuxième fois, ce serait une injustice. Nous sommes en train de regarder une solution, et la meilleure, est de créer sur le fond de l'Hippodrome, un village où on pourrait recueillir tous ceux de Tenaho qui doivent bouger, parce qu'il y a des parties qui sont dangereuses. Je pense que d'ici la fin de l'année, nous allons sortir un projet pour les reloger", prévient le président du pays.

Aujourd'hui, ces familles peuvent donc repartir du bon pied pour un avenir meilleur.

La réalisation de cette résidence a coûté plus de 2,5 milliards de francs, financés à 80 % par le Pays et l’État et à 20 % par l'Office polynésien de l'habitat.

D'autres projets sur Pirae sont encore dans les cartons de l'OPH. "Tout le quartier Tenaho va faire l'objet d'une reprise en main pour donner un dynamisme à l'intérieur de ce quartier, avec des commerces, des administrations déconcentrées et aussi de la reconstruction ou la réhabilitation de logements. Il faut sortir de cette vision de quartier indigne pour rebâtir les projets de logement. C'est donc à l'intérieur de Tenaho que cette opération va se faire. Il y a une autre opération de construction de logements sur les hauteurs de Pater. C'est une opération qui concerne 45 à 50 logements que l'OPH va démarrer", décrit Jean-Christophe Bouissou, ministre du logement social.


La parole à

Toriki et Christina
Locataires F3

"On paiera deux fois moins grâce à l'aide de l'OPH"


"Ça fait 5 ans qu'on attend. Jusque-là, on vivait chez les grands parents à Nahoata. Mais, on recherchait un peu d'intimité surtout que nous avons un fils qui commence à être grand et nous avons besoin d'avoir chacun notre espace.
L'OPH nous a demandé beaucoup de renseignements sur notre vie actuelle, sur notre métier et notre salaire. Nous avions attendu plus de six mois, parce qu'ils ont étudié nos dépenses afin de voir si on était capable de payer notre loyer. Avant d'obtenir ce logement, nous avons cherché un appartement et les loyers étaient d'au moins 75 000 francs. Ici, on paiera deux fois moins grâce à l'aide de l'OPH. C'est beaucoup mieux et on pourra vivre avec ce qu'il nous restera. On fera de notre mieux pour honorer nos loyers tous les mois et si notre vie de famille évolue, eh bien, on sollicitera de nouveau l'OPH pour d'autres aides."


Cynthia
Habitante de Timiona

"Nous devrions rester ici pendant au moins 4 ans"


"Je vais être dans un logement de transit avec mon conjoint et mon petit garçon. Notre maison au quartier Timiona sera rénovée. Nous serons dans un F3 et nous devrions rester ici pendant au moins 4 ans."



Jean-Christophe Bouissou
Ministre du logement

"Il y a des aides qui existent"


"Pour les gens qui ne paieront pas leurs loyers, on leur demandera de se faire connaitre auprès de l'OPH, parce qu'il y a des aides qui existent. Il y a des mesures d'accompagnement au niveau des affaires sociales. S'il s'agit de problèmes d'emploi, on peut les réintégrer à l'intérieur d'un circuit, soit de formation, soit pour accéder à un emploi dans le privé ou même dans le public. Il ne faut pas rester sans rien faire. Pour les gens qui ne seront pas de bonne foi et qui ne feront rien pour se sortir de leur situation, il y a des procédures judiciaires qui sont à notre disposition, jusqu'à l'expulsion."


Parmi ces 120 familles, on retrouve des habitants du quartier Timiona à Titioro, des sinistrés de Tenaho et des squatters de Princesse Heiata.

Dans son discours, le président du Pays a rappelé l'importance pour ces familles d'honorer leurs loyers. Des aides sont également mises à leurs dispositions, en cas de besoin.

Rédigé par Corinne Tehetia le Mardi 9 Avril 2019 à 18:19 | Lu 1880 fois