107 cas confirmés de chikungunya (400 estimés) et la dengue revient en force


En raison des virus de la dengue et du chikungunya qui se propagent très rapidement, le ministère de la santé de Polynésie déploie une large campagne de communication depuis quelques jours pour inciter la population à se protéger des piqûres de moustiques et à détruire les gîtes larvaires. Ce vendredi un SMS allant dans ce sens a été envoyé à tous les abonnés Vini.
PAPEETE, le 17 octobre 2014. Depuis la confirmation le vendredi 10 octobre des 15 premiers cas de chikungunya en Polynésie française, la progression sur ce front épidémique a été extrêmement rapide. On compte, une semaine plus tard, ce vendredi 17 octobre, 107 cas confirmés sur les 184 prélèvements testés à l’Institut Louis Malardé. Le nombre de cas suspect est estimé à plus de 400 et 114 prélèvements sont toujours en cours d’analyse. Après une semaine de travail sur cette nouvelle épidémie et les résultats des analyses des cas suspects, il est établi que le taux de positivité est d’environ 58%. On peut donc raisonnablement penser que le nombre de cas confirmés sept jours après l’apparition des premiers cas se situe plus vraisemblablement à plus de 150 cas qu’à 107. Dix fois plus de cas confirmés en une semaine à peine !

Toutes les communes de Tahiti comptent un ou plusieurs cas de chikungunya déclaré, mais c’est à Papeari, d’où est partie l’alerte épidémique que l’on recense actuellement le plus de malades avec 35 cas confirmés désormais. Dans les autres archipels, le Bulletin de veille sanitaire publié ce vendredi soir indique un cas confirmé à Bora Bora, un cas confirmé à Raivavae aux Australes. La situation est très particulière enfin sur l’atoll d’Apataki dans les Tuamotu où 64 cas suspects ont été dénombrés. Les analyses de confirmation des cas sont en cours. Les prélèvements sanguins ayant dû être expédiés vers Tahiti pour les analyses en laboratoire. Un cas suspect de chikungunya est défini par un patient présentant une forte fièvre (> 38,5°C) ET des douleurs articulaires invalidantes, sans point d'appel infectieux. Une éruption cutanée peut être également associée. Il faut une analyse biologique pour confirmer un cas.

La progression exponentielle de cette épidémie n’est pas la seule inquiétude des autorités sanitaires. En effet, l’épidémie de dengue est aussi en très nette augmentation avec 82 cas confirmés au cours de la semaine dernière, quand il n’y avait encore que 65 cas confirmés pour la semaine qui précédait. En ce début de mois d’octobre le taux d’hospitalisation pour des cas de dengue est de 10,5% dont deux cas graves. Au cours du mois de septembre 7 personnes avaient présenté des formes graves sur les 153 hospitalisées. Un cas suspect de dengue est caractérisé par une: Fièvre élevée (≥ 38,5°C) d’apparition brutale de moins de 8 jours, ET syndrome algique (céphalées, arthralgies ou myalgies) ET absence de tout point d'appel infectieux (en particulier respiratoire).

Enfin à Taravao, une autre activité syndromique est également observée depuis quelques semaines avec la grippe qui reste en forte augmentation sur cette commune de la Presqu’Île. Au cours de la semaine dernière, le Bureau de veille sanitaire a comptabilisé près de 40 passages aux urgences pour des syndromes grippaux, dont plus de 30 pour le seul hôpital de Taravao. La grippe se caractérise par une fièvre élevée (≥ 38,5°C) d’apparition brutale ET accompagnée de myalgies ou fatigue, ET de signes respiratoires ou ORL.


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Rédigé par Mireille Loubet le Vendredi 17 Octobre 2014 à 23:35 | Lu 3165 fois