Top départ de la course aux jouets pour Malia et ses enfants, venus de Moorea (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 23 décembre 2024 – Le centre-ville de Papeete était en effervescence, ce lundi, à la veille du réveillon. Les magasins de jouets, vêtements et autres accessoires ont été pris d’assaut par les familles en quête des cadeaux parfaits et de la tenue idéale. Malgré la crise économique, cette période reste une aubaine pour les commerçants.
Il flottait une atmosphère de week-end prolongé dans le centre-ville de Papeete, ce lundi. À la veille du réveillon, les pas étaient pressés et les bras chargés. Il fallait parfois s’armer de patience en caisse ou aux distributeurs automatiques de billets, mais les musiques et guirlandes de Noël ont adouci ce moment aussi attendu qu’éreintant.
Il flottait une atmosphère de week-end prolongé dans le centre-ville de Papeete, ce lundi. À la veille du réveillon, les pas étaient pressés et les bras chargés. Il fallait parfois s’armer de patience en caisse ou aux distributeurs automatiques de billets, mais les musiques et guirlandes de Noël ont adouci ce moment aussi attendu qu’éreintant.
Des jouets par milliers
Dans une enseigne spécialisée dans les jouets, les vendeurs aux allures de lutins étaient sur le qui-vive pour faciliter la tâche des clients. Son caddie en main, Malia était parée avec une stratégie bien rodée : “Je suis venue exprès de Paopao, à Moorea. On a pris le ferry tôt ce matin avec mon fils, ma fille et mon papa, qui est venu de Wallis-et-Futuna pour passer les fêtes avec nous. Je n’avais pas encore eu le temps de m’occuper des cadeaux avec mon travail. On m’a donné mon lundi et mon mardi, donc j’en profite. Les enfants peuvent prendre ce qu’ils veulent avec un budget de 30 000 francs chacun : ils savent qu’ils doivent bien choisir pour ne pas tout dépenser d’un coup, vu qu’on a prévu de faire plusieurs magasins.”
Dans une autre boutique prisée des enfants, dont l’adresse au fond d’une ruelle est aussi discrète que prisée, la porte s’ouvrait et se fermait sans interruption, et les encaissements s’enchaînaient. “Les passages sont de plus en plus fréquents. Le chiffre d’affaires augmente au fur et à mesure qu’on se rapproche du jour J. C’est une bonne chose pour nous, en tant que commerçants, parce qu’on passe aussi par des périodes beaucoup plus calmes. C’est ce qu’on attendait !”, remarque une vendeuse, qui perçoit un engouement en lien avec les tendances actuelles. “Je pense que la collection Stitch fait autant craquer les parents que les enfants. C’est un dessin animé chargé en souvenirs pour les plus grands, et un nouveau film va bientôt sortir pour les plus jeunes”, poursuit-elle.
“Des clients avant l’ouverture”
Pour profiter de cette affluence, de nombreuses boutiques ont fait le choix d’adapter leurs horaires. “On a ajouté le samedi après-midi et le dimanche. On est ouvert tous les jours”, indique la responsable d’une enseigne dédiée aux produits naturels et zéro déchet. “La semaine dernière, en une journée, on est monté à plus de 140 encaissements, ce qui est énorme ! C’est deux fois et demie mieux que l’année dernière, le même jour. Je pense qu’on va encore avoir du monde. On avait déjà des clients qui attendaient avant l’ouverture, ce matin.” Tout en sachant que Noël n’est pas épargné par la crise économique, avec un pouvoir d’achat en berne. “On a plus de fréquentation, mais le panier moyen est en baisse. On a élargi notre gamme et on s’est adapté avec plus de petits prix.”
Les vêtements ont toujours autant la cote au pied du sapin, et les adeptes ont l’embarras du choix entre les marques locales et importées. Coiffée d’une couronne de fleurs, Berthe était venue spécialement de Taravao pour faire la tournée des surfshops avec son mari et leurs trois petits-enfants. “On est là pour les gâter, comme tous les ans ! On les laisse choisir eux-mêmes, comme ça on est sûr que ça leur plaît. On n’a pas vraiment de budget, mais ils devront attendre qu’on se réunisse mardi soir pour ouvrir leurs cadeaux”, précise-t-elle, dans le respect de la tradition.
“Le Polynésien est impulsif : quand il a envie et qu’il a les moyens, il se fait plaisir”, analyse Patrick Wong.
Offrir ou se faire plaisir
Dans les rayons de la célèbre enseigne à la vahine, Heitiare a misé sur les nouvelles technologies pour être sûre de sa sélection, donnant lieu à une scène tendrement cocasse. “Ma fille vient d’accoucher, donc elle ne peut pas laisser son bébé. Elle m’a appelée pour que j’aille chercher le cadeau de sa belle-sœur. Je l’ai appelée en visio pour être sûre d’avoir trouvé le bon modèle, avec le bon motif et la bonne taille”, explique cette mamie comblée de Punaauia.
Si les stands d’emballage installés sur les trottoirs tournent à plein régime, certains achats vestimentaires sont davantage des cadeaux qu’on s’offre à soi-même pour les porter le grand soir. En face du marché, au temple des robes de soirée locales et à paillettes, les vendeuses faisaient la navette entre les rayons et les cabines d’essayage. “Aujourd’hui, c’est le pic des achats pour Noël ! Il faut dire que les paies ont commencé à tomber samedi matin, donc on s’attend à avoir du monde jusqu’à mardi, et ensuite pour le 31”, analyse Patrick Wong, en tant que responsable produit. “Le Polynésien est impulsif : quand il a envie et qu’il a les moyens, il se fait plaisir. Et Noël, c’est le moment parfait, surtout si on a fait des efforts et des économies toute l’année. Avec la fête des mères, pour nous, c’est la période la plus importante.”
Du côté des grandes surfaces, le rush des courses alimentaires était également à l’ordre du jour en prévision des repas de famille. Comme chaque année, les parkings et les allées affichent complet, et la patience est de mise.