Paris, le 29 mai 2024 - Auditionné par les députés réunis en commission d'enquête sur le fait nucléaire à l'Assemblée nationale, à Paris, le professeur Florent de Vathaire, directeur de recherche à l'Inserm, a expliqué avoir soumis deux “demandes d'étude sur les effets transgénérationnels” des essais nucléaires.
Depuis quelques jours, l'Assemblée nationale, à Paris, a mis en place une commission d'enquête sur la “politique française d’expérimentation nucléaire”, les 193 tirs qui ont eu lieu en Polynésie entre 1966 et 1995. Cette commission d'enquête a un objet très large : il s'agit de “l’ensemble des conséquences de l’installation et des opérations du Centre d’expérimentation du Pacifique en Polynésie française, de la reconnaissance, de la prise en charge et de l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français, ainsi que de la reconnaissance des dommages environnementaux et de leur réparation”.
La députée polynésienne Mereana Reid-Arbelot est rapporteure de cette commission d'enquête. Pour l'élue du Fenua, remplaçante du président Brotherson au palais Bourbon, le chantier est immense. “Il y a encore de grands blancs, de grands vides, dans cette histoire qui est une histoire de France mais aussi de la Polynésie”, témoigne-t-elle. “Notre point de départ est la nécessité de mieux indemniser les victimes. L'objectif global de la commission d'enquête est de faire la lumière sur certains points et notamment de travailler sur la question des archives disséminées un peu partout en France hexagonale et même en Océanie.”
Depuis quelques jours, l'Assemblée nationale, à Paris, a mis en place une commission d'enquête sur la “politique française d’expérimentation nucléaire”, les 193 tirs qui ont eu lieu en Polynésie entre 1966 et 1995. Cette commission d'enquête a un objet très large : il s'agit de “l’ensemble des conséquences de l’installation et des opérations du Centre d’expérimentation du Pacifique en Polynésie française, de la reconnaissance, de la prise en charge et de l’indemnisation des victimes des essais nucléaires français, ainsi que de la reconnaissance des dommages environnementaux et de leur réparation”.
La députée polynésienne Mereana Reid-Arbelot est rapporteure de cette commission d'enquête. Pour l'élue du Fenua, remplaçante du président Brotherson au palais Bourbon, le chantier est immense. “Il y a encore de grands blancs, de grands vides, dans cette histoire qui est une histoire de France mais aussi de la Polynésie”, témoigne-t-elle. “Notre point de départ est la nécessité de mieux indemniser les victimes. L'objectif global de la commission d'enquête est de faire la lumière sur certains points et notamment de travailler sur la question des archives disséminées un peu partout en France hexagonale et même en Océanie.”
Scepticisme
Auditionné ce mercredi 29 mai au palais Bourbon, le professeur Florent de Vathaire, directeur de recherche à l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), faisait partie des spécialistes les plus attendus sur ce dossier. “Dans la littérature scientifique, jusqu'ici aucun marqueur spécifique n'a pu être identifié comme permettant d'identifier un cancer radio-induit”, c'est-à-dire directement attribuable à l'exposition aux rayons d'une explosion nucléaire, a notamment expliqué le scientifique. Tout en estimant que de grands progrès avaient été faits, notamment dans l'établissement d'un registre des cancers fiable et crédible, “malgré les pressions politiques” de l'équipe précédemment au pouvoir, Florent de Vathaire s'est montré sceptique sur le dispositif actuel d'indemnisation et de réparation. “Je pense que les problèmes des conséquences des essais concernent une faible population et que c'est pour cette raison que cela ne se voit pas dans les chiffres que l'on regarde au niveau global. C'est pour cela que cette population devrait être mieux indemnisée.”
Interrogé sur la possibilité de conséquences transgénérationnelles des essais nucléaires, le professeur de Vathaire n'a pas nié leur existence et expliqué en détail le processus de mutations génétiques en cas d'exposition à des “rayonnements ionisants” générés par les essais. “Nous ne pouvons pas décider seuls de mener une étude scientifique de cette ampleur", s'est ensuite expliqué le professeur. “Nous avons soumis à l'Agence nationale de la recherche (ANR) une demande d'étude sur les effets transgénérationnels, l'année dernière, et elle a été refusée. Nous renouvelons notre demande cette année et nous espérons qu'elle sera acceptée”
Après avoir entendu des vétérans, des journalistes et d'autres spécialistes au cours de ce mois, la commission d'enquête va mener une très importante série d'auditions tout le mois de juin, à Paris. Mereana Reid-Arbelot et les autres membres de ce groupe se rendront en Polynésie au début du mois de juillet. Le rapport d'enquête de la commission ainsi que ses préconisations sont attendus pour le mois d'octobre prochain.
Interrogé sur la possibilité de conséquences transgénérationnelles des essais nucléaires, le professeur de Vathaire n'a pas nié leur existence et expliqué en détail le processus de mutations génétiques en cas d'exposition à des “rayonnements ionisants” générés par les essais. “Nous ne pouvons pas décider seuls de mener une étude scientifique de cette ampleur", s'est ensuite expliqué le professeur. “Nous avons soumis à l'Agence nationale de la recherche (ANR) une demande d'étude sur les effets transgénérationnels, l'année dernière, et elle a été refusée. Nous renouvelons notre demande cette année et nous espérons qu'elle sera acceptée”
Après avoir entendu des vétérans, des journalistes et d'autres spécialistes au cours de ce mois, la commission d'enquête va mener une très importante série d'auditions tout le mois de juin, à Paris. Mereana Reid-Arbelot et les autres membres de ce groupe se rendront en Polynésie au début du mois de juillet. Le rapport d'enquête de la commission ainsi que ses préconisations sont attendus pour le mois d'octobre prochain.