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​Bonbonnes toxiques : la FAPE s’indigne des manquements que révèle l'affaire


PAPEETE, 6 mars 2019 - La Fédération des associations de protection de l’environnement (FAPE) interpelle le gouvernement dans un communiqué transmis mercredi pour demander que la totalité des recettes de la taxe pour l’environnement et l’agriculture soit mise au profit du traitement des déchets et de l’agriculture.
 
"Il aurait manqué 15 millions Fcfp au budget de la cellule phytosanitaire pour la décontamination et la destruction" du stock de bonbonnes de chlorure de méthyle glissées à bord du caboteur Kura Ora II avant son dynamitage, s’indigne la Fédération des associations de protection de l’environnement, ce mercredi dans un communiqué  intitulé Pollution de notre océan par les services du Pays. ​La FAPE reprend ainsi une information publiée par Tahiti Infos le 1er mars dernier.

>> Lire aussi : ​Affaire des bonbonnes toxiques : Un recyclage à l’étranger était proposé à l’administration

Selon nos informations en effet, l'administration disposait d'au moins un devis pour le traitement et le recyclage de ce stock de produits hautement toxiques, dans des filières spécialisées à l'étranger. Pour des raisons qui restent à déterminer, cette dépense n'a pas été engagée. L’enquête ouverte par le parquet de Papeete, mi-janvier dernier, après le repêchage en mer de plusieurs bonbonnes à la dérive suite au sabordage du caboteur Kura Ora II, a établi "qu’au moins 87 bonbonnes de bromure de méthyle (18 de 100 kg pleines et périmées, 69 vides) contenant par ailleurs du chloropicrine (gaz rajouté pour donner une odeur au bromure, en cas de fuite, et utilisé pendant la 1ère guerre mondiale comme gaz létal de combat) étaient stockées dans l’épave coulée".

La fédération des associations de protection de l'environnement s'indigne du manque de moyens à l'origine de cette situation : "Le Pays reçoit tous les ans, à travers une Taxe pour l’Environnement et l’Agriculture (TEA élargi à la Pêche TEAP) de 2% appliqué sur tout produit importé, une recette qui avoisinerait les 2,5 milliards. Même si cette taxe n’est pas affectée et aboutit dans le budget global du Pays, la FAPE a depuis plusieurs années revendiqué, auprès des gouvernements qui se sont succédé, que la totalité des sommes soit utilisée à leur objectif initial légal à savoir : traiter les déchets et développer l’agriculture locale. Le Pays laisse les communes se débrouiller avec les déchets ménagers et pourrait mieux faire pour le traitement/recyclage des autres déchets qui relèvent de sa compétence, si cette recette dédiée était mieux utilisée, a fortiori pour les besoins de son service phytosanitaire ! "

"Enfin, constate aussi la FAPE, ce dossier met en lumière des lacunes dans la procédure de contrôle et de suivi de l’immersion des épaves et de tout ce qui est rejeté à l’océan. De ce fait, on peut légitimement penser qu’il aurait pu y avoir des précédents passés sous silence, ni vu, ni connu !"

Rédigé par JPV le Mercredi 6 Mars 2019 à 17:12 | Lu 1572 fois