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​Au procès Sarah Nui, un ex PNC nie en bloc


Tahiti, le 30 septembre 2020 – Au troisième jour de procès de l’affaire Sarah Nui, le tribunal correctionnel a longuement entendu Nikis Calmajis, un ancien personnel navigant commercial, auquel il est reproché d’avoir servi d’intermédiaire au cours de plusieurs importantes transactions d’ice. "Lourdement mis en cause" par les écoutes et par ses co-prévenus, le jeune homme a tout juste concédé avoir "cédé" et consommé de la méthamphétamine.
 
Sale journée pour Nikis Calmajis. L’ancien personnel navigant commercial (PNC) a été vivement poussé dans les retranchements de son déni lors de son audition par le tribunal correctionnel mercredi au troisième jour du procès de l’affaire Sarah Nui. Ce "fils de bonne famille", interpellé le 14 août 2018 à l’hôtel Sarah Nui à Papeete, est en effet poursuivi pour s’être occupé d’envoyer de l’argent à Tamatoa Alfonsi au Mexique et pour avoir servi d’intermédiaire dans certaines transactions de ce trafic. Placé sous contrôle judiciaire dans l’attente du procès, Nikis Calmajis avait souvent modifié ses déclarations lors de l’instruction du dossier. À la barre du tribunal mercredi, il a choisi de contester toute implication dans le trafic. "Je reconnais aujourd’hui avoir fait la fête, avoir cédé de l’ice, en avoir consommé mais je nie totalement les faits d’importation" a-t-il ainsi expliqué avant de rappeler qu’il s’en était pris "plein la tronche" depuis le début de cette affaire. Alors qu’il se plaignait de ne pas avoir d’amis, le président du tribunal lui a fait remarquer qu’il avait même "beaucoup d’ennemis". 
 

Position "intenable"

Au cours de ses déclarations, Nikis Calmajis a expliqué au tribunal qu’aujourd’hui, "tout le monde connaît le principe de la justice" : "Tu balances les autres et tu n’y vas pas (en prison)". Dans cette affaire, l’ancien PNC avait saisi six millions qui appartenaient à Tamatoa Alfonsi car ce dernier ne lui avait pas envoyé l’ice attendu. Furieux de cette saisie, Tamatoa Alfonsi avait fait envoyer une "équipe de gars costauds" pour menacer l’ancien PNC à son domicile, à la résidence du Royal Palms. Dans le cadre d’une écoute versée au dossier, l’on entendait Maitai Danielson lui dire que Tamatoa  Alfonsi était dans une cabane au Mexique avec "un flingue sur la tête" et qu’il fallait donc qu’il se dépêche de lui envoyer de l’argent. 
 
Confronté aux écoutes, aux éléments qui l’accablent dans ce dossier, Nikis Calmajis a choisi le déni. Une "position intenable" selon le procureur de la République qui a tenu à "enfoncer le clou" sur le rôle du prévenu et sur son attitude qui "prête le flanc à la critique" en relisant toutes les écoutes. Mais Nikis Calmajis s’est entêté dans le déni. 
 

L’ice, "presque un phénomène de mode"

Entendu mercredi matin, l’un des prévenus du dossier, poursuivi pour avoir importé 200 grammes d’ice qu’il avait récupérés chez Tamatoa Alfonsi à Tijuana, a évoqué le fléau de l’ice comme étant "presque un phénomène de mode". "C’est un fléau et j’espère que l’on va arriver à l’éradiquer. Il faut plus de prévention. Moi, à l’époque, j’étais bon en surf et maintenant, je suis une grosse merde. J’ai un message à faire passer, c’est que l’on peut s’en sortir. Depuis que je ne suis plus dans la drogue, je vois que l’on peut être riche sans argent. La vraie vie pour moi, c’est d’aller à la mer avec ses enfants.
 

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 30 Septembre 2020 à 19:24 | Lu 7157 fois