Tahiti, le 8 juillet 2023 - Les associations Tamari'i Pointe des pêcheurs, Tamari'i no te moana et Mata avei'a, ont dévoilé jeudi au grand public leur projet “To'a Nu'uroa”. Une action centrée sur la protection et l'amélioration de la couverture corallienne des récifs de Puna'auia qui se démarque par son approche pluridisciplinaire où l'art contemporain a rendez-vous avec la science.
Né de la collaboration des associations Tamari'i Pointe des pêcheurs, Tamari'i no te moana et Mata avei'a, le projet “To'a Nu'uroa” souhaite alerter grand public sur l'urgence de la protection et de la réhabilitation des espaces coralliens. En effet, depuis 2019, un blanchissement sans précédent des coraux inquiète les différentes autorités scientifiques à travers le monde, au regard de la mortalité massive du macrocosme corallien et de la prolifération d'algues invasives telles que la Turbinaria Ornata. Et pour les trois associations tahitiennes, hors de question de rester les bras croisés.
Articulé autour de quatre axes majeurs – scientifique, artistique, pédagogique et documentaire –, le projet “To'a Nu'uroa” se distingue par son approche pluridisciplinaire. Le projet s’appuie d'abord sur une action méthodique, destinée à restaurer les récifs coralliens de Puna'auia à travers un protocole réplicable basé sur la micro-fragmentation. La méthode utilisée est simple et approuvée par la communauté scientifique internationale : identifier les coraux recherchés, en prélever des fragments, les coller par la suite sur des “plugs” mis en nurserie, pour enfin les transplanter sur des “cookies” placés à des endroits stratégiques, afin qu'ils réinvestissent leur milieu naturel. D'ici 2025, le projet espère réimplanter ainsi au moins 2 680 micro-fragments coralliens.
Une action quotidienne sur le terrain que ces associations veulent optimiser en s'attaquant également à la récolte de la Turbinaria Ornata. En effet, si l'algue est connue pour son caractère envahissant, elle possède néanmoins des propriétés exploitables dans les secteurs des bio-stimulants agricoles, de l'alimentation animal, des biomatériaux à haute valeur ajoutée, et de la cosmétique. Une valorisation de cette algue invasive qui pourrait ainsi donner lieu à la mise en place d'une économie circulaire non négligeable. Et pour le traitement de ces déchets verts aux vertus exploitables, les associations comptent sur un financement participatif pour la création d’une structure adaptée. L’investissement est estimé à environ 3 millions de Fcfp. L'objectif étant de collecter environ 10 tonnes d’algues d'ici les premières échéances de 2025.
“Expérience sensible du message scientifique”
“Utiliser l'art pour expliquer la science”. L'idée peut surprendre, et pourtant, pour l'association Mata avei'a, participer à ce projet apparait comme une évidence : “Nous sommes là pour sensibiliser, inspirer, et inviter le grand public à la réflexion”, explique Yiling Changues, présidente de l'association artistique, qui rappelle également le rôle de l'art : “Notre objectif dans ce projet est de générer une expérience sensible du message scientifique. C'est le rôle de l'art : sortir l'expérience sensible de son contexte pour que tout le monde puisse la voir.” Également membre de l'association, Stéphanie Vanizette précise : “Notre rôle est de questionner, choquer les gens et susciter des réflexions. La préservation des coraux n'est pas juste une problématique des scientifiques qui doivent trouver des solutions, c'est un problème qui concerne toute la société.”
Concrètement, l'association Mata avei'a compte vulgariser les résultats scientifiques du projet, attendus pour 2025, dans le cadre d'une exposition originale grandeur nature. Un appel à projet dans la sphère artistique est d'ailleurs déjà lancé : “L'association invite tous les artistes intéressés par la cause à retirer un dossier de candidature pour participer à l'exposition qui se tiendra courant 2025. Les œuvres attendues peuvent prendre toutes les formes possibles, mais doivent être pertinentes, novatrices, en relation avec le projet, et respecter une démarche éco-responsable. Les artistes ont jusqu'au 31 octobre 2023 pour se faire connaître”, indique Yiling Changes. L'organisation promet d'ailleurs une scénographie et une narration visuelle pensées pour surprendre un public aussi large que possible, avec notamment une exposition sur la terre ferme mais également en mer.
“Dans une salle, une exposition est contrainte aux horaires d'ouverture, justifie Bastien Allegret, président de l'association Tamari'i no te moana. Tandis que dans la nature, chacun peut profiter des œuvres quand il veut, en famille, le week-end, les jours fériés, le soir… Elles restent accessibles. (…) Nous insistons énormément sur l'aspect pédagogique de notre démarche. Par exemple, pour les œuvres sous l'eau à 2 mètres ou à 15 mètres de profondeur, nous pourrons organiser des excursions pour les particuliers, mais aussi pour les scolaires. Le champ d'action est vaste et les possibilités nombreuses”, conclut-il.
Et enfin, toujours dans une démarche de sensibilisation, le projet “To'a Nu'uroa” doit l'objet d'un documentaire de 52 minutes, que l'organisation espère présenter au Fifo 2026.
Né de la collaboration des associations Tamari'i Pointe des pêcheurs, Tamari'i no te moana et Mata avei'a, le projet “To'a Nu'uroa” souhaite alerter grand public sur l'urgence de la protection et de la réhabilitation des espaces coralliens. En effet, depuis 2019, un blanchissement sans précédent des coraux inquiète les différentes autorités scientifiques à travers le monde, au regard de la mortalité massive du macrocosme corallien et de la prolifération d'algues invasives telles que la Turbinaria Ornata. Et pour les trois associations tahitiennes, hors de question de rester les bras croisés.
Articulé autour de quatre axes majeurs – scientifique, artistique, pédagogique et documentaire –, le projet “To'a Nu'uroa” se distingue par son approche pluridisciplinaire. Le projet s’appuie d'abord sur une action méthodique, destinée à restaurer les récifs coralliens de Puna'auia à travers un protocole réplicable basé sur la micro-fragmentation. La méthode utilisée est simple et approuvée par la communauté scientifique internationale : identifier les coraux recherchés, en prélever des fragments, les coller par la suite sur des “plugs” mis en nurserie, pour enfin les transplanter sur des “cookies” placés à des endroits stratégiques, afin qu'ils réinvestissent leur milieu naturel. D'ici 2025, le projet espère réimplanter ainsi au moins 2 680 micro-fragments coralliens.
Une action quotidienne sur le terrain que ces associations veulent optimiser en s'attaquant également à la récolte de la Turbinaria Ornata. En effet, si l'algue est connue pour son caractère envahissant, elle possède néanmoins des propriétés exploitables dans les secteurs des bio-stimulants agricoles, de l'alimentation animal, des biomatériaux à haute valeur ajoutée, et de la cosmétique. Une valorisation de cette algue invasive qui pourrait ainsi donner lieu à la mise en place d'une économie circulaire non négligeable. Et pour le traitement de ces déchets verts aux vertus exploitables, les associations comptent sur un financement participatif pour la création d’une structure adaptée. L’investissement est estimé à environ 3 millions de Fcfp. L'objectif étant de collecter environ 10 tonnes d’algues d'ici les premières échéances de 2025.
“Expérience sensible du message scientifique”
“Utiliser l'art pour expliquer la science”. L'idée peut surprendre, et pourtant, pour l'association Mata avei'a, participer à ce projet apparait comme une évidence : “Nous sommes là pour sensibiliser, inspirer, et inviter le grand public à la réflexion”, explique Yiling Changues, présidente de l'association artistique, qui rappelle également le rôle de l'art : “Notre objectif dans ce projet est de générer une expérience sensible du message scientifique. C'est le rôle de l'art : sortir l'expérience sensible de son contexte pour que tout le monde puisse la voir.” Également membre de l'association, Stéphanie Vanizette précise : “Notre rôle est de questionner, choquer les gens et susciter des réflexions. La préservation des coraux n'est pas juste une problématique des scientifiques qui doivent trouver des solutions, c'est un problème qui concerne toute la société.”
Concrètement, l'association Mata avei'a compte vulgariser les résultats scientifiques du projet, attendus pour 2025, dans le cadre d'une exposition originale grandeur nature. Un appel à projet dans la sphère artistique est d'ailleurs déjà lancé : “L'association invite tous les artistes intéressés par la cause à retirer un dossier de candidature pour participer à l'exposition qui se tiendra courant 2025. Les œuvres attendues peuvent prendre toutes les formes possibles, mais doivent être pertinentes, novatrices, en relation avec le projet, et respecter une démarche éco-responsable. Les artistes ont jusqu'au 31 octobre 2023 pour se faire connaître”, indique Yiling Changes. L'organisation promet d'ailleurs une scénographie et une narration visuelle pensées pour surprendre un public aussi large que possible, avec notamment une exposition sur la terre ferme mais également en mer.
“Dans une salle, une exposition est contrainte aux horaires d'ouverture, justifie Bastien Allegret, président de l'association Tamari'i no te moana. Tandis que dans la nature, chacun peut profiter des œuvres quand il veut, en famille, le week-end, les jours fériés, le soir… Elles restent accessibles. (…) Nous insistons énormément sur l'aspect pédagogique de notre démarche. Par exemple, pour les œuvres sous l'eau à 2 mètres ou à 15 mètres de profondeur, nous pourrons organiser des excursions pour les particuliers, mais aussi pour les scolaires. Le champ d'action est vaste et les possibilités nombreuses”, conclut-il.
Et enfin, toujours dans une démarche de sensibilisation, le projet “To'a Nu'uroa” doit l'objet d'un documentaire de 52 minutes, que l'organisation espère présenter au Fifo 2026.