Moorea, le 12 janvier 2021 - La compagnie du Caméléon, en partenariat avec l’association Colosse aux Pieds d’Argile met actuellement en place, à Tahiti et à Moorea, des séances de sensibilisation sur les violences sexuelles faites aux enfants en faveur des professionnels ou des acteurs associatifs opérant dans le milieu de la jeunesse. L’objectif de mieux sensibiliser ces derniers sur ce sujet et de leur donner des conseils sur le comportement à adopter face à ce fléau.
Dans le cadre du festival Te Vevo, la Compagnie du Caméléon, en collaboration avec l’association Colosse aux Pieds d’Argile, organise depuis le lundi 11 et jusqu'au jeudi 21 janvier une cinquantaine de séances de sensibilisation et de formation sur les violences sexuelles sur mineurs en faveur de la population de Tahiti et de Moorea, dont les professionnels dans le milieu associatif et sportif des enfants. Pour mémoire, l’association Colosse aux Pieds d’Argile a été créée en 2013 par Sébastien Boueih, ancien rugbyman et victime d’un pédophile de ses 12 à 16 ans. Celle-ci a pour mission de faire de la prévention de la sensibilisation aux risques pédophiles notamment en milieux sportifs et pour objectifs l’accompagnement, l’aide aux victimes et la formation des professionnels encadrant les enfants. Durant les prochains jours, ce sont, en personne, Sébastien Boueih, Simon Latournerie et Fabien Lefèvre, trois anciens sportifs de haut niveau qui animeront ces séances de sensibilisation.
Après être intervenus auprès de quelques étudiants du lycée agricole d’Opunohu dans la matinée de lundi dernier, les membres de l’association ont rencontré, dans la soirée, une vingtaine d’adultes, dont des acteurs dans le milieu de la santé, des affaires sociales et du milieu associatif ou sportif, dans les locaux de l’association Puna Reo Piha’e’ina.
Dans le cadre du festival Te Vevo, la Compagnie du Caméléon, en collaboration avec l’association Colosse aux Pieds d’Argile, organise depuis le lundi 11 et jusqu'au jeudi 21 janvier une cinquantaine de séances de sensibilisation et de formation sur les violences sexuelles sur mineurs en faveur de la population de Tahiti et de Moorea, dont les professionnels dans le milieu associatif et sportif des enfants. Pour mémoire, l’association Colosse aux Pieds d’Argile a été créée en 2013 par Sébastien Boueih, ancien rugbyman et victime d’un pédophile de ses 12 à 16 ans. Celle-ci a pour mission de faire de la prévention de la sensibilisation aux risques pédophiles notamment en milieux sportifs et pour objectifs l’accompagnement, l’aide aux victimes et la formation des professionnels encadrant les enfants. Durant les prochains jours, ce sont, en personne, Sébastien Boueih, Simon Latournerie et Fabien Lefèvre, trois anciens sportifs de haut niveau qui animeront ces séances de sensibilisation.
Après être intervenus auprès de quelques étudiants du lycée agricole d’Opunohu dans la matinée de lundi dernier, les membres de l’association ont rencontré, dans la soirée, une vingtaine d’adultes, dont des acteurs dans le milieu de la santé, des affaires sociales et du milieu associatif ou sportif, dans les locaux de l’association Puna Reo Piha’e’ina.
Beaucoup de cas passés sous silence
Plusieurs thèmes ont été abordés comme les infractions liées aux violences sexuelles sur les enfants, les profils types des prédateurs sexuels (pédocriminels, pédophiles,…), les traumatismes subis par les enfants victimes, les signes d’alertes à détecter chez ces derniers ou encore la façon pour les adultes de se protéger face à de fausses allégations. Des thèmes toujours aussi importants au vu des chiffres très alarmants dans le monde ou sur le fenua. « Selon le conseil d’Europe, 1 enfant sur 5 est victime d’agression sexuelle en Europe. En France, le nombre de victimes s’élèvent à 165 000 enfants par an. Je sais que les chiffres sont un peu plus « gonflés » en Polynésie française par rapport à d’autres pays. Malheureusement, il y a plus de faits non révélés que de ceux qui ne le sont pas » constate Fabien Lefèvre, membre de l’association Colosse aux Pieds d’Argile. Beaucoup de cas sont toujours restés dans le silence du fait que, selon ce dernier, les violences sexuelles chez les enfants restent toujours un sujet tabou. L’objectif de son association est justement de multiplier les interventions pour y remédier. « Quand ils ont connaissance des faits, les adultes ne dénoncent pas parce que cela va engendrer pas mal de démarches ou de problèmes, parfois dans la famille même. Les enfants ont peur aussi d’en parler par rapport aux conséquences qu’ils pourraient y avoir derrière. Cela a toujours été un sujet tabou, mais on fait en sorte qu’il ne le soit plus avec nos interventions » explique Fabien Lefevre avant d’ajouter qu’à partir du moment où on a connaissance des faits de violences sexuelles, il ne faut pas rester dans le silence que ca soit dans le milieu familial ou autre. Sinon, il y a des chances qu’on puisse se détruire sur pas mal de mécanismes d’autodestruction ».
Roohianuu Douyere, Président de l’association U’i Mana Project
"Il ne faut pas non plus être parano"
"La formation sur les violences sexuelles était très intéressante car elle aborde des sujets encore tabous tels que l’inceste ou encore la pédo-criminalité. Mais ce qui a surtout attiré mon attention, c’est la posture à adopter lorsque nous sommes confrontés à ce genre de situation. Que cela soit dans le monde sportif ou l’animation, l’encadrement nous amène aujourd’hui à une certaine vigilance dans notre pratique. Il ne faut pas non plus être parano au risque de créer nous-mêmes des situations complexes. Néanmoins, ces rencontres nous permettent de partager nos expériences et on se rend compte que le tissu associatif et sportif sont des ressources importantes dans la lutte et la prévention des violences sexuelles."
"La formation sur les violences sexuelles était très intéressante car elle aborde des sujets encore tabous tels que l’inceste ou encore la pédo-criminalité. Mais ce qui a surtout attiré mon attention, c’est la posture à adopter lorsque nous sommes confrontés à ce genre de situation. Que cela soit dans le monde sportif ou l’animation, l’encadrement nous amène aujourd’hui à une certaine vigilance dans notre pratique. Il ne faut pas non plus être parano au risque de créer nous-mêmes des situations complexes. Néanmoins, ces rencontres nous permettent de partager nos expériences et on se rend compte que le tissu associatif et sportif sont des ressources importantes dans la lutte et la prévention des violences sexuelles."
Clémentine Flages, Psycho-somatothérapeute
"Plus de séances de prévention et de sensibilisation"
"En tant que professionnelle et suite à la formation de psychologie que j’ai suivie, on est amené a être attentif à ces signes et à ces sujets qui sont les violences physiques et sexuelles, autant sur mineurs que sur adultes. C’est un sujet très sensible et très courant parce que c’est ce qui, dans une très grande majorité des cas, crée des traumatismes et donc des difficultés pour la personne à grandir, être adulte et être pleinement elle-même. C’est un sujet très présent en Polynésie et qui est malheureusement tabou alors que si on cassait ce tabou, on pourrait mieux agir là-dessus. Il faut faire plus de séances de prévention et de sensibilisation autant chez les enfants que chez les adultes. Pour que cette situation s’améliore, il faut proposer des séances de découvertes aux jeunes parents, des gestes à faire, à ne pas faire, quelles sont les limites à poser dans les centres d’accueil de la mère et de l’enfant, à l’hôpital, dans les écoles. Dans toutes les formations professionnelles des adultes, il devrait y avoir un volet psychologique sur les gestes à ne pas faire et sur les alertes à avoir."
"En tant que professionnelle et suite à la formation de psychologie que j’ai suivie, on est amené a être attentif à ces signes et à ces sujets qui sont les violences physiques et sexuelles, autant sur mineurs que sur adultes. C’est un sujet très sensible et très courant parce que c’est ce qui, dans une très grande majorité des cas, crée des traumatismes et donc des difficultés pour la personne à grandir, être adulte et être pleinement elle-même. C’est un sujet très présent en Polynésie et qui est malheureusement tabou alors que si on cassait ce tabou, on pourrait mieux agir là-dessus. Il faut faire plus de séances de prévention et de sensibilisation autant chez les enfants que chez les adultes. Pour que cette situation s’améliore, il faut proposer des séances de découvertes aux jeunes parents, des gestes à faire, à ne pas faire, quelles sont les limites à poser dans les centres d’accueil de la mère et de l’enfant, à l’hôpital, dans les écoles. Dans toutes les formations professionnelles des adultes, il devrait y avoir un volet psychologique sur les gestes à ne pas faire et sur les alertes à avoir."