Tahiti, le 30 mars 2021 – La “Task Force Tech4Islands” s'est réunie mardi la semaine dernière en visio-conférence pour affiner les cinq axes du prochain concours d'innovations “par et pour les îles”. Des acteurs du monde de la recherche, de la Tech, des milieux économiques, et désormais des communes et du Pays ont planché sur la prochaine édition du Tech4Islands Awards qui sera lancé le 11 mai prochain en visio entre Paris et Papeete. Le président de la French Tech Polynésie, Olivier Kressmann, détaille le rôle et les ambitions de cette nouvelle “Task Force” et évoque les retombées d'un concours polynésien international qui fête sa troisième édition cette année.
Qu'est-ce que la “Task Force Tech4Islands” constituée récemment par la French Tech Polynésie ?
“La Task Force, c'est un regroupement de gens d'horizons différents. Qu'ils viennent de la recherche, du monde économique, du Cluster maritime et bien sûr avec tous les acteurs qui ont déjà concouru aux réflexions sur le concours Tech4Islands Awards 2020. L'idée, c'est de les avoir sollicités pour travailler ensemble sur une redéfinition, si nécessaire, des cinq axes du concours et des éléments clés qu'on voudrait voir sortir dans chacun des axes. Typiquement, si on a un sujet qui est trop large, comme “l'économie circulaire”, on va vouloir cette année préciser qu'on veut quelque chose dans l'agriculture ou dans la partie traitement des déchets par exemple.”
Qui constitue cette Task Force aujourd'hui ?
“On a beaucoup de monde. On a cette année la Délégation à la recherche du Pays, la Délégation à la recherche de l'État, bien sûr l'Université de la Polynésie française, les membres de la French Tech Polynésie, les gens de l'Ademe… Et puis, très important, on a cette année les tavana qui ont voulu s'associer à la réflexion et qui sont aujourd'hui moteurs sur des solutions qui les intéressent vis-à-vis de leurs problématiques d'îliens. Et puis on a d'autres acteurs très importants, notamment avec le Cluster Maritime. On a la Communauté du Pacifique qui est à bord de façon très soutenue parce qu'elle voit dans la Tech4Islands tout l'intérêt par rapport aux États insulaires océaniens qu'elle représente et avec qui elle doit travailler. On a l'Institut Louis Malardé, la Chambre de commerce, le Criobe, des représentants de l'université américaine de Berkeley (Californie, NDLR) qui nous suivent, l'Adecal qui est la technopole de Nouvelle-Calédonie… On a donc des horizons très différents. Et c'est ça l'intérêt. C'est d'avoir des gens qui sont spécialistes sur des sujets et qui ont aussi compris le côté transversal que la Tech4Islands peut avoir, donc capables d'avoir une réflexion et de nous interpeller sur des sujets qui ne sont pas forcément les leurs.”
C'est assez récent de voir les tavana polynésiens et le Pays, à travers ses services, associés à ce projet ?
“C'est nouveau et c'est notre grande satisfaction. D'abord les tavana, parce que nous étions présents au Congrès des communes de Rikitea et que nous avions déjà pu mesurer à quel point on était sur des sujets qui les concernaient. A l'époque, ils étaient contents de voir qu'il y avait des choses qui avançaient là-dessus mais on n'avait pas été plus loin. Donc là, ça se concrétise avec le concours du Syndicat pour la promotion des communes (SPC-PF). Et puis, effectivement, le Pays à travers le vice-président Tearii Alpha, qui était le co-président du concours final l'année dernière, qui a sollicité ses services avec la mer, l'agriculture et la recherche pour qu'ils soient forces de proposition dans la Task Force. Et pour qu'ils puissent nous apporter leur vision sur des points précis, dont on n'a pas encore aujourd'hui forcément connaissance et qui sont attendus par les îliens.”
La Task Force va donc venir préciser et affiner les thèmes choisis pour le prochain concours Tech4Islands, dont le lancement est prévu pour le mois de mai ?
“C'est ça. Son travail, c'est de rebattre les cartes. Est-ce qu'on reste sur les cinq thèmes ? Est-ce qu'on optimise les axes de réflexion qu'on s'est donnés dans chacun des thèmes et sur les critères de notation qui sont très importants et qui doivent être pertinents par rapport à ce qu'on veut faire ressortir de chacune des solutions. Et tout ça a vocation à aboutir à la date atterrissage du 11 mai 2021. Date à laquelle nous serons en visio-conférence avec Paris, avec le ministère de Berçy, en présence du Secrétaire d'État chargé de la Transition numérique, Cédric O, d'abord dans le cadre de la remise des prix du concours 2020 qui a toujours été reportée en raison de la crise Covid, ensuite et surtout pour lancer la troisième édition qui aura toutes les caractéristiques du travail réalisé par la Task Force.”
Qu'est-ce que la “Task Force Tech4Islands” constituée récemment par la French Tech Polynésie ?
“La Task Force, c'est un regroupement de gens d'horizons différents. Qu'ils viennent de la recherche, du monde économique, du Cluster maritime et bien sûr avec tous les acteurs qui ont déjà concouru aux réflexions sur le concours Tech4Islands Awards 2020. L'idée, c'est de les avoir sollicités pour travailler ensemble sur une redéfinition, si nécessaire, des cinq axes du concours et des éléments clés qu'on voudrait voir sortir dans chacun des axes. Typiquement, si on a un sujet qui est trop large, comme “l'économie circulaire”, on va vouloir cette année préciser qu'on veut quelque chose dans l'agriculture ou dans la partie traitement des déchets par exemple.”
Qui constitue cette Task Force aujourd'hui ?
“On a beaucoup de monde. On a cette année la Délégation à la recherche du Pays, la Délégation à la recherche de l'État, bien sûr l'Université de la Polynésie française, les membres de la French Tech Polynésie, les gens de l'Ademe… Et puis, très important, on a cette année les tavana qui ont voulu s'associer à la réflexion et qui sont aujourd'hui moteurs sur des solutions qui les intéressent vis-à-vis de leurs problématiques d'îliens. Et puis on a d'autres acteurs très importants, notamment avec le Cluster Maritime. On a la Communauté du Pacifique qui est à bord de façon très soutenue parce qu'elle voit dans la Tech4Islands tout l'intérêt par rapport aux États insulaires océaniens qu'elle représente et avec qui elle doit travailler. On a l'Institut Louis Malardé, la Chambre de commerce, le Criobe, des représentants de l'université américaine de Berkeley (Californie, NDLR) qui nous suivent, l'Adecal qui est la technopole de Nouvelle-Calédonie… On a donc des horizons très différents. Et c'est ça l'intérêt. C'est d'avoir des gens qui sont spécialistes sur des sujets et qui ont aussi compris le côté transversal que la Tech4Islands peut avoir, donc capables d'avoir une réflexion et de nous interpeller sur des sujets qui ne sont pas forcément les leurs.”
C'est assez récent de voir les tavana polynésiens et le Pays, à travers ses services, associés à ce projet ?
“C'est nouveau et c'est notre grande satisfaction. D'abord les tavana, parce que nous étions présents au Congrès des communes de Rikitea et que nous avions déjà pu mesurer à quel point on était sur des sujets qui les concernaient. A l'époque, ils étaient contents de voir qu'il y avait des choses qui avançaient là-dessus mais on n'avait pas été plus loin. Donc là, ça se concrétise avec le concours du Syndicat pour la promotion des communes (SPC-PF). Et puis, effectivement, le Pays à travers le vice-président Tearii Alpha, qui était le co-président du concours final l'année dernière, qui a sollicité ses services avec la mer, l'agriculture et la recherche pour qu'ils soient forces de proposition dans la Task Force. Et pour qu'ils puissent nous apporter leur vision sur des points précis, dont on n'a pas encore aujourd'hui forcément connaissance et qui sont attendus par les îliens.”
La Task Force va donc venir préciser et affiner les thèmes choisis pour le prochain concours Tech4Islands, dont le lancement est prévu pour le mois de mai ?
“C'est ça. Son travail, c'est de rebattre les cartes. Est-ce qu'on reste sur les cinq thèmes ? Est-ce qu'on optimise les axes de réflexion qu'on s'est donnés dans chacun des thèmes et sur les critères de notation qui sont très importants et qui doivent être pertinents par rapport à ce qu'on veut faire ressortir de chacune des solutions. Et tout ça a vocation à aboutir à la date atterrissage du 11 mai 2021. Date à laquelle nous serons en visio-conférence avec Paris, avec le ministère de Berçy, en présence du Secrétaire d'État chargé de la Transition numérique, Cédric O, d'abord dans le cadre de la remise des prix du concours 2020 qui a toujours été reportée en raison de la crise Covid, ensuite et surtout pour lancer la troisième édition qui aura toutes les caractéristiques du travail réalisé par la Task Force.”
“Transfert de compétences et création d'emplois”
L'an dernier, certaines voix se sont émues, notamment sur les réseaux sociaux, de ce que le concours Tech4Islands ne ferait qu'importer des solutions de l'extérieur plutôt que de mobiliser des ressources à l'intérieur de la Polynésie. Qu'en pensez-vous ?
“La meilleure réponse qui a été donnée est celle de Tea Frogier il y a deux ans. Elle disait : si on pense que l'innovation ce ne sont que des choses que l'on pense ici, on n'a pas compris que l'innovation ce sont des choses qui viennent du monde entier. Et la pertinence d'un pays pour se développer, c'est de regarder ce qui se passe ailleurs et de l'utiliser pour se développer et pour progresser. Donc faire venir des solutions qui viennent de l'extérieur, je crois que c'est une bonne solution. Ça ne sert pas à grand chose d'aller réinventer l'eau chaude quand elle existe, surtout quand elle existe déjà très bien. Mais ce qui est important, c'est de bien utiliser cette eau chaude. Évidemment, dans notre esprit et dans celui du gouvernement avec qui nous travaillons là-dessus, la bonne venue de ces acteurs, ce n'est pas l'idée de les voir venir et repartir en ayant tout gagné, alors que nous on n'a rien. Pour nous, au contraire, derrière, c'est du transfert de compétences et de la création d'emplois dans les îles. On a une problématique de jeunes qui sont dans les îles, qui n'ont pas toujours l'occasion de faire beaucoup d'études, et pourtant il y a des métiers qui leur sont parfaitement accessibles. Et là, on va avoir du terreau et des solutions dans l'énergie, dans l'agriculture, dans le solaire, dans l'économie circulaire ou le traitement des déchets… Des vrais sujets grâce auxquels ils vont pouvoir avoir de nouveaux métiers. Donc, pour moi, l'innovation c'est d'avoir l'intelligence de regarder ailleurs et d'en tirer tout le bénéfice pour arriver à ses fins et l'exploiter ici. L'innovation, de toutes façons, c'est très clair. Il y a trois étapes. La première : c'est ridicule. La deuxième : ça fait peur. Et la troisième : c'est tellement évident.”
On entre dans la troisième année du concours Tech4Islands. Quelles réalisations concrètes avez-vous vu émerger depuis ?
“Il y a plein d'acteurs qui ont fait le concours et qui nous témoignent ensuite le fait que grâce à ce réseau et à l'étendue médiatique qu'il y a eu derrière, ils se sont retrouvés propulsés. Ils ont été identifiés, d'abord sur des réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn où on est suivi par plus de 10 000 personnes aujourd'hui. Donc, il y a un gros effet de réseau qui se met en place. Et, oui, il y a des solutions comme Med.i.Can qui sont au stade de la production locale, puisque le premier conteneur médical est entré en fabrication à Raiatea dans un chantier naval il y a quinze jours. Donc, on est en plein démarrage de la première unité. Et eux, ils ont comme perspective non seulement de répondre à des problématiques locales, mais aussi océaniennes parce qu'ils ont été repérés sur des problématiques de soins océaniens, mais surtout ils sont déjà contactés par l'Afrique parce que sur des régions africaines les mêmes problèmes demeurent. Donc là, on a un bel exemple d'un acteur polynésien, parti de son idée et aujourd'hui dans une démarche où il est dans sa phase de développement. Ensuite, parmi les autres qui sont autour de nous, il y a STEPsol, sur l'eau et l'énergie, qui est déjà en discussion avec les Marquises. Il y a les gens de Marine Tech qui font de la production d'eau douce, qui sont en projet pilote à la Presqu'île avec le Cluster maritime. Et puis, il y a bien sûr les bouées connectées Bioceanor qui sont sur Moorea et qui travaillent notamment avec le Criobe. Il y a donc plein d'acteurs qui sont aujourd'hui dans ce "rebond" de développement. Il ne faut pas oublier que ce sont des acteurs qui sont au stade de start-ups et de prototypes, et qui n'en sont pas encore au stade industriel. Mais ils commencent à rentrer dans une démarche d'être identifiés. Et c'est ça l'intérêt de Tech4Islands. On est une rampe de lancement pour des gens qui ont des idées et qui répondent à des problématiques îliennes. Tech4Islands, je le rappelle toujours, c'est le pendant de la Tech for good au niveau mondial.”
“La meilleure réponse qui a été donnée est celle de Tea Frogier il y a deux ans. Elle disait : si on pense que l'innovation ce ne sont que des choses que l'on pense ici, on n'a pas compris que l'innovation ce sont des choses qui viennent du monde entier. Et la pertinence d'un pays pour se développer, c'est de regarder ce qui se passe ailleurs et de l'utiliser pour se développer et pour progresser. Donc faire venir des solutions qui viennent de l'extérieur, je crois que c'est une bonne solution. Ça ne sert pas à grand chose d'aller réinventer l'eau chaude quand elle existe, surtout quand elle existe déjà très bien. Mais ce qui est important, c'est de bien utiliser cette eau chaude. Évidemment, dans notre esprit et dans celui du gouvernement avec qui nous travaillons là-dessus, la bonne venue de ces acteurs, ce n'est pas l'idée de les voir venir et repartir en ayant tout gagné, alors que nous on n'a rien. Pour nous, au contraire, derrière, c'est du transfert de compétences et de la création d'emplois dans les îles. On a une problématique de jeunes qui sont dans les îles, qui n'ont pas toujours l'occasion de faire beaucoup d'études, et pourtant il y a des métiers qui leur sont parfaitement accessibles. Et là, on va avoir du terreau et des solutions dans l'énergie, dans l'agriculture, dans le solaire, dans l'économie circulaire ou le traitement des déchets… Des vrais sujets grâce auxquels ils vont pouvoir avoir de nouveaux métiers. Donc, pour moi, l'innovation c'est d'avoir l'intelligence de regarder ailleurs et d'en tirer tout le bénéfice pour arriver à ses fins et l'exploiter ici. L'innovation, de toutes façons, c'est très clair. Il y a trois étapes. La première : c'est ridicule. La deuxième : ça fait peur. Et la troisième : c'est tellement évident.”
On entre dans la troisième année du concours Tech4Islands. Quelles réalisations concrètes avez-vous vu émerger depuis ?
“Il y a plein d'acteurs qui ont fait le concours et qui nous témoignent ensuite le fait que grâce à ce réseau et à l'étendue médiatique qu'il y a eu derrière, ils se sont retrouvés propulsés. Ils ont été identifiés, d'abord sur des réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn où on est suivi par plus de 10 000 personnes aujourd'hui. Donc, il y a un gros effet de réseau qui se met en place. Et, oui, il y a des solutions comme Med.i.Can qui sont au stade de la production locale, puisque le premier conteneur médical est entré en fabrication à Raiatea dans un chantier naval il y a quinze jours. Donc, on est en plein démarrage de la première unité. Et eux, ils ont comme perspective non seulement de répondre à des problématiques locales, mais aussi océaniennes parce qu'ils ont été repérés sur des problématiques de soins océaniens, mais surtout ils sont déjà contactés par l'Afrique parce que sur des régions africaines les mêmes problèmes demeurent. Donc là, on a un bel exemple d'un acteur polynésien, parti de son idée et aujourd'hui dans une démarche où il est dans sa phase de développement. Ensuite, parmi les autres qui sont autour de nous, il y a STEPsol, sur l'eau et l'énergie, qui est déjà en discussion avec les Marquises. Il y a les gens de Marine Tech qui font de la production d'eau douce, qui sont en projet pilote à la Presqu'île avec le Cluster maritime. Et puis, il y a bien sûr les bouées connectées Bioceanor qui sont sur Moorea et qui travaillent notamment avec le Criobe. Il y a donc plein d'acteurs qui sont aujourd'hui dans ce "rebond" de développement. Il ne faut pas oublier que ce sont des acteurs qui sont au stade de start-ups et de prototypes, et qui n'en sont pas encore au stade industriel. Mais ils commencent à rentrer dans une démarche d'être identifiés. Et c'est ça l'intérêt de Tech4Islands. On est une rampe de lancement pour des gens qui ont des idées et qui répondent à des problématiques îliennes. Tech4Islands, je le rappelle toujours, c'est le pendant de la Tech for good au niveau mondial.”
Remise des prix 2020 et lancement du concours 2021
Le Secrétaire d'État chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, Cédric O, a officialisé la semaine dernière la remise des Grands Prix Tech4Islands 2020 et le lancement des Tech4Islands Awards 2021 pour le mardi 11 mai prochain à 20 heures à Paris. La cérémonie, qui devait se tenir en présentiel, a fait les frais de la crise sanitaire et se tiendra finalement en direct depuis le ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance et en visioconférence avec la Polynésie française.
Rappelons que les lauréats de l'édition 2020 ont été le Polynésien Med.i.Can et son conteneur médicalisé et le Calédonien Aedes System et son filtre anti-moustique issus de pneumatiques recyclés pour les deux Grands Prix Océanie. Le Néerlandais Desolenator et sa technologie de dessalement solaire thermique pour le Grand Prix Monde. Et enfin le Guadeloupéen SMO Solar Process avec son processeur autonome solaire transformant les déchets et la biomasse en hydrogène vert.
Rappelons que les lauréats de l'édition 2020 ont été le Polynésien Med.i.Can et son conteneur médicalisé et le Calédonien Aedes System et son filtre anti-moustique issus de pneumatiques recyclés pour les deux Grands Prix Océanie. Le Néerlandais Desolenator et sa technologie de dessalement solaire thermique pour le Grand Prix Monde. Et enfin le Guadeloupéen SMO Solar Process avec son processeur autonome solaire transformant les déchets et la biomasse en hydrogène vert.