Tahiti, le 17 avril 2025 - À l'issue de quatre heures de discussions pour ce second round des négociations avec les syndicats représentant les fonctionnaires du Pays, le président Brotherson a tranché. Il propose d'augmenter le point d'indice à 1.080 francs contre 1.060 actuellement à compter du 1er mai prochain. La CSTP-FO, A Ti'a i Mua, la Fraap, la Fisaap et le SFP étaient tombés d'accord pour demander une revalorisation à 1 100 francs au 1er mai prochain et 1.141 francs en octobre.
Après une première réunion mardi matin, le gouvernement a de nouveau reçu les cinq organisations syndicales représentant les fonctionnaires territoriaux ce jeudi matin à la présidence pendant quatre heures. “On n'est pas tombés d'accord”, a d'emblée tenu à préciser le président du Pays expliquant que d'un côté, “les syndicats défendent les fonctionnaires”, tandis que de l'autre, “le gouvernement et le président du Pays doit considérer la société polynésienne dans son ensemble, y compris les 22.000 demandeurs d'emploi et le secteur privé”. Il a ainsi rappelé que lors de la réunion de mardi, le gouvernement avait présenté ses premières propositions “qui n'incluaient aucune révision du point d'indice, mais un ensemble de mesures paramétriques qui venaient à la fois améliorer la condition de nos fonctionnaires, mais aussi rétablir une certaine forme d'équité au sein même de la fonction publique du Pays”. Ce qui avait d'ailleurs surpris les syndicats qui étaient venus pour négocier l'augmentation de la valeur de ce fameux point d'indice, avec des demandes diverses allant de 1.080 francs à 1.200 francs.
“Le gouvernement gouverne et le président doit décider”
De retour à la table des discussions ce jeudi matin, le gouvernement leur a d'abord proposé une augmentation en deux temps : 0,9% en mai 2025 et de 0,9% en mai 2026 faisant passer ainsi le point d'indice de 1.060 à 1.070 francs en 2025, puis à 1.080 francs au 1er mai 2026. Aucun des syndicats n'était d'accord pour cela, la Fraap en tête puisqu'elle avait demandé une revalorisation de 20% du point d'indice. Ils ont donc demandé une suspension de séance et – une fois n'est pas coutume – les cinq organisations syndicales se sont mises d'accord sur un chiffre. “La Fisaap, le SFP, A Ti'a i Mua, CSTP-FO et la Fraap... c'est un fait suffisamment rare pour être souligné, l'ensemble des syndicats s'était accordé pour une revalorisation à 1.100 francs au 1er mai 2025 et une revalorisation à 1.141 francs au 1er octobre 2025”, nous a confié Steeven Rey de la Fraap, tous les autres représentants syndicaux, visiblement déçus, ayant rapidement quitté la présidence.
“On a entendu les arguments des uns et des autres. Et à un moment donné le gouvernement gouverne et le président doit décider”, a réagi Moetai Brotherson qui a néanmoins fléchi un peu sa position en leur proposant finalement d'augmenter ce point d'indice de 20 francs en une seule fois pour le porter à 1.080 francs dès le 1er mai prochain.
Pour le président du Pays, augmenter de manière inconsidérée ce point d'indice ne ferait qu'accentuer l'iniquité de traitement entre les plus petites catégories et les catégories supérieures : “20 points, c'est pour le plus petit salaire une augmentation de 3.500 francs et pour le plus haut salaire c'est presque 37.000 francs de plus donc vous voyez bien qu'on ne redistribue pas de la même manière.” Il estime donc que sa proposition est “la limite raisonnable de ce qu'on peut accorder”, soulignant que sa présidence ne peut pas non plus “porter le fardeau de tout ce qui n'a pas été fait pendant 20 ans”.
Une masse salariale qui augmente de 1,4 milliard
“Depuis notre arrivée aux commandes du gouvernement, l'inflation cumulée a été de 2,4%, donc l'ensemble des mesures, à savoir les 613 millions déjà accordés [pour le reclassement des infirmiers de catégorie B à A, les revalorisations des grilles indiciaires des personnels d'assistants sociaux éducatifs et des catégories D suite au précédent conflit, NDLR], plus l'augmentation relative au passage à 1.080 francs, ça représente 3,8% de rattrapage, donc on est au-delà du rattrapage de l'inflation qui existe en cumulé depuis notre arrivée”, a-t-il développé, soulignant que cela porterait “la totalité de l'augmentation de la masse salariale à 1,4 milliard de francs la première année”, sachant que cela irait en augmentant chaque année au regard de l'avancement normal des fonctionnaires dans leur carrière.
Il a également confirmé que les 5 milliards de francs qui restent dans les caisses du Pays après le vote du premier collectif budgétaire, il y a deux semaines, n'étaient pas consacrés intégralement à la révision du point d'indice comme l'auraient souhaité les syndicats. Pour Moetai Brotherson, ce serait se tirer une balle dans le pied car cela viendrait “obérer l'action publique dans toutes ses autres composantes”, comme notamment l'hôpital de Taaone qui a grandement besoin de travaux avec un plan de rénovation estimé à 15 milliards de francs. Pour Steeven Rey de la Fraap, leur demande elle aussi était raisonnable : “L'impact financier de ce que nous demandions était estimé à un peu moins de 2,2 milliards. On est bien loin des demandes initiales d'autant que le collectif a déjà dispatché 13 des 18 milliards sachant que dans l'enveloppe budgétaire restante des 5 milliards, nous n'aurions touché tout au plus qu'à 900 millions voire un milliard étant donné que, dans le budget primitif, 2 milliards avaient déjà été fléchés pour les dépenses de personnels, dont les 613 millions”, a-t-il rétorqué en regrettant que le président soit resté ferme sur un indice à 1.080 francs “point barre”.
Week-end pascal oblige et conseil des ministres délocalisé à Rimatara la semaine prochaine, aucune nouvelle rencontre n'est programmée dans l’immédiat. “Je pense certainement qu'on se verra à notre retour en fonction de ce qu'ils décideront”, a indiqué Moetai Brotherson, tandis que Steeven Rey “attend de voir la semaine prochaine”.
Après une première réunion mardi matin, le gouvernement a de nouveau reçu les cinq organisations syndicales représentant les fonctionnaires territoriaux ce jeudi matin à la présidence pendant quatre heures. “On n'est pas tombés d'accord”, a d'emblée tenu à préciser le président du Pays expliquant que d'un côté, “les syndicats défendent les fonctionnaires”, tandis que de l'autre, “le gouvernement et le président du Pays doit considérer la société polynésienne dans son ensemble, y compris les 22.000 demandeurs d'emploi et le secteur privé”. Il a ainsi rappelé que lors de la réunion de mardi, le gouvernement avait présenté ses premières propositions “qui n'incluaient aucune révision du point d'indice, mais un ensemble de mesures paramétriques qui venaient à la fois améliorer la condition de nos fonctionnaires, mais aussi rétablir une certaine forme d'équité au sein même de la fonction publique du Pays”. Ce qui avait d'ailleurs surpris les syndicats qui étaient venus pour négocier l'augmentation de la valeur de ce fameux point d'indice, avec des demandes diverses allant de 1.080 francs à 1.200 francs.
“Le gouvernement gouverne et le président doit décider”
De retour à la table des discussions ce jeudi matin, le gouvernement leur a d'abord proposé une augmentation en deux temps : 0,9% en mai 2025 et de 0,9% en mai 2026 faisant passer ainsi le point d'indice de 1.060 à 1.070 francs en 2025, puis à 1.080 francs au 1er mai 2026. Aucun des syndicats n'était d'accord pour cela, la Fraap en tête puisqu'elle avait demandé une revalorisation de 20% du point d'indice. Ils ont donc demandé une suspension de séance et – une fois n'est pas coutume – les cinq organisations syndicales se sont mises d'accord sur un chiffre. “La Fisaap, le SFP, A Ti'a i Mua, CSTP-FO et la Fraap... c'est un fait suffisamment rare pour être souligné, l'ensemble des syndicats s'était accordé pour une revalorisation à 1.100 francs au 1er mai 2025 et une revalorisation à 1.141 francs au 1er octobre 2025”, nous a confié Steeven Rey de la Fraap, tous les autres représentants syndicaux, visiblement déçus, ayant rapidement quitté la présidence.
“On a entendu les arguments des uns et des autres. Et à un moment donné le gouvernement gouverne et le président doit décider”, a réagi Moetai Brotherson qui a néanmoins fléchi un peu sa position en leur proposant finalement d'augmenter ce point d'indice de 20 francs en une seule fois pour le porter à 1.080 francs dès le 1er mai prochain.
Pour le président du Pays, augmenter de manière inconsidérée ce point d'indice ne ferait qu'accentuer l'iniquité de traitement entre les plus petites catégories et les catégories supérieures : “20 points, c'est pour le plus petit salaire une augmentation de 3.500 francs et pour le plus haut salaire c'est presque 37.000 francs de plus donc vous voyez bien qu'on ne redistribue pas de la même manière.” Il estime donc que sa proposition est “la limite raisonnable de ce qu'on peut accorder”, soulignant que sa présidence ne peut pas non plus “porter le fardeau de tout ce qui n'a pas été fait pendant 20 ans”.
Une masse salariale qui augmente de 1,4 milliard
“Depuis notre arrivée aux commandes du gouvernement, l'inflation cumulée a été de 2,4%, donc l'ensemble des mesures, à savoir les 613 millions déjà accordés [pour le reclassement des infirmiers de catégorie B à A, les revalorisations des grilles indiciaires des personnels d'assistants sociaux éducatifs et des catégories D suite au précédent conflit, NDLR], plus l'augmentation relative au passage à 1.080 francs, ça représente 3,8% de rattrapage, donc on est au-delà du rattrapage de l'inflation qui existe en cumulé depuis notre arrivée”, a-t-il développé, soulignant que cela porterait “la totalité de l'augmentation de la masse salariale à 1,4 milliard de francs la première année”, sachant que cela irait en augmentant chaque année au regard de l'avancement normal des fonctionnaires dans leur carrière.
Il a également confirmé que les 5 milliards de francs qui restent dans les caisses du Pays après le vote du premier collectif budgétaire, il y a deux semaines, n'étaient pas consacrés intégralement à la révision du point d'indice comme l'auraient souhaité les syndicats. Pour Moetai Brotherson, ce serait se tirer une balle dans le pied car cela viendrait “obérer l'action publique dans toutes ses autres composantes”, comme notamment l'hôpital de Taaone qui a grandement besoin de travaux avec un plan de rénovation estimé à 15 milliards de francs. Pour Steeven Rey de la Fraap, leur demande elle aussi était raisonnable : “L'impact financier de ce que nous demandions était estimé à un peu moins de 2,2 milliards. On est bien loin des demandes initiales d'autant que le collectif a déjà dispatché 13 des 18 milliards sachant que dans l'enveloppe budgétaire restante des 5 milliards, nous n'aurions touché tout au plus qu'à 900 millions voire un milliard étant donné que, dans le budget primitif, 2 milliards avaient déjà été fléchés pour les dépenses de personnels, dont les 613 millions”, a-t-il rétorqué en regrettant que le président soit resté ferme sur un indice à 1.080 francs “point barre”.
Week-end pascal oblige et conseil des ministres délocalisé à Rimatara la semaine prochaine, aucune nouvelle rencontre n'est programmée dans l’immédiat. “Je pense certainement qu'on se verra à notre retour en fonction de ce qu'ils décideront”, a indiqué Moetai Brotherson, tandis que Steeven Rey “attend de voir la semaine prochaine”.