Le maire de Fa'a'a, Oscar Temaru, tenant une bouteille contenant du carburant fabriqué à partir de capuchons en plastique.
Depuis quelques années déjà, 1983 plus précisément, la commune de Fa’a’a n’a eu de cesse de tenter de trouver des solutions viables et pérennes pour le traitement de ses déchets. A l’origine, les camions collecteurs acheminaient leurs contenus au CET (Centre d’Enfouissement Technique) aménagé sur les hauteurs de Saint-Hilaire. Mais au vu de la démographie grandissante de la commune et avec cela, le problème de stockage, il devenait très urgent de mettre en place un système ou un programme sensé réguler la quantité de déchets.
Entre temps, vers la fin des années 90, le gouvernement a ouvert le CET de Paihoro (Papearii), mais la commune de Fa’a’a a décidé de ne pas envoyer ses déchets sur le site, préférant élaborer elle-même son propre schéma de valorisation des déchets. La SPEED (La Société Polynésienne de l'Eau, de l'Electricité et des Déchets) ayant remporté le marché a effectué différentes opérations : l’évaluation du gisement de déchets, l’analyse technique de la filière et recherche de site, l’esquisse de la filière de traitement pour finir par la réalisation du bilan financier, le phasage et la planification du programme. Ces quatre phases du schéma ont duré près de trois années, du 10 août 2007 jusqu’au 8 juin 2010. Mais le chemin vers une régulation satisfaisante des quantités de déchets et leur traitement était encore long, cependant des solutions profilaient à l’horizon.
En mars 2012, la procédure s’est accélérée. Une consultation liée à la réhabilitation de la décharge de Saint Hilaire a été lancée. Durant la même période, le conseil municipal a adopté le projet d’acquisition de bacs roulants pour un montant de 120 millions de francs pacifiques, ainsi que le traitement des déchets recyclables pour un montant de 35 millions de francs pacifiques. Cette démarche est intervenue après la mise en place du tri sélectif sur les îles de Tahiti et Moorea.
Entre temps, vers la fin des années 90, le gouvernement a ouvert le CET de Paihoro (Papearii), mais la commune de Fa’a’a a décidé de ne pas envoyer ses déchets sur le site, préférant élaborer elle-même son propre schéma de valorisation des déchets. La SPEED (La Société Polynésienne de l'Eau, de l'Electricité et des Déchets) ayant remporté le marché a effectué différentes opérations : l’évaluation du gisement de déchets, l’analyse technique de la filière et recherche de site, l’esquisse de la filière de traitement pour finir par la réalisation du bilan financier, le phasage et la planification du programme. Ces quatre phases du schéma ont duré près de trois années, du 10 août 2007 jusqu’au 8 juin 2010. Mais le chemin vers une régulation satisfaisante des quantités de déchets et leur traitement était encore long, cependant des solutions profilaient à l’horizon.
En mars 2012, la procédure s’est accélérée. Une consultation liée à la réhabilitation de la décharge de Saint Hilaire a été lancée. Durant la même période, le conseil municipal a adopté le projet d’acquisition de bacs roulants pour un montant de 120 millions de francs pacifiques, ainsi que le traitement des déchets recyclables pour un montant de 35 millions de francs pacifiques. Cette démarche est intervenue après la mise en place du tri sélectif sur les îles de Tahiti et Moorea.
Rencontre décisive au pays du soleil levant.
Le traitement et la valorisation des ordures ménagères non recyclables a suscité un vif intérêt de la part du maire de Fa’a’a, Oscar Temaru. C'est lors d’un précédent déplacement au Japon que ce dernier a rencontré les responsables de la société Blest Society laquelle a inventé une machine pour recycler les bouteilles, les bouchons et les sacs en plastiques et les transformer en pétrole non raffiné, composé de kérosène, diesel, d’essence et d’huiles lourdes. Au début de leur conception, les machines Blest ont déjà été vendues à des écoles et usines japonaises et face au succès rencontré, le procédé « révolutionnaire » a conquis d’autres continents tels que l’Afrique, l’Europe de l’est et plus proche de chez nous, Palau.
Oscar Temaru leur avait promis une rencontre mais cette fois-ci, sur le fenua, dans sa commune. Ce mardi matin, c’était donc chose faite. Accueillis à la mairie au son des tō’ere et des ‘aparima, Kiyoshi Nakajima, vice-président de Blest Company et inventeur des machines, accompagné de Hidetaka Yamaushi , directeur général de Enzo Planning – commercial, ont été reçus avec tous les honneurs. A 10 heures, l’inventeur a procédé à une courte démonstration sur une machine portable. Il a également répondu à toutes les questions des journalistes et des élus municipaux dont Rosina Chin Foo, huitième adjoint-au maire en charge de l’économie.
Cette dernière a voulu savoir s’il était possible d’utiliser des déchets déjà enfouis à la décharge et s’il fallait nettoyer les unités extraites. « Il est tout à fait possible d’utiliser ces plastiques et ce, bien qu’ils aient déjà été enfouis et salis par de la terre. Cela ne causera aucun problème. La machine possède un filtre pouvant séparer la matière terreuse du sachet en plastique. » a assuré l’ingénieur japonais. Autre élément qui pèsera certainement dans la décision finale que prendra le conseil municipal : la maintenance. Bien que surprenante, la réponse de Kiyoshi Nakajima a eu le résultat escompté : « si vous savez entretenir une bicyclette, vous saurez entretenir cette machine ! » avant d’ajouter que « à Palau, par exemple, la machine est entretenue par des personnes qui ne sont pas du tout spécialisées dans la maintenance de ce type d’appareil. Et ce sont des locaux qui s’en chargent. Maintenant, s’il arrivait qu’une panne survienne, la solution est simple. Il suffit de nous communiquer par Skype et une simple webcam avec laquelle nous pourront ausculter les parties affectées, et ce depuis le Japon. »
Oscar Temaru leur avait promis une rencontre mais cette fois-ci, sur le fenua, dans sa commune. Ce mardi matin, c’était donc chose faite. Accueillis à la mairie au son des tō’ere et des ‘aparima, Kiyoshi Nakajima, vice-président de Blest Company et inventeur des machines, accompagné de Hidetaka Yamaushi , directeur général de Enzo Planning – commercial, ont été reçus avec tous les honneurs. A 10 heures, l’inventeur a procédé à une courte démonstration sur une machine portable. Il a également répondu à toutes les questions des journalistes et des élus municipaux dont Rosina Chin Foo, huitième adjoint-au maire en charge de l’économie.
Cette dernière a voulu savoir s’il était possible d’utiliser des déchets déjà enfouis à la décharge et s’il fallait nettoyer les unités extraites. « Il est tout à fait possible d’utiliser ces plastiques et ce, bien qu’ils aient déjà été enfouis et salis par de la terre. Cela ne causera aucun problème. La machine possède un filtre pouvant séparer la matière terreuse du sachet en plastique. » a assuré l’ingénieur japonais. Autre élément qui pèsera certainement dans la décision finale que prendra le conseil municipal : la maintenance. Bien que surprenante, la réponse de Kiyoshi Nakajima a eu le résultat escompté : « si vous savez entretenir une bicyclette, vous saurez entretenir cette machine ! » avant d’ajouter que « à Palau, par exemple, la machine est entretenue par des personnes qui ne sont pas du tout spécialisées dans la maintenance de ce type d’appareil. Et ce sont des locaux qui s’en chargent. Maintenant, s’il arrivait qu’une panne survienne, la solution est simple. Il suffit de nous communiquer par Skype et une simple webcam avec laquelle nous pourront ausculter les parties affectées, et ce depuis le Japon. »
« La rentabilité est là ! » selon Oscar Temaru
"Un kilo de sacs plastique donne un litre de carburant." selon Kiyoshi Nakajima, l'inventeur de la machine de traitement.
Le procédé a de quoi séduire puisque, en plus de réduire la présence de détritus plastiques, la machine abaisse aussi drastiquement (-80% !) les émissions de CO2 puisque ces détritus ne sont plus brûlés en incinérateur. Le plastique est transformé en gaz qui est ensuite refroidi et liquéfié en carburant. Il existe six modèles de machines de transformation pouvant traiter entre 200 kilos et 8 tonnes de plastiques. Là aussi, sur les six modèles de plastiques connus, trois sont exploités ; ceux dits « recyclables » qui sont le Polypropylène (PP), le Polyéthylène (PE) et le Polystyrène (PS).
Le ratio est simple « un kilo de plastique recyclable donne un litre de carburant ! » a précisé Kiyoshi Nakajima lequel a également tenu à donner un sentiment personnel : « Si j’ai créé cette machine, ce n’était pas pour moi, mais pour ramener une certaine légitimité aux paysages du monde. Principalement là où on aura besoin de nos machines. Vous savez, il y a quelques années, vos plages faisaient rêver mais aujourd’hui, quelque chose a changé. Pensez à vos enfants, aux générations futures. » Un sentiment partagé par Oscar Temaru lui-même. « La rentabilité est là. De plus, on pourra utiliser le carburant pour nos voitures et nos camions. Et tout ça, pour un coût raisonnable. »
Si la commune décide d’investir dans un tel achat, elle devra débourser entre 30 et 50 millions de francs pacifiques pour l'achat d'une machine pouvant traiter 200 kilogrammes journaliers de déchets plastiques, incluant 6 millions de frais de douanes. Les élus présents ont été visiblement sensibles aux arguments avancés par les constructeurs nippons, il reste désormais à connaître l’avis des autres conseillers. Le tāvana qui a été l’instigateur de ce projet, a prévu d’autres démonstrations avec les écoles notamment.
TP
Le ratio est simple « un kilo de plastique recyclable donne un litre de carburant ! » a précisé Kiyoshi Nakajima lequel a également tenu à donner un sentiment personnel : « Si j’ai créé cette machine, ce n’était pas pour moi, mais pour ramener une certaine légitimité aux paysages du monde. Principalement là où on aura besoin de nos machines. Vous savez, il y a quelques années, vos plages faisaient rêver mais aujourd’hui, quelque chose a changé. Pensez à vos enfants, aux générations futures. » Un sentiment partagé par Oscar Temaru lui-même. « La rentabilité est là. De plus, on pourra utiliser le carburant pour nos voitures et nos camions. Et tout ça, pour un coût raisonnable. »
Si la commune décide d’investir dans un tel achat, elle devra débourser entre 30 et 50 millions de francs pacifiques pour l'achat d'une machine pouvant traiter 200 kilogrammes journaliers de déchets plastiques, incluant 6 millions de frais de douanes. Les élus présents ont été visiblement sensibles aux arguments avancés par les constructeurs nippons, il reste désormais à connaître l’avis des autres conseillers. Le tāvana qui a été l’instigateur de ce projet, a prévu d’autres démonstrations avec les écoles notamment.
TP