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Tourisme : l'IEOM revient sur 10 ans de déclin


PAPEETE, le 30 janvier 2015 – Alors que le gouvernement planche sur une stratégie de développement spécifique au tourisme nommée "Destination 2020", une nouvelle publication de l'IEOM vient rappeler la catastrophe qui a touché ce secteur ces 10 dernières années.

Cette Note expresse intitulée "Le tourisme en Polynésie française : En quête d’un second souffle" commence par rappeler l'importance vitale du tourisme pour le Territoire : 15% de notre richesse et 16% de nos emplois en dépendent. En 2013, les touristes ont dépensé 41 milliards de Fcfp en Polynésie française…

Une crise profonde


Mais le constat est sans concessions : alors que la fréquentation touristique avait connu une forte croissance dans les années 1990, (+6 % de touristes chaque année) elle a atteint son plus haut niveau en 2000, avec plus de 233 000 visiteurs. Après le 11 septembre 2001, la fréquentation s’est effondrée pour atteindre son plus bas niveau en 2010 avec 154 000 touristes. Elle s'est légèrement reprise depuis.

En analysant la conjoncture internationale, les hauts niveaux de l'euro (quand nos concurrents sont tous en dollars) et la crise en Europe expliquent une grande partie de nos mauvaises performances : "La Polynésie française n’a bénéficié ni de la croissance du tourisme mondial, ni de la dynamique porteuse de la zone Pacifique" note l'IEOM, qui ne se risque pas à analyser l'échec des différentes politiques touristiques successives.

La crise a du coup frappé les compagnies aériennes et les hôtels, dont 7 ont fermé depuis 2009. La réduction du nombre de sièges sur les vols internationaux et des chambres d'hôtel disponibles permettent aux indicateurs financiers de ces sociétés de se redresser tout de même ces dernières années, s'adaptant à un secteur touristique de moindre envergure.

Tout n'est pas désespéré

Mais le tourisme repart à la hausse depuis 2010, et les croisiéristes (qui dépensent 8,9 milliards Fcfp chaque année, dont 40% à terre) sont de plus en plus nombreux, en particuliers les "excursionnistes" qui participent à des croisières trans-Pacifique qui font escale dans nos eaux.

Et les potentiels de développement restent considérables : de nouvelles mesures en faveur de la plaisance peuvent développer ce marché de niche très rentable dans le reste du monde ; une connexion avec la Chine nous ouvrirait un nouveau marché ; la nouvelle marque "Tahiti et ses Îles" et les projets touristiques Mahana Beach pourraient permettre de relancer la destination... Au point que le gouvernement, très optimiste, mise sur 200 000 touristes en 2015 et 300 000 en 2020.

Mais l'Institut y met tout de même un bémol : "L’ampleur des projets considérés soulève des enjeux financiers et environnementaux et pose des défis de développement et de formation professionnelle. Ce changement d’échelle nécessitera également de pouvoir s’insérer dans les caractéristiques et l’image actuelles du territoire."

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 30 Janvier 2015 à 16:21 | Lu 1756 fois