PAPEETE, le 7 février 2017 - Présente en Polynésie française à l'occasion du FIFO, la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte a été interpellée par les autorités locales à propos de la suppression de la bande AM. Celle-ci est effective depuis le 1er décembre 2016 et avait suscité un vent d'indignation sur le territoire.
L'impact de cette décision est important pour la Polynésie et ses îles éloignées. En décembre dernier, la bande AM (ondes moyennes) a été supprimée. Il n'est désormais possible d'écouter la radio que sur la bande FM. Pour bon nombre de Polynésiens qui vivent aux Tuamotu ou aux Marquises, par exemple, la bande AM est le seul moyen de communication dont ils disposent.
C'est ce qu'avait rappelé Elie, habitant de Makatea aux Tuamotu, en janvier dernier : "Pour moi qui ne possède pas internet et qui n'a qu'une très mauvaise ligne de téléphone, la radio est un moyen sûr d'avoir des nouvelles du monde, de savoir ce qu'il se passe… C'est aussi une question de sécurité. La bande AM est le seul moyen de communication que nous avons avec le haut-commissariat et Tahiti en cas de cyclone, de grosses tempêtes ou d'orage, comment allons-nous faire maintenant?"
En début d'année, la nouvelle a provoqué l'indignation des habitants, de l'association de défenses des consommateurs Te Tia Ara et des autorités du Pays et de l'Etat. Le haut-commissaire puis le président ont interpellé la présidente du groupe France Télévisions, Delphine Ernotte, par courrier.
Présente à l'occasion du 14ème Fifo, cette dernière s'est entretenue avec les autorités locales sur le sujet. "Nous avons plaidé pour notre cause. Nous demandons à France Télévisions de bien vouloir reconsidérer la situation parce que la géographie de nos îles rend nécessaire de garder la bande AM. Pendant la semaine, les gens vont couper le coprah, vont au secteur et ce sont des endroits qui ne sont couverts que par la bande AM et pas par la bande FM justement. Or, cette bande AM permettait d'avoir un lien avec l'actualité mais aussi avec la météo pour pouvoir revenir au village en cas de tempête ou cyclone. Il y a là un aspect qui touche la sécurité civile et qui est très important", a expliqué Teva Rohfritsh, vice-président du gouvernement.
Consciente de ses problèmes, Delphine Ernotte, P-dg de France Télévisions, a rappelé, au cours d'une conférence de presse, que la décision a été prise par l'Etat et non par le groupe. "C'est compliqué, vu de l'Etat, de mettre de l'argent dans les deux réseaux. Il fallait choisir", a-t-elle précisé. Cette suppression des ondes moyennes implique le renforcement du réseau FM. De nouveaux récepteurs devraient bientôt être installés sur le territoire. "Nous avons eu une séance de travail avec TDF (NDLR : Télédiffusion de France) en fin d'année pour définir les zones où devront être installés les antennes. Nous avons aussi décidé de systèmes de contrôles. Ces installations devraient arriver relativement vite", a ajouté Gérald Prufer, directeur de Polynésie première.
Le dossier, instruit depuis plusieurs années, a fait l'objet de nombreux débats au sein du groupe. Selon Gérald Prufer, les directeurs des chaînes d'Outre-mer ont attiré l'attention des autorités sur l'impact de la suppression de la bande AM pour ces territoires. "La question aujourd'hui est surtout de savoir comment on gère la situation où il n'y a plus de AM", a déclaré Walles Kotra, directeur de Outre-Mer 1ère et ex directeur de Polynésie Première.
L'impact de cette décision est important pour la Polynésie et ses îles éloignées. En décembre dernier, la bande AM (ondes moyennes) a été supprimée. Il n'est désormais possible d'écouter la radio que sur la bande FM. Pour bon nombre de Polynésiens qui vivent aux Tuamotu ou aux Marquises, par exemple, la bande AM est le seul moyen de communication dont ils disposent.
C'est ce qu'avait rappelé Elie, habitant de Makatea aux Tuamotu, en janvier dernier : "Pour moi qui ne possède pas internet et qui n'a qu'une très mauvaise ligne de téléphone, la radio est un moyen sûr d'avoir des nouvelles du monde, de savoir ce qu'il se passe… C'est aussi une question de sécurité. La bande AM est le seul moyen de communication que nous avons avec le haut-commissariat et Tahiti en cas de cyclone, de grosses tempêtes ou d'orage, comment allons-nous faire maintenant?"
En début d'année, la nouvelle a provoqué l'indignation des habitants, de l'association de défenses des consommateurs Te Tia Ara et des autorités du Pays et de l'Etat. Le haut-commissaire puis le président ont interpellé la présidente du groupe France Télévisions, Delphine Ernotte, par courrier.
Présente à l'occasion du 14ème Fifo, cette dernière s'est entretenue avec les autorités locales sur le sujet. "Nous avons plaidé pour notre cause. Nous demandons à France Télévisions de bien vouloir reconsidérer la situation parce que la géographie de nos îles rend nécessaire de garder la bande AM. Pendant la semaine, les gens vont couper le coprah, vont au secteur et ce sont des endroits qui ne sont couverts que par la bande AM et pas par la bande FM justement. Or, cette bande AM permettait d'avoir un lien avec l'actualité mais aussi avec la météo pour pouvoir revenir au village en cas de tempête ou cyclone. Il y a là un aspect qui touche la sécurité civile et qui est très important", a expliqué Teva Rohfritsh, vice-président du gouvernement.
Consciente de ses problèmes, Delphine Ernotte, P-dg de France Télévisions, a rappelé, au cours d'une conférence de presse, que la décision a été prise par l'Etat et non par le groupe. "C'est compliqué, vu de l'Etat, de mettre de l'argent dans les deux réseaux. Il fallait choisir", a-t-elle précisé. Cette suppression des ondes moyennes implique le renforcement du réseau FM. De nouveaux récepteurs devraient bientôt être installés sur le territoire. "Nous avons eu une séance de travail avec TDF (NDLR : Télédiffusion de France) en fin d'année pour définir les zones où devront être installés les antennes. Nous avons aussi décidé de systèmes de contrôles. Ces installations devraient arriver relativement vite", a ajouté Gérald Prufer, directeur de Polynésie première.
Le dossier, instruit depuis plusieurs années, a fait l'objet de nombreux débats au sein du groupe. Selon Gérald Prufer, les directeurs des chaînes d'Outre-mer ont attiré l'attention des autorités sur l'impact de la suppression de la bande AM pour ces territoires. "La question aujourd'hui est surtout de savoir comment on gère la situation où il n'y a plus de AM", a déclaré Walles Kotra, directeur de Outre-Mer 1ère et ex directeur de Polynésie Première.
LA BANDE AM À PRIVILÉGIER
Le déploiement des récepteurs pour la FM ne semble pas satisfaire Teva Rohfritsch, vice-président du Pays : "Cela ne va pas couvrir le secteur aux Tuamotu et certaines vallées n'auront pas accès à cette fréquence. En cas de cyclone par exemple, l'OPT descend les antennes satellites pour pouvoir les préserver et donc à ce moment-là, c'est la bande AM qu'il faut privilégier pour l'information des populations."
Le président Édouard Fritch est à Paris cette semaine. La principale raison de son déplacement est la négociation des accords de Papeete. Il devrait aussi évoquer le problème de la suppression de la bande AM avec la ministre de l'Outre-Mer, Ericka Bareigts, attendue prochainement en Polynésie française. Et le vice-président d'ajouter : "Ce sera une question récurrente jusqu'à se qu'on trouve une solution. Je ne voudrais pas qu'il y ait une fois de plus qu'une approche budgétaire sur ces questions là. On peut comprendre qu'en métropole, la bande AM a été supprimée mais la Polynésie fait la taille de l'Europe sur un océan grand comme l'Europe avec des contraintes qui n'ont rien à voir avec les contraintes du continent. C'est ce qu'on s'acharne à répéter dans beaucoup de sujets mais celui-là particulièrement parce qu'il y va de la sécurité de la population. Je pense qu'il faut faire entendre au gouvernement français l'importance de conserver cette bande AM. On ne peut pas laisser nos populations dans ces conditions –là."
Le président Édouard Fritch est à Paris cette semaine. La principale raison de son déplacement est la négociation des accords de Papeete. Il devrait aussi évoquer le problème de la suppression de la bande AM avec la ministre de l'Outre-Mer, Ericka Bareigts, attendue prochainement en Polynésie française. Et le vice-président d'ajouter : "Ce sera une question récurrente jusqu'à se qu'on trouve une solution. Je ne voudrais pas qu'il y ait une fois de plus qu'une approche budgétaire sur ces questions là. On peut comprendre qu'en métropole, la bande AM a été supprimée mais la Polynésie fait la taille de l'Europe sur un océan grand comme l'Europe avec des contraintes qui n'ont rien à voir avec les contraintes du continent. C'est ce qu'on s'acharne à répéter dans beaucoup de sujets mais celui-là particulièrement parce qu'il y va de la sécurité de la population. Je pense qu'il faut faire entendre au gouvernement français l'importance de conserver cette bande AM. On ne peut pas laisser nos populations dans ces conditions –là."