PAPEETE, le 18 mai 2015. Standard & Poor’s a révisé vendredi de « positive » à « stable » la perspective associée à la note de référence à long terme « BB+ » de la Polynésie française. Une évaluation plus nuancée en raison notamment « de la recomposition en cours du paysage politique polynésien » et d'une « économie toujours fragile ».
Standard & Poor's a confirmé vendredi la note « BB+ » de la Polynésie française, mais le Pays est passé d'une perspective positive à stable. L'agence de notation met en avant plusieurs éléments pour expliquer ce changement d'appréciation.
Pour commencer par le positif, la note « BB+ « de la Polynésie est soutenue par de « bonnes performances budgétaires, un cadre institutionnel que nous jugeons 'évolutif mais équilibré' ainsi que par un endettement consolidé modéré, bien qu'en augmentation constante », souligne l'agence de notation.
Mais la note « BB+ » continue de « refléter la situation de liquidité encore 'insatisfaisante' bien qu'en amélioration, de la Polynésie française, sa gouvernance et sa gestion financières faibles, ses engagements hors-bilan très importants, et les faiblesses structurelles de son économie, qui malgré un PIB par habitant (15 998 euros (1,9 million de Fcfp) en 2014) que nous jugeons modéré dans un contexte international est marquée par des perspectives de croissances encore incertaines, à ce stade ».
Dans le collimateur de l’agence de notation, on retrouve également les SEM et Epic du Pays, des établissements qui connaissent pour certains « une situation financière tendue ». Standard & Poor’s s'inquiète de la situation financière de la Protection sociale généralisée qui « pourrait constituer un facteur de risque à moyen terme ».
Standard & Poor's a confirmé vendredi la note « BB+ » de la Polynésie française, mais le Pays est passé d'une perspective positive à stable. L'agence de notation met en avant plusieurs éléments pour expliquer ce changement d'appréciation.
Pour commencer par le positif, la note « BB+ « de la Polynésie est soutenue par de « bonnes performances budgétaires, un cadre institutionnel que nous jugeons 'évolutif mais équilibré' ainsi que par un endettement consolidé modéré, bien qu'en augmentation constante », souligne l'agence de notation.
Mais la note « BB+ » continue de « refléter la situation de liquidité encore 'insatisfaisante' bien qu'en amélioration, de la Polynésie française, sa gouvernance et sa gestion financières faibles, ses engagements hors-bilan très importants, et les faiblesses structurelles de son économie, qui malgré un PIB par habitant (15 998 euros (1,9 million de Fcfp) en 2014) que nous jugeons modéré dans un contexte international est marquée par des perspectives de croissances encore incertaines, à ce stade ».
Dans le collimateur de l’agence de notation, on retrouve également les SEM et Epic du Pays, des établissements qui connaissent pour certains « une situation financière tendue ». Standard & Poor’s s'inquiète de la situation financière de la Protection sociale généralisée qui « pourrait constituer un facteur de risque à moyen terme ».
Les remarques de l'agence sur…
• le retour de l’État au RST et la réforme fiscale
La réforme fiscale lancée en 2013 et le retour de la participation de l’État au financement du Régime de solidarité territorial, qui s'est concrétisé le mois dernier, sont deux points positifs pour l'agence de notation. « L'impact budgétaire en année pleine de la réforme fiscale, la poursuite des mesures d'ajustement des dépenses de fonctionnement ainsi que le retour de l’État au financement du RST devraient se traduire par une augmentation du taux d'épargne brute qui pourrait se hisser à 9,7 % en 2017 » , indique Standard & Poor’s. « Selon nous, ce retour de l’État au financement du RST devrait aider la Polynésie française à afficher des dépenses de fonctionnement -hors Fonds intercommunal de péréquation- stables au cours de la période 2015-2017. »
La réforme fiscale lancée en 2013 et le retour de la participation de l’État au financement du Régime de solidarité territorial, qui s'est concrétisé le mois dernier, sont deux points positifs pour l'agence de notation. « L'impact budgétaire en année pleine de la réforme fiscale, la poursuite des mesures d'ajustement des dépenses de fonctionnement ainsi que le retour de l’État au financement du RST devraient se traduire par une augmentation du taux d'épargne brute qui pourrait se hisser à 9,7 % en 2017 » , indique Standard & Poor’s. « Selon nous, ce retour de l’État au financement du RST devrait aider la Polynésie française à afficher des dépenses de fonctionnement -hors Fonds intercommunal de péréquation- stables au cours de la période 2015-2017. »
• la politique
Les dernières tractations à l'assemblée n'ont pas échappé aux yeux des experts de l'agence de notation. « La recomposition en cours des équilibres politiques à l'assemblée pourrait ouvrir une nouvelle période d'instabilité politique dont les répercussions pourraient être négatives, notamment sur le rythme de la reprise économique », analyse l'agence.
• la gestion financière
Standard & Poor’s n'est pas tendre lorsqu'elle qualifie la gestion financière du Pays et tacle une nouvelle fois le contrôle des SEM du Pays. « Concernant la gouvernance et la gestion financières de la Polynésie française, nous continuons de les considérer comme 'faibles' selon notre méthodologie. Et ce, même si nous apprécions positivement l'engagement réaffirmé de la Polynésie française à redresser ses comptes publics qu'illustre notamment la création en 2013 du Fonds de l'investissement de la garantie de la dette (FIGD) », indique l'agence. « Ce dernier contribuant à sécuriser le remboursement des engagements financiers de la Polynésie française. Toutefois, nous considérons que les incertitudes liées au contexte politique actuel suite à l'éclatement récent de la majorité pèsent sur notre appréciation de la gouvernance et de la gestion financières du Pays qui restent par ailleurs marquées par un contrôle limité des entités satellites, des pratiques comptables encore perfectibles bien qu'en constante amélioration, une planification encore imparfaite des investissements des objectifs budgétaires pluriannuels encore peu intériorisés ».
Une note qui pourrait évoluer dans les deux sens
Rien n'est perdu pour la Polynésie : « La perspective stable reflète notre opinion selon laquelle la Polynésie française devrait être en mesure de contenir des besoins de financement et la progression de son endettement au cours des deux prochaines années, et ce, malgré un contexte marqué par une situation économique encore fragile et des incertitudes politique », note l'agence de notation qui ajoute qu'elle pourrait « prendre une action positive sur la notation la Polynésie si l’inflexion de la situation économique polynésienne se confirmait permettant ainsi de consolider l'amélioration de la situation budgétaire du Pays et si nous estimions que les risques hors-bilan diminuaient, notamment ceux relatifs à la Protection sociale généralisée ». Mais à l'inverse, la note pourrait se dégrader si « une nouvelle période d'instabilité politique s'installait et si l'environnement économique récessif persistait avec comme corollaires de moindres recettes fiscales et l'augmentation des dépenses de nature sociale, ce qui pourrait fragiliser la situation de liquidité intrinsèque de la Polynésie française. »