PAPEETE, le 30 juin 2016- La proposition de loi pour réformer la désignation des maires délégués dans les communes associées a été adopté à l’unanimité par le Sénat. C’était la première proposition de loi portée par Lana Tetunaui.
A Paris comme à Tahiti, Lana Tetuanui est la même : franche, entière et « brute de décoffrage » , comme la décrit l'un de ses collègues sénateur. Du haut de la tribune, la sénatrice polynésienne se fait la porte-parole des particularismes polynésiens face à la représentation nationale.
Pour elle, sa proposition de loi vient « corriger » un mode de scrutin « qui nous avait été imposé" en raison de « la méconnaissance de nos spécificités, une fois de plus » . Lors des dernières élections municipales de 2014, des maires délégués avaient été désignés alors qu’ils étaient minoritaires dans leur commune associée, ce qui avait provoqué des démissions collectives du côté de Hitia o te ra et de Taiarapu Ouest. Avec ce texte, les tavana seront issus en priorité de la liste arrivée en tête sur la commune associée.
La proposition de loi apporte aussi de la « souplesse » à la gestion communale. Exemple concret, avec Makemo et sa commune associée de Taenga, à trois heures de bateau, « et quand la mer est calme ! » . Pour simplement décider de « l’achat de balais pour l’entretien de son école primaire » , il lui faut réunir le conseil municipal. Conclusion : « Je vous assure que chez nous, c’est compliqué. » Désormais, le recours à la visioconférence sera autorisé.
Une fois le stress évacué, Lana Tetuanui est dans son élément. Elle remercie « le vaillant » rapporteur de son texte, le sénateur de l’Ardèche Mathieu Darnaud, pour qui « nos particularismes insulaires ne sont plus abstraits », et le président de la commission des Lois, qui a gagné une invitation au voyage : « Je peux lui dire que je l’attends chez moi. »
La ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, loue le travail d’ « écoute et de dialogue », reconnaît que le mode de scrutin « a été quelque peu complexifié » et se dit « favorable » au texte porté par Lana Tetuanui. Un à un, les groupes parlementaires apportent leur soutien. La discussion n’aura duré qu’une petite heure. A 11h45, la proposition de loi est adoptée à l’unanimité par le Sénat. A Paris, on est le 30 juin, Tahiti célèbre encore la fête de l’Autonomie. Lana Tetuanui se lève et remercie ses collègues : « Mauruuru à tous. En ce jour de fête, je suis extrêmement fière d’être Polynésienne. »
A Paris comme à Tahiti, Lana Tetuanui est la même : franche, entière et « brute de décoffrage » , comme la décrit l'un de ses collègues sénateur. Du haut de la tribune, la sénatrice polynésienne se fait la porte-parole des particularismes polynésiens face à la représentation nationale.
Pour elle, sa proposition de loi vient « corriger » un mode de scrutin « qui nous avait été imposé" en raison de « la méconnaissance de nos spécificités, une fois de plus » . Lors des dernières élections municipales de 2014, des maires délégués avaient été désignés alors qu’ils étaient minoritaires dans leur commune associée, ce qui avait provoqué des démissions collectives du côté de Hitia o te ra et de Taiarapu Ouest. Avec ce texte, les tavana seront issus en priorité de la liste arrivée en tête sur la commune associée.
La proposition de loi apporte aussi de la « souplesse » à la gestion communale. Exemple concret, avec Makemo et sa commune associée de Taenga, à trois heures de bateau, « et quand la mer est calme ! » . Pour simplement décider de « l’achat de balais pour l’entretien de son école primaire » , il lui faut réunir le conseil municipal. Conclusion : « Je vous assure que chez nous, c’est compliqué. » Désormais, le recours à la visioconférence sera autorisé.
Une fois le stress évacué, Lana Tetuanui est dans son élément. Elle remercie « le vaillant » rapporteur de son texte, le sénateur de l’Ardèche Mathieu Darnaud, pour qui « nos particularismes insulaires ne sont plus abstraits », et le président de la commission des Lois, qui a gagné une invitation au voyage : « Je peux lui dire que je l’attends chez moi. »
La ministre des Outre-mer, George Pau-Langevin, loue le travail d’ « écoute et de dialogue », reconnaît que le mode de scrutin « a été quelque peu complexifié » et se dit « favorable » au texte porté par Lana Tetuanui. Un à un, les groupes parlementaires apportent leur soutien. La discussion n’aura duré qu’une petite heure. A 11h45, la proposition de loi est adoptée à l’unanimité par le Sénat. A Paris, on est le 30 juin, Tahiti célèbre encore la fête de l’Autonomie. Lana Tetuanui se lève et remercie ses collègues : « Mauruuru à tous. En ce jour de fête, je suis extrêmement fière d’être Polynésienne. »
Nucléaire : une situation « inadmissible »
A deux jours du cinquantième anniversaire du premier tir atomique français en Polynésie, la question nucléaire s’est invitée dans le débat. La sénatrice écologiste Aline Archambaud juge « inadmissible » que si peu de victimes soient indemnisées. Elle liste « les maladies génétiques, les ravages sanitaires et environnementaux énormes ». Pour elle, « il faut réparer les dégâts sans attendre. L’Etat doit prendre ses responsabilités. »
George Pau-Langevin lui répond que l’Etat est « bien conscient de ce drame » et que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, prépare une modification du décret d’application de la loi Morin. Cette promesse avait été faite par le président de la République, François Hollande, lors de son passage à Tahiti, il y a déjà quatre mois.
A deux jours du cinquantième anniversaire du premier tir atomique français en Polynésie, la question nucléaire s’est invitée dans le débat. La sénatrice écologiste Aline Archambaud juge « inadmissible » que si peu de victimes soient indemnisées. Elle liste « les maladies génétiques, les ravages sanitaires et environnementaux énormes ». Pour elle, « il faut réparer les dégâts sans attendre. L’Etat doit prendre ses responsabilités. »
George Pau-Langevin lui répond que l’Etat est « bien conscient de ce drame » et que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, prépare une modification du décret d’application de la loi Morin. Cette promesse avait été faite par le président de la République, François Hollande, lors de son passage à Tahiti, il y a déjà quatre mois.