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Sénat : Richard Tuheiava propose de protéger les terres et savoirs agricoles des Outre-mer


Richard Tuheiava, l'un des deux sénateurs polynésiens
Richard Tuheiava, l'un des deux sénateurs polynésiens
PAPEETE, le 8 avril 2014 – En commission parlementaire du sénat sur le projet de loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt, le sénateur polynésien Richard Tuheiava a co-déposé cinq amendements vendredi 4 avril, dont plusieurs sont destinés à mieux protéger les ressources agricoles outre-mer. Par exemple pour lutter contre le phénomène de mitage, le sénateur et cinq collègues socialistes des DOM-TOM ont proposé l’amendement 473 rectifié. Le mitage (ou grignotage) est ce phénomène qui voit une maison s’installer en zone rurale, puis une autre, et encore une, jusqu’à ce que les anciens champs soient transformés en quartiers résidentiels. Un grave problème pour l’agriculture, en particulier à la Réunion. Les sénateurs veulent donner aux SAFER (des sociétés publiques chargées de dynamiser l’agriculture) plus de pouvoir pour racheter des terres agricoles disputées par l’urbanisation. Des propositions de ce genre ont déjà été bloquées 26 fois par la commission des finances. Un bras de fer parlementaire est donc en cours.

Deux autres amendements défendus par les six sénateurs ultramarins ont plus de chances de passer. L’un veut adapter la réglementation sur les projets d'intérêt général (PIG) aux spécificités de l’Outre-mer. Ces PIG permettent entre autres de faciliter des projets d’aménagement ou de protection de l’espace naturel. L’autre proposition veut mieux protéger l'accès aux ressources génétiques et aux savoirs traditionnels de nos territoires.

Une dernière proposition, qui a cette fois rassemblé d'autres sénateurs socialistes et de droite à l’intérêt plus métropolitain, vise à combler les « dents creuses » dans les villages du littoral. Les terres en bord de mer sont en effet protégées en métropole, mais certains hameaux ont des espaces non construits au milieu de parcelles bâties (les fameuses « dents creuses »). Les populations se plaignaient que de nouveaux hameaux soient autorisés à être construits alors qu’il reste de la place dans les villages existant. Cet amendement a de fortes chances de passer.

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Mardi 8 Avril 2014 à 10:29 | Lu 1641 fois