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Retour aux sources pour Air Pacific


: David Pflieger, directeur général d’Air Pacific, annonce le changement de nom de sa compagnie pour « Fiji Airways ». (Source photo : Ministère fidjien de l’information)
: David Pflieger, directeur général d’Air Pacific, annonce le changement de nom de sa compagnie pour « Fiji Airways ». (Source photo : Ministère fidjien de l’information)
SUVA, lundi 14 mai 2012 (Flash d’Océanie) – La compagnie arienne nationale fidjienne a annoncé lundi une sorte de retour aux sources identitaires en changeant son nom, Air Pacific, pour revenir à l’appellation Fiji Airways, pratiquée à ses origines.
Le nom de Fiji Airways avait été celui adopté peu après la création de la compagnie, à la fin des années 1950.
Avant cela, en 1951, c’est une petite compagnie fondée par l’aviateur australien Harold Gatty et nommée Katafaga Estates Limited qui avait commencé à exploiter de petits appareils.
Lorsque la compagnie a opté pour la dénomination « Air Pacific », en 1970, après douze ans sous le label « Fiji Airways » (officiellement adopté en 1958), elle mettait en avant sa volonté de symboliser un rayonnement régional pour tout le Pacifique.
Mais, selon le directeur général David Pflieger, qui s’exprimait au cours d’une conférence de presse tenue dans la capitale lundi en compagnie du Contre-amiral Premier ministre Franck Bainimarama et de l’Attorney-General (chef des services juridiques du gouvernement) et ministre (entre autres) du tourisme et l’aviation civile, Aiyaz Sayed-Khaiyum, le nom d’Air Pacific « ne fonctionne pas » en tant que marque identifiant clairement la destination.
« Il n’est pas reconnu et de ce fait il ne nous aide pas à vendre plus de billets ou à remplir nos sièges avec des passagers sur la destination Fidji », a-t-il analysé en citant à titre d’exemple, les noms de compagnies aériennes étroitement identifiées à leur destination : Air Tahiti, Air New Zealand, Hawaiian Airlines, Air France, Air China, Air Canada, Japan Airlines, Singapore Airlines, ou encore British Airways.

« Rebranding »

« Ce rebranding s’inscrit dans un plan plus général de changement radical (…) Revenir à Fiji Airways reflètera mieux notre rôle de transporteur national de Fidji (…) Nous voulons renforcer cette association (avec la notion de Fidji) et en même temps, promouvoir Fidji dans chaque pays que nous desservons », a annoncé David Pflieger dans un communiqué, en évoquant notamment un accent fort sur le patrimoine identitaire de l’archipel.

Un changement en douceur

Ce changement de marque, qui reste à être suivi par le dévoilement d’un nouveau logo et d’une charte graphique, devrait se mettre en marche progressivement « au cours des dix huit mois à venir », selon la société.
Dès maintenant, un nouveau site a été mis en ligne (www.fijiairways.com).
Il devrait en finale coïncider avec la livraison, à partir de mi- 2013, de trois appareils Airbus A330-200, a rappelé la compagnie lors de son annonce faite lundi 14 mai 2012, en présence du Premier ministre et contre-amiral Franck Bainimarama.
Ces Airbus seront équipés de moteurs Trent 700 de chez Rolls-Royce.
La nouvelle marque et le nouveau logo devraient être présentés « début juillet 2012 ».
La présentation des nouvelles décorations des avions devraient coïncider avec la journée anniversaire de l’indépendance d l’archipel (Fiji Day), le 10 Octobre, fête nationale.
La compagnie fidjienne, qui a fêté début septembre 2011 son soixantième anniversaire, emploie environ huit cent personnes et se targue d’acheminer sur la destination Fidji près de soixante dix pour cent du total des visiteurs (un peu plus de 675.00 décomptés pour l’année 2011).
« Il nous semble donc logique d’embrasser la culture et l’esprit de Fidji, des caractéristiques qui ont vu cette destination reconnue sur la durée par les clients en tant que l’une des destinations les plus amicales au monde. Ce qui, sans aucun doute, nous a aidé à obtenir le récent titre de l’une des dix compagnie aériennes les plus accueillantes du monde », souligne M. Pflieger.

Fin des privilèges de l’actionnaire Qantas

Fin mars 2012, le gouvernement fidjien a annoncé la mise en place d’un nouveau décret visant en substance à supprimer certaines dispositions du dispositif d’actionnariat de la compagnie arienne nationale Air Pacific, dont l’Australienne Qantas est un actionnaire de poids.
Malgré une part du capital non majoritaire (46,32 pour cent) contre une part de 51 pour cent au gouvernement fidjien, Qantas disposait jusque là d’un droit de veto et de minorité de blocage qui lui assurait un contrôle qualifié d’ « effectif » sur la compagnie fidjienne.
Ces droits permettaient notamment à Qantas d’exercer un réel contrôle et une influence dans la procédure de nomination aux postes-clés de la compagnie (Présidence et Vice-présidence du Conseil d’Administration) ou encore dans le vote du budget ou de décisions stratégiques.
Toutefois, aux termes d’un décret promulgué cette semaine sous le nom de Actionnariat et Contrôle des Compagnies Aériennes (Civil Aviation -Ownership and Control of National Airlines- Decree 2012), qui modifie la loi existante, les dispositions privilégient désormais une majorité effective et « substantielle » à des intérêts nationaux.
Au sein d’Air Pacific, d’autres partenaires régionaux (Air New Zealand, deux pour cent) ou encore les gouvernements de Kiribati, Tonga, Nauru et Samoa possèdent des partis, mais dans une moindre mesure.
Selon le nouveau texte, désormais, toute compagnie aérienne enregistrée à Fidji devrait être la propriété de « personnes citoyennes de Fidji » à hauteur minimum de cinquante et un pourcent.
Au plan du Conseil d’Administration, pour toute compagnie de ce secteur, il devra être composé d’au moins deux tiers de citoyens.
Ces nouvelles dispositions visent aussi à contrôler totalement l’un des acteurs majeurs de l’économie nationale et qui achemine le gros des touristes vers Fidji, à hauteur, pour 2011 de pas moins de 675.000 visiteurs
« Air Pacific transportant plus de soixante dix pour cent des visiteurs à Fidji, son succès est critique pour la santé de l’économie de Fidji », avait alors annoncé l’Attorney-General (chef des services juridiques du gouvernement) et ministre (entre autres) du tourisme et l’aviation civile, Aiyaz Sayed-Khaiyum.
Ce dernier, en annonçant la mise en place de ces mesures, a aussi rappelé que des dispositions similaires étaient en place dans des pays comme l’Australie, le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, le Canada, les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde, Singapour et de nombreux pays de l’UE.
Qantas, depuis plusieurs mois, chercherait par ailleurs à se débarrasser de ses actions au sein d’Air Pacific, dans le cadre d’un plan de rigueur qui implique, en Australie, des coupures budgétaires drastiques et une réorientation de son cœur de cible vers l’Asie.
Toutefois, les négociations entre Fidjiens et australiens semblent être au point mort, la compagnie fidjienne considérait le prix demandé par Qantas (environ 70 millions de dollars fidjiens, soit une trentaine de millions d’euros) en échange de la cession de ses parts « trop élevé », commentait encore lundi 14 mai 2012 M. Sayed Khaiyum.
Le groupe australien est aussi en concurrence directe sur certaines lignes avec Air Pacific, notamment via sa compagnie à bas prix Jetstar, qui assure plusieurs vols par semaine entre Sydney et Nadi.
« Qantas conservera toutefois ses droits d’actionnaire et ses droits à des dividendes », a voulu rassurer le gouvernement fidjien dans un communiqué qui réfute le terme de nationalisation, mais préfère parler de « conformité aux lois internationales et accords bilatéraux qui gouvernent les droits de dessertes aériennes accordés aux compagnies nationales volant à destination d’autres nations ».
Mi-novembre 2011, Air Pacific avait choisi de se passer des services de Qantas pour les services au sol dans les aéroports australiens.
Elle avait préféré la société Menzies Aviation sur les tarmacs de Sydney, de Brisbane et de Melbourne.
Début août 2011, Air Pacific avait aussi franchi une première étape symbolique en se dotant de nouveaux logiciels de billetterie et de réservation et en se débarrassant des systèmes cent pour cent Qantas qu’elle utilisait jusque là.
Le nouveau dispositif est une plateforme Altéa, un produit de gestion de clientèle conçu par un géant de ce secteur, Amadeus.

pad

Rédigé par () le Lundi 14 Mai 2012 à 06:25 | Lu 911 fois