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Résolution nucléaire : "C’était une occasion unique", pour Oscar Temaru


FAA’A, 28 novembre 2014 – Les élus souverainistes participent, le 5 décembre prochain à New York, à la présentation du rapport de la commission en charge de la décolonisation, devant l’Assemblée générale des Nations unies.

La résolution adoptée jeudi à Tarahoi, demandant à l’Etat une indemnisation pour les conséquences environnementales mais également la reconnaissance du fait nucléaire sera portée à la connaissance des pays membres des Nations unies, en fin de semaine prochaine.

Voir aussi : Résolution du nucléaire : seuls 25 élus Tahoera'a votent pour, l'UPLD offre la majorité

Interrogé vendredi matin à ce sujet, le leader indépendantiste Oscar Temaru ne cachait pas sa satisfaction : il confirme que les modifications apportées jeudi au projet de texte ont été dictées par l'UPLD en échange des 11 voix du groupe ; la résolution adoptée est aujourd'hui en parfaite adéquation avec les démarches onusiennes des indépendantistes polynésiens.

L’adoption de la résolution pour l’indemnisation des conséquences du nucléaire est le fruit d’une alliance entre 25 élus Tahoera’a et les 11 du groupe UPLD. Etes-vous satisfait de ce résultat ?

Oscar Temaru : Je pense que cela ne peut être que positif pour le gouvernement du pays. La France, l’Etat, ne peut pas rester insensible à ce vote majoritaire, malgré le désistement de certain. Il y a des propos qui ont été tenus – Michel Buillard par exemple – pour dire que, dans le fond nous sommes tous d’accord. Je dirais qu’il y a eu des problèmes internes. Ca, ce sont leurs histoires. Nous, ce qui nous intéresse c’est qu’aujourd’hui le fait nucléaire est reconnu et la majorité des élus de l’Assemblé s'est prononcée en faveur de cette résolution.

Ne pensez-vous pas qu’avec un débat plus fourni sur la question de cette résolution le texte aurait gagné en force, avec l’unanimité des élus ?

Oscar Temaru : On peut penser comme cela. Mais le contraire est également vrai : retarder aurait peut-être aussi pu permettre à une volonté, je dirais, occulte de mettre la pression pour ne plus avoir de vote majoritaire.

Les trois propositions de modification votées pour amender la proposition de résolution sont des thèmes de prédilection de l’UPLD. C’est vous qui les avez dicté, n’est-ce pas ?

Oscar Temaru : C’est nous qui les avons dicté, ça c’est sûr. La reconnaissance du fait nucléaire et ensuite laisser aux experts le soin de faire une estimation des conséquences écologiques et environnementales et sanitaires… Bon, ça a mis du temps. Il y a eu un break, une suspension, à midi. Puis ils sont revenus : ok, d’accord. Moi je pensais que l’on aurait obtenu un consensus puisque les discussions avaient lieu en présence des élus ATP. (…)

Votre entente avec le Tahoera’a concerne juste le nucléaire ou pourriez-vous aussi maintenant vous entendre sur d’autres questions ?

Oscar Temaru : Non, on ne s’est pas entendu. C’était une occasion unique. C’était une décision que l’on ne pouvait pas ne pas prendre : je pense que sinon les gens n’auraient plus rien compris. Et puis on nous attend à New-York maintenant. Il ne faut pas oublier que le comité de décolonisation a voté une résolution qui est passée à l’Assemblée générale de l’ONU et qui demande à la France d’accepter la venue d’experts internationaux pour venir ici voir tout ce qui s’est passé depuis l’adoption de la résolution 1514, tout ce qui a été fait dans ce pays. Et là, on ne pouvait pas ne pas voter cette résolution.

Lorsque vous étiez Président, était-il concevable pour vous que le président de l’Assemblée prenne des décisions qui allaient à l’encontre de votre volonté ?

Oscar Temaru : En principe non. En principe non. Mais là on sait qu’il y a une certaine… un tiraillement qui va aller en s’amplifiant, je crois. Et, bon, on verra bien ce qu’il va se passer pour le vote du budget.

En attendant, cette résolution pour l’indemnisation des conséquences environnementales et la reconnaissance du fait nucléaire, cela vous renforce dans vos démarches à l’ONU ?

Oscar Temaru : Oui, oui, tout à fait : affirmatif. Et on partira avec. (…) Elle sera présentée à l’ONU. L’assemblée générale va ensuite communiquer aux pays membres. La France ne pourra pas éternellement rester sans réagir, c’est sûr. Elle est membre du conseil de sécurité et ne peut pas accepter certaines résolutions et ne pas en appliquer les principes. On est pays membre ou on ne l’est pas.

Lorsque Gaston Flosse a dû se plier à sa peine d’inéligibilité vous aviez réclamé la dissolution de l’Assemblée. Etes-vous toujours dans cette disposition ?

Oscar Temaru : Nous avons vécu 10 ans d’instabilité de 2004 à 2014. Franchement je ne souhaite pas à Edouard de connaitre le même sort. Il faut le laisser travailler et aller jusqu’au bout. Les prochaines élections sont en 2018 : travaillons pour notre pays.

Rédigé par JPV le Vendredi 28 Novembre 2014 à 15:42 | Lu 2300 fois