PAPEETE, 27 mai 2015 – Edouard Fritch a annoncé ce mercredi à la mi-journée, un remaniement ministériel qui porte l'exécutif polynésien à 12 personnes et scelle, avec l'entrée de Teva Rohfrtisch au gouvernement, le partenariat entre les groupes Tapura Huira’atira et A Ti’a Porinetia à l’Assemblée.
Le leader du parti autonomiste A Ti’a Porinetia prend en charges les portefeuilles de la Relance économique, de l’Economie bleue, de la Politique numérique. Il sera également en charge de la promotion des investissements.
Des rumeurs laissaient entendre depuis plusieurs semaines et notamment depuis les sénatoriales partielles, le 3 mai dernier, que Teva Rohfritsch pourrait rejoindre le gouvernement à la faveur d'un prochain remaniement ministériel. C'est chose faite. Le gouvernement Fritch 2 a été présenté mercredi à la mi-journée. Teva Rohfritsch en devient le numéro 4.
Rohfritsch revient aux affaires en prenant à Jean-Christophe Bouissou le portefeuille de la Relance économique. Frédéric Riveta lui cède une partie de ses attributions pour constituer un portefeuille de l'Economie Bleue, qui sera en charge de toutes les activités liées à la mer et à l'aquaculture. Teva Rohfritsch prend également le portefeuille de la Politique du numérique dont se décharge Edouard Fritch. Le jeune politicien (40 ans) sera également en charge de la Promotion des investissements.
Ce remaniement crée un portefeuille dédié au développement des archipels. Frédéric Riveta en prend la charge tandis de Tea Frogier perd la Recherche, dorénavant confiée à Patrick Howell, mais hérite du portefeuille de la Solidarité.
Jean-Christophe Bouissou, demeure le numéro 3 du gouvernement et prend en charge le difficile portefeuille de la modernisation de l'administration et de la fonction publique.
"Convaincre les élus encore hésitants"
Alors que la présidence se préparait pour l’annonce attendue pour midi, Gaston Flosse a de son côté consacré une partie de la matinée de mercredi à une réunion avec la vingtaine de représentants qui demeurent encore fidèles au groupe Tahoera’a. Plusieurs montrent les signes d’un ralliement prochain au groupe Tapura Huira’atira. Edouard Fritch a affirmé sans détour qu'il consacrerait les mois de juillet et août prochains à convaincre les élus encore hésitants du groupe Tahoera'a de rejoindre les rangs de son groupe à Tarahoi.
"On voit tout ça avec beaucoup de tristesse, deux ans après une telle victoire : se retrouver jetés pour des questions d’égo", déplore un fidèle lieutenant de Gaston Flosse au Tahoera’a.
Privé de ses élus, le Tahoera’a se trouve "étouffé financièrement", après la perte en année pleine de plus de 230 millions Fcfp en dotations et allocations collaborateurs. Depuis la scission, le groupe orange doit revoir à la baisse (-15 millions Fcfp) sa dotation annuelle à Tarahoi tandis qu’il a perdu 7 des 9 commissions intérieures (-90 millions Fcfp) et que le parti doit dorénavant compter avec 4 des 5 parlementaires en moins (-20 millions Fcfp) et bientôt 18 de ses 38 représentants (-108 millions Fcfp), alors que trois élus du Tahoera’a sont sur le point de basculer dans le groupe Tapura Huira’atira : Henri Flohr, Evans Haumani et Fernand Tahiata.
S’ajoute que ces nouvelles recrues dans le camp des frondeurs portera son effectif à 18 représentants, là où l’objectif est d’en réunir 21 pour avoir l’assurance, avec le secours des 8 élus du groupe A Ti’a Porinetia, d’atteindre une majorité de 29 voix à Tarahoi. Une situation qui donnerait au camp Fritch le contrôle de l’appareil législatif polynésien sans avoir à transiger avec les 11 voix souverainistes de l’UPLD. Mais il faudra encore rassembler sous la bannière Tapura Huira’atira.
Quant à Edouard Fritch, dernier des frondeurs à demeurer membre du Tahoera’a après la vague de "démissions d’offices" de deux des trois députés, des deux sénateurs de la Polynésie française, de 13 représentants à l’Assemblée et de six ministres du gouvernement, le Vieux Lion pourrait être tenté par son exclusion après l’entrée du Teva Rohfritsch dans le gouvernement.
Deux obstacles freinent l’exclusion d’Edouard Fritch du Tahoera’a. Tout comme Gaston Flosse, président du parti, Edouard Fritch a été élu président délégué du Tahoera’a par les 7000 militants du congrès, en mars 2012. Cela donne à sa fonction au sein du parti une légitimité supérieure qu’il serait risqué de remettre en cause. Et Gaston Flosse a décidé d’admettre ce principe, lors du Grand conseil du 23 avril dernier. Il ne peut revenir sur cette décision au risque de se dédire.
Le parti devra donc gérer cette exclusion par le biais du vote des militants, lors du prochain congrès du Tahoera’a que l’on annonce aujourd’hui pour le second semestre, probablement en octobre prochain.
Le leader du parti autonomiste A Ti’a Porinetia prend en charges les portefeuilles de la Relance économique, de l’Economie bleue, de la Politique numérique. Il sera également en charge de la promotion des investissements.
Des rumeurs laissaient entendre depuis plusieurs semaines et notamment depuis les sénatoriales partielles, le 3 mai dernier, que Teva Rohfritsch pourrait rejoindre le gouvernement à la faveur d'un prochain remaniement ministériel. C'est chose faite. Le gouvernement Fritch 2 a été présenté mercredi à la mi-journée. Teva Rohfritsch en devient le numéro 4.
Rohfritsch revient aux affaires en prenant à Jean-Christophe Bouissou le portefeuille de la Relance économique. Frédéric Riveta lui cède une partie de ses attributions pour constituer un portefeuille de l'Economie Bleue, qui sera en charge de toutes les activités liées à la mer et à l'aquaculture. Teva Rohfritsch prend également le portefeuille de la Politique du numérique dont se décharge Edouard Fritch. Le jeune politicien (40 ans) sera également en charge de la Promotion des investissements.
Ce remaniement crée un portefeuille dédié au développement des archipels. Frédéric Riveta en prend la charge tandis de Tea Frogier perd la Recherche, dorénavant confiée à Patrick Howell, mais hérite du portefeuille de la Solidarité.
Jean-Christophe Bouissou, demeure le numéro 3 du gouvernement et prend en charge le difficile portefeuille de la modernisation de l'administration et de la fonction publique.
"Convaincre les élus encore hésitants"
Alors que la présidence se préparait pour l’annonce attendue pour midi, Gaston Flosse a de son côté consacré une partie de la matinée de mercredi à une réunion avec la vingtaine de représentants qui demeurent encore fidèles au groupe Tahoera’a. Plusieurs montrent les signes d’un ralliement prochain au groupe Tapura Huira’atira. Edouard Fritch a affirmé sans détour qu'il consacrerait les mois de juillet et août prochains à convaincre les élus encore hésitants du groupe Tahoera'a de rejoindre les rangs de son groupe à Tarahoi.
"On voit tout ça avec beaucoup de tristesse, deux ans après une telle victoire : se retrouver jetés pour des questions d’égo", déplore un fidèle lieutenant de Gaston Flosse au Tahoera’a.
Privé de ses élus, le Tahoera’a se trouve "étouffé financièrement", après la perte en année pleine de plus de 230 millions Fcfp en dotations et allocations collaborateurs. Depuis la scission, le groupe orange doit revoir à la baisse (-15 millions Fcfp) sa dotation annuelle à Tarahoi tandis qu’il a perdu 7 des 9 commissions intérieures (-90 millions Fcfp) et que le parti doit dorénavant compter avec 4 des 5 parlementaires en moins (-20 millions Fcfp) et bientôt 18 de ses 38 représentants (-108 millions Fcfp), alors que trois élus du Tahoera’a sont sur le point de basculer dans le groupe Tapura Huira’atira : Henri Flohr, Evans Haumani et Fernand Tahiata.
S’ajoute que ces nouvelles recrues dans le camp des frondeurs portera son effectif à 18 représentants, là où l’objectif est d’en réunir 21 pour avoir l’assurance, avec le secours des 8 élus du groupe A Ti’a Porinetia, d’atteindre une majorité de 29 voix à Tarahoi. Une situation qui donnerait au camp Fritch le contrôle de l’appareil législatif polynésien sans avoir à transiger avec les 11 voix souverainistes de l’UPLD. Mais il faudra encore rassembler sous la bannière Tapura Huira’atira.
Quant à Edouard Fritch, dernier des frondeurs à demeurer membre du Tahoera’a après la vague de "démissions d’offices" de deux des trois députés, des deux sénateurs de la Polynésie française, de 13 représentants à l’Assemblée et de six ministres du gouvernement, le Vieux Lion pourrait être tenté par son exclusion après l’entrée du Teva Rohfritsch dans le gouvernement.
Deux obstacles freinent l’exclusion d’Edouard Fritch du Tahoera’a. Tout comme Gaston Flosse, président du parti, Edouard Fritch a été élu président délégué du Tahoera’a par les 7000 militants du congrès, en mars 2012. Cela donne à sa fonction au sein du parti une légitimité supérieure qu’il serait risqué de remettre en cause. Et Gaston Flosse a décidé d’admettre ce principe, lors du Grand conseil du 23 avril dernier. Il ne peut revenir sur cette décision au risque de se dédire.
Le parti devra donc gérer cette exclusion par le biais du vote des militants, lors du prochain congrès du Tahoera’a que l’on annonce aujourd’hui pour le second semestre, probablement en octobre prochain.
Le gouvernement Fritch 2
Edouard Fritch : Président de la Polynésie française, en charge du Partenariat avec les collectivités, des Postes et télécommunications, des Affaires internationales et intérieures, et de l'Egalité des territoires.
Nuihau Laurey : vice-président du gouvernement de la Polynésie française, ministre du Budget, des Finances et des Energies
Jean-Christophe Bouissou : ministre du Tourisme, des Transports aériens internationaux, de la Modernisation de l'administration et de la fonction publique, Porte-parole du gouvernement.
Teva Rohfritsch : ministre de la Relance économique, de l'Economie bleue, de la Politique numérique, chargé de la Promotion des investissements.
Frédéric Riveta : ministre de l'Agriculture, de l'Artisanat et du Développement des archipels.
Tea Frogier : ministre du Travail, des Solidarités, de la Condition féminine.
Tearii Alpha : ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, de la Politique de la ville, des Affaires foncières et du domaine.
Nicole Sanquer : ministre de l'Education et de l'Enseignement supérieur.
René Temaharo : ministre de la Jeunesse et des sports, chargé des relations avec l'Assemblée de la Polynésie française et le Conseil économique social et culturel.
Albert Solia : ministre de l'Equipement, de l'Aménagement, de l'Urbanisme et des Transports intérieurs.
Patrick Howell : ministre de la Santé et de la Recherche.
Heremaona Maamaatuaiahutapu : ministre de la Promotion des langues, de la Culture, de la Communication, de l'Environnement.
Edouard Fritch : Président de la Polynésie française, en charge du Partenariat avec les collectivités, des Postes et télécommunications, des Affaires internationales et intérieures, et de l'Egalité des territoires.
Nuihau Laurey : vice-président du gouvernement de la Polynésie française, ministre du Budget, des Finances et des Energies
Jean-Christophe Bouissou : ministre du Tourisme, des Transports aériens internationaux, de la Modernisation de l'administration et de la fonction publique, Porte-parole du gouvernement.
Teva Rohfritsch : ministre de la Relance économique, de l'Economie bleue, de la Politique numérique, chargé de la Promotion des investissements.
Frédéric Riveta : ministre de l'Agriculture, de l'Artisanat et du Développement des archipels.
Tea Frogier : ministre du Travail, des Solidarités, de la Condition féminine.
Tearii Alpha : ministre du Logement et de la Rénovation urbaine, de la Politique de la ville, des Affaires foncières et du domaine.
Nicole Sanquer : ministre de l'Education et de l'Enseignement supérieur.
René Temaharo : ministre de la Jeunesse et des sports, chargé des relations avec l'Assemblée de la Polynésie française et le Conseil économique social et culturel.
Albert Solia : ministre de l'Equipement, de l'Aménagement, de l'Urbanisme et des Transports intérieurs.
Patrick Howell : ministre de la Santé et de la Recherche.
Heremaona Maamaatuaiahutapu : ministre de la Promotion des langues, de la Culture, de la Communication, de l'Environnement.
Mercredi 27 mai 2015, Présidence
Allocution du président Edouard Fritch à l'annonce du remaniement ministériel
Comme je l’avais laissé entendre il y a une quinzaine de jours, j’ai décidé de procéder ce matin à un remaniement ministériel.
Ce remaniement est caractérisé essentiellement par l’entrée de Teva Rohfritsch au gouvernement, ce qui ne constitue pas une surprise.
L’arrivée de Teva vient concrétiser le soutien de A Tia Porinetia qui, vous vous le rappelez, a voté en faveur de ma candidature à la présidence en septembre dernier.
C’est aussi une manière de consolider notre volonté commune de travailler ensemble pour notre Pays et pour laquelle nous avions franchi une nouvelle étape lors de l’ouverture de la session administrative de l’assemblée avec le renouvellement des commissions législatives.
A Tia Porinetia a émis de longue date le souhait de travailler avec le gouvernement dans le sens de l’intérêt général. Aujourd’hui, nous avons donc décidé de franchir une étape supplémentaire.
Je disais que l’entrée au gouvernement de Teva ne constitue une surprise pour personne, d’autant que Gaston Flosse l’avait lui-même annoncée comme faisant partie d’un accord secret entre ATP et moi-même.
Je souhaite préciser que, formellement, il n’y a aucun accord, aucun pacte public ou secret comme le Tahoeraa a pu en passer à certaines époques. Il y a juste une volonté commune de gens qui veulent faire avancer notre pays. Les élus ATP, les élus Tapura et nous-mêmes, nous faisons partie de la même famille politique et nous avons tous l’ambition commune de servir les intérêts de la population.
Il faut bien comprendre qu’en mai 2013, il y avait une majorité absolue à l’assemblée, portée par le Tahoeraa Huiraatira. Mais depuis septembre dernier, depuis que je suis président, la donne a changé. Je ne suis plus soutenu par le groupe avec lequel j’ai été élu.
Alors bien sûr, on va me dire que le Tahoeraa ne m’a jamais empêché de travailler, qu’il a voté le budget, qu’il a voté la convention RSPF.
Personne n’est dupe. Mon groupe a tenté de me mettre en difficulté à plusieurs reprises, et notamment sur ces deux dossiers. Et c’est bien parce que le président du Tahoeraa n’a pas pu réunir cette majorité pour me contrer que nous en sommes arrivés à cette situation, à ces incompréhensions, à ces dissensions au sein de la famille Tahoeraa et aux exclusions qui se sont mises en œuvre depuis un certain temps.
Aujourd’hui, la question que vous vous posez, c’est celle que se pose également la population : sur quelle majorité le gouvernement peut-il s’appuyer ?
C’est vrai qu’il n’est pas besoin de sortir de maths sup pour constater que les 15 représentants Tapura Huiraatira qui soutiennent le gouvernement, auxquels s’ajoutent les 8 représentants ATP qui nous soutiennent également depuis le début, ça ne fait que 23 et non les 29 requis pour faire une majorité.
Alors, est-ce qu’on peut travailler comme ça ou bien est-ce que nous sommes retombés dans la spirale paralysante de l’instabilité ?
Pour moi, et je l’ai déjà dit, je compte sur une majorité de bonnes volontés. Elle s’est d’ailleurs déjà exprimée lors du vote de la convention RSPF.
Il y a certes d’un côté un groupe sous l’emprise d’une personne qui visiblement aujourd’hui veut entraver la bonne marche de la Polynésie, mais de l’autre côté il y a trois autres groupes : le Tapura Huiraatira, A Tia Porinetia mais également l’UPLD qui, sans former une majorité politique au sens strict du terme, forment une majorité pour l’intérêt général.
Je veux d’ailleurs remercier Oscar Temaru et les élus de l’UPLD qui ont choisi ce camp de l’intérêt général et qui refusent d’alimenter l’instabilité. Tout le monde a bien compris, je crois, quel était le message de la population qui ne veut plus de joutes politiques stériles, de défense des intérêts particuliers, mais qui veut que notre pays retrouve la voie de la sérénité et du progrès.
J’ai confiance dans cette capacité commune à œuvrer pour le bien commun.
Maintenant, je sais que vous avez une autre question sur ce remaniement. Est-ce que René Temeharo et Frédéric Riveta vont quitter le gouvernement pour rejoindre les bancs de l’assemblée et conforter le groupe qui nous soutient ?
La réponse est non, en tout cas pour le moment. René et Frédéric ont toujours été à mes côtés, j’ai confiance en eux et ils sont utiles dans leurs fonctions ministérielles. Par contre, je sais aussi, puisque nous en avons parlé, que s’il fallait qu’ils quittent le gouvernement pour préserver l’intérêt général, ils n’auraient aucune hésitation.
Pour l’heure, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de procéder à cette opération. J’ai confiance dans le fait que d’autres élus de l’assemblée viendront prochainement nous rejoindre parce qu’ils ont compris que de s’inscrire dans l’opposition systématique pour satisfaire une personne c’est se mettre dans une impasse politique qui ne sera pas comprise, ni par les militants, ni par les électeurs.
Je crois que la machine à exclure, le repliement sur soi-même dans un phénomène sectaire produira les effets inverses à ceux qui sont attendus.
Nous allons donc attendre encore un peu pour laisser à nos amis du Tahoeraa le temps de réfléchir, mais je le dis clairement, le temps venu s’il faut faire redescendre des ministres à l’assemblée pour conforter notre majorité, je n’aurai aucun état d’âme.
Ce que je souhaite, comme c’est le souhait de la population, c’est que nous allions au bout de ce mandat dans la stabilité politique. Et si je dois dans quelques semaines demander à certains ministres de quitter le gouvernement, ce ne sera que dans cet objectif. Mais encore une fois, j’ai confiance dans le fait que nous ne soyons pas contraints d’arriver à cette extrémité.
Maintenant nous allons parler un peu de l’arrivée de Teva Rohfrischt au gouvernement.
J’ai décidé de lui confier un portefeuille important. Non pas parce qu’il s’est montré « gourmand » comme j’ai pu le lire, mais parce que c’est une personne de valeur qui a eu à plusieurs reprises l’occasion de montrer ses capacités et sa force de travail (et pour vous dire qu’il est bon, c’est Gaston Flosse qui l’a repéré !).
J’ai donc décidé de lui confier des portefeuilles ministériels où il a déjà eu l’occasion de s’exprimer avec succès et pour lesquels il a une expertise certaine: l’économie, le numérique, l’économie bleue, c’est-à-dire les secteurs en lien avec la mer, et enfin la promotion des investissements.
C’est un portefeuille cohérent axé sur le développement économique de notre pays.
Je me suis concerté avec l’ensemble du gouvernement sur ces attributions puisque, bien sûr, elles viennent modifier l’architecture actuelle.
Vous verrez également sur la liste qui va vous être distribuée que nous avons procédé à quelques autres modifications dans la répartition de certains secteurs ministériels.
Je vous remercie et nous sommes à votre disposition pour répondre à vos questions.
Allocution du président Edouard Fritch à l'annonce du remaniement ministériel
Comme je l’avais laissé entendre il y a une quinzaine de jours, j’ai décidé de procéder ce matin à un remaniement ministériel.
Ce remaniement est caractérisé essentiellement par l’entrée de Teva Rohfritsch au gouvernement, ce qui ne constitue pas une surprise.
L’arrivée de Teva vient concrétiser le soutien de A Tia Porinetia qui, vous vous le rappelez, a voté en faveur de ma candidature à la présidence en septembre dernier.
C’est aussi une manière de consolider notre volonté commune de travailler ensemble pour notre Pays et pour laquelle nous avions franchi une nouvelle étape lors de l’ouverture de la session administrative de l’assemblée avec le renouvellement des commissions législatives.
A Tia Porinetia a émis de longue date le souhait de travailler avec le gouvernement dans le sens de l’intérêt général. Aujourd’hui, nous avons donc décidé de franchir une étape supplémentaire.
Je disais que l’entrée au gouvernement de Teva ne constitue une surprise pour personne, d’autant que Gaston Flosse l’avait lui-même annoncée comme faisant partie d’un accord secret entre ATP et moi-même.
Je souhaite préciser que, formellement, il n’y a aucun accord, aucun pacte public ou secret comme le Tahoeraa a pu en passer à certaines époques. Il y a juste une volonté commune de gens qui veulent faire avancer notre pays. Les élus ATP, les élus Tapura et nous-mêmes, nous faisons partie de la même famille politique et nous avons tous l’ambition commune de servir les intérêts de la population.
Il faut bien comprendre qu’en mai 2013, il y avait une majorité absolue à l’assemblée, portée par le Tahoeraa Huiraatira. Mais depuis septembre dernier, depuis que je suis président, la donne a changé. Je ne suis plus soutenu par le groupe avec lequel j’ai été élu.
Alors bien sûr, on va me dire que le Tahoeraa ne m’a jamais empêché de travailler, qu’il a voté le budget, qu’il a voté la convention RSPF.
Personne n’est dupe. Mon groupe a tenté de me mettre en difficulté à plusieurs reprises, et notamment sur ces deux dossiers. Et c’est bien parce que le président du Tahoeraa n’a pas pu réunir cette majorité pour me contrer que nous en sommes arrivés à cette situation, à ces incompréhensions, à ces dissensions au sein de la famille Tahoeraa et aux exclusions qui se sont mises en œuvre depuis un certain temps.
Aujourd’hui, la question que vous vous posez, c’est celle que se pose également la population : sur quelle majorité le gouvernement peut-il s’appuyer ?
C’est vrai qu’il n’est pas besoin de sortir de maths sup pour constater que les 15 représentants Tapura Huiraatira qui soutiennent le gouvernement, auxquels s’ajoutent les 8 représentants ATP qui nous soutiennent également depuis le début, ça ne fait que 23 et non les 29 requis pour faire une majorité.
Alors, est-ce qu’on peut travailler comme ça ou bien est-ce que nous sommes retombés dans la spirale paralysante de l’instabilité ?
Pour moi, et je l’ai déjà dit, je compte sur une majorité de bonnes volontés. Elle s’est d’ailleurs déjà exprimée lors du vote de la convention RSPF.
Il y a certes d’un côté un groupe sous l’emprise d’une personne qui visiblement aujourd’hui veut entraver la bonne marche de la Polynésie, mais de l’autre côté il y a trois autres groupes : le Tapura Huiraatira, A Tia Porinetia mais également l’UPLD qui, sans former une majorité politique au sens strict du terme, forment une majorité pour l’intérêt général.
Je veux d’ailleurs remercier Oscar Temaru et les élus de l’UPLD qui ont choisi ce camp de l’intérêt général et qui refusent d’alimenter l’instabilité. Tout le monde a bien compris, je crois, quel était le message de la population qui ne veut plus de joutes politiques stériles, de défense des intérêts particuliers, mais qui veut que notre pays retrouve la voie de la sérénité et du progrès.
J’ai confiance dans cette capacité commune à œuvrer pour le bien commun.
Maintenant, je sais que vous avez une autre question sur ce remaniement. Est-ce que René Temeharo et Frédéric Riveta vont quitter le gouvernement pour rejoindre les bancs de l’assemblée et conforter le groupe qui nous soutient ?
La réponse est non, en tout cas pour le moment. René et Frédéric ont toujours été à mes côtés, j’ai confiance en eux et ils sont utiles dans leurs fonctions ministérielles. Par contre, je sais aussi, puisque nous en avons parlé, que s’il fallait qu’ils quittent le gouvernement pour préserver l’intérêt général, ils n’auraient aucune hésitation.
Pour l’heure, je ne pense pas qu’il soit nécessaire de procéder à cette opération. J’ai confiance dans le fait que d’autres élus de l’assemblée viendront prochainement nous rejoindre parce qu’ils ont compris que de s’inscrire dans l’opposition systématique pour satisfaire une personne c’est se mettre dans une impasse politique qui ne sera pas comprise, ni par les militants, ni par les électeurs.
Je crois que la machine à exclure, le repliement sur soi-même dans un phénomène sectaire produira les effets inverses à ceux qui sont attendus.
Nous allons donc attendre encore un peu pour laisser à nos amis du Tahoeraa le temps de réfléchir, mais je le dis clairement, le temps venu s’il faut faire redescendre des ministres à l’assemblée pour conforter notre majorité, je n’aurai aucun état d’âme.
Ce que je souhaite, comme c’est le souhait de la population, c’est que nous allions au bout de ce mandat dans la stabilité politique. Et si je dois dans quelques semaines demander à certains ministres de quitter le gouvernement, ce ne sera que dans cet objectif. Mais encore une fois, j’ai confiance dans le fait que nous ne soyons pas contraints d’arriver à cette extrémité.
Maintenant nous allons parler un peu de l’arrivée de Teva Rohfrischt au gouvernement.
J’ai décidé de lui confier un portefeuille important. Non pas parce qu’il s’est montré « gourmand » comme j’ai pu le lire, mais parce que c’est une personne de valeur qui a eu à plusieurs reprises l’occasion de montrer ses capacités et sa force de travail (et pour vous dire qu’il est bon, c’est Gaston Flosse qui l’a repéré !).
J’ai donc décidé de lui confier des portefeuilles ministériels où il a déjà eu l’occasion de s’exprimer avec succès et pour lesquels il a une expertise certaine: l’économie, le numérique, l’économie bleue, c’est-à-dire les secteurs en lien avec la mer, et enfin la promotion des investissements.
C’est un portefeuille cohérent axé sur le développement économique de notre pays.
Je me suis concerté avec l’ensemble du gouvernement sur ces attributions puisque, bien sûr, elles viennent modifier l’architecture actuelle.
Vous verrez également sur la liste qui va vous être distribuée que nous avons procédé à quelques autres modifications dans la répartition de certains secteurs ministériels.
Je vous remercie et nous sommes à votre disposition pour répondre à vos questions.