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Prison ferme pour le vol de l'arme d'un gendarme


Prison ferme pour le vol de l'arme d'un gendarme
PAPEETE, le 28 novembre 2017 - Ce mardi, un multirécidiviste de 21 ans comparaissait devant le tribunal correctionnel pour avoir volé l’arme d’un gendarme au domicile de ce dernier. Trois autres individus étaient poursuivis pour recel de vol.

Les quatre hommes, âgés de 21 à 36 ans, qui étaient présentés ce mardi devant le tribunal correctionnel, étaient poursuivis pour des faits de « vol d’une arme de catégorie B dans un local d’habitation » et « recel, détention, port et transport d’une arme de catégorie B ».

Le 18 janvier dernier, un militaire de la gendarmerie rentre à son domicile de Paea et dépose son ceinturon, son arme de service, un Sig Sauer 9 mm, et des menottes sur un meuble de cuisine. Le lendemain, alors qu’il se lève pour reprendre le travail, l’homme constate que tout a disparu. Autour de la maison, les enquêteurs découvrent une paire de savates qu’ils font analyser. Les traces d’Adn leur permettent d’arrêter un jeune homme de 21 ans dont le casier comporte 19 condamnations. Entendu, l’individu explique que, ce soir-là, après avoir bu, fumé et consommé de l’ice, il a visité quelques maisons afin de trouver un peu d’argent. Dans celle du militaire, après s’être restauré, il s’est emparé du ceinturon qui contenait l’arme et a pris la fuite. Le lendemain, le prévenu, voulant revendre le 9 mm, avait contacté un père de famille connu pour receler les objets volés à Paea. Ce dernier avait alors, à son tour, appelait deux autres individus dans le but de marchander l’arme. En vain puisque les gendarmes avaient fini par les confondre. Hier, ces trois multirécidivistes étaient donc poursuivis pour recel.




NEGLIGENCE

A la barre, l’auteur du vol, qui est sans domicile fixe depuis de nombreuses années, a reconnu les faits. Particulièrement nerveux lors de l’audience, le jeune homme a indiqué qu’il n’avait pas reçu d’argent en échange de l’arme mais seulement une télé et « un peu de paka. » Regrettant unanimement un acte stupide, les trois autres prévenus ont également reconnu les faits, se confondant cependant dans des explications un peu floues. Tous étaient consommateurs de stupéfiants.

Lors de ses réquisitions, le procureur de la République a évoqué la gravité des actes : « dans cette affaire, l’arme est un véritable mistigri (..) Elle est volée puis donnée à M. T, le receleur en chef, connu sur la place (…) C’est un fait gravissime qui est nouveau sur le territoire (…) Les profils des prévenus laissent apparaître de lourds antécédents. » A l’encontre de l’auteur du vol, 4 ans de prison ferme ont été requis. Le représentant du ministère public a ensuite requis : 3 ans de prison ferme contre le premier receleur et des peines de 2 ans de prison ferme à l’égard des deux autres prévenus.

L’avocat de l’auteur des faits, Me Sinquin a invoqué le désœuvrement de son client : « Ce soir-là, il avait consommé de l’ice, du paka et de l’alcool. Il est à la rue depuis de nombreuses années, dans l’abandon et la solitude (…) Il s’agit d’une marginalisation, d’une dérive et l’on doit s’interroger sur l’utilité d’une peine ferme. Et j’ajoute qu’il y a dans cette affaire l’extrême négligence d’un gendarme qui n’a pas sécurisé son arme et qui a permis la commission de ces faits gravissimes. »

L’auteur du vol a finalement été condamné à 2 ans de prison ferme. Les trois autres individus ont écopé de peines de prison ferme allant de 12 mois à 2 ans.

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 28 Novembre 2017 à 17:44 | Lu 3095 fois