Les représentants des communes de Punaauia et Paea, avec les représentants de l'Etat et du Pays, ont posé à la Punaruu la première pierre de la fourrière intercommunale.
PUNAAUIA, le 7 novembre 2016 - Les communes de Punaauia et de Paea ont enfin lancé la construction de leur fourrière commune. Elle sera située dans la zone industrielle de la Punaruu et sera dotée d'un incinérateur. Ce projet à 80 millions de francs a dû affronter de nombreux problèmes administratifs et financiers et sa réalisation fait la fierté des deux communes.
La construction de la fourrière de Punaauia est lancée. La première pierre a été posée à la Punaruu lors d'une cérémonie ce lundi 7 novembre, pour une inauguration prévue en aout 2017. La structure sera gérée par le Syndicat intercommunal pour la gestion de la fourrière animale (SIGFA) et devrait employer entre 8 et 10 salariés. Elle s'occupera des communes de Punaauia et de Paea, mais les autres communes de Tahiti sont invitées à rejoindre le projet.
La construction devrait coûter jusqu'à 80 millions de francs selon le maire de Punaauia Ronald Tumahai, dont 53 millions seront financés par le FIP, donc le Pays et l'État. À ce prix, la fourrière disposera de 20 cages pouvant accueillir 40 animaux au maximum et sera équipé d'une salle vétérinaire, d'une chambre froide et d'un incinérateur pour les animaux euthanasiés. Tout pour assurer le service public d'une fourrière, mais pas de quoi héberger tous les animaux sans maître de l'île. Pour le maire, "cette fourrière sera la structure d'accueil des animaux errants, en mauvaise santé ou des chiens féroces. On ne parlera d'un refuge que plus tard. Les communes ont le devoir de prendre des mesures pour la salubrité et la sécurité publique."
La présence d'un incinérateur évoque des pensées morbides, mais le maire ne veut pas que la population ait une mauvaise image le SIGFA : "c'est un service public, il ne faut pas penser que c'est triste, ce n'est pas un mouroir." Une position appuyée par Raymond Yeddou, administrateur, chef des subdivisions administratives des îles du Vent et des îles Sous-le-Vent : "l'État et le Pays ont mis 53 millions de francs dans l'enveloppe totale dans ce projet important. Ce dossier est d'intérêt général et est l'aboutissement d'un très long processus puisqu'il est issu de la loi sur les chiens dangereux de 2008. Les élus de ces communes se sont saisis de ce dossier très tôt et ont su surmonter, pendant 8 ans, les obstacles juridiques, techniques, financiers et administratifs qui émaillent toujours ce genre de dossier. Aujourd'hui on arrive à un projet tout à fait vertueux, c'est pourquoi l'État et le Pays ont accepté de l'accompagner à travers ce cofinancement. La Polynésie est concernée au premier chef par ce problème de divagation des chiens dangereux, comme on a pu le voir le mois dernier à Papara, quand quatre chiens ont agressé un enfant de 6 ans. C'est un problème de responsabilité pour les élus."
LA DIFFICULTÉ DE TOUT FAIRE DANS LES RÈGLES
La genèse de cette structure a en effet été très lente. Le projet est en gestation depuis 2010, car si cette fourrière sera la première en Polynésie équipée d'un incinérateur, c'est que cet équipement a provoqué de nombreux problèmes administratifs liés à la dispersion des cendres. La Diren a ainsi mis plus de six mois à autoriser le projet, et impose des conditions drastiques. Puisque le CET de catégorie 1 de Nivee "est en proie à des disfonctionnements", les cendres devront être enterrées dans un CET de catégorie 2 de Paihoro… Et devront du coup, selon la Diren, être coulés dans le béton. Pour le SIGFA, couler des blocs de béton et les transporter jusqu'au centre d'enfouissement technique augmente sensiblement le coût opérationnel, qui devrait monter à 28 millions de francs par an à partager entre les communes participantes. D'où l'espoir exprimé par les élus de Punaauia et de Paea que Faa'a et Papara rejoignent finalement le projet "dans les jours qui viennent".
Viennent ensuite les problèmes immobiliers. La fourrière devait d'abord être construite à Papara, qui faisait donc partie du projet intercommunal initial. Mais les coûts annoncés au départ (plus de 100 millions de francs) ont fait reculer Papara et Faa'a, laissant Punaauia et Paea seules à porter le projet. C'est finalement sur une parcelle de 1000 m² à la Punaruu que la structure sera construite… Mais là encore, les problèmes ont été nombreux. Le terrain n'étant pas viabilisé, il a fallu se raccorder au réseau d'eau des entreprises de la zone.
Pour l'électricité, ça a été plus compliqué, comme l'a expliqué la présidente du SIGFA lors de son discours : EDT demandait 20 millions de francs pour raccorder la parcelle à son réseau. Tapisser de panneaux solaires les toits du bâtiment et installer un système de batteries ne coûterait, selon les officiels, que 6,5 millions de francs… Du coup le choix fut rapide : la fourrière devrait être le tout premier bâtiment entièrement indépendant énergétiquement de Tahiti !
La construction de la fourrière de Punaauia est lancée. La première pierre a été posée à la Punaruu lors d'une cérémonie ce lundi 7 novembre, pour une inauguration prévue en aout 2017. La structure sera gérée par le Syndicat intercommunal pour la gestion de la fourrière animale (SIGFA) et devrait employer entre 8 et 10 salariés. Elle s'occupera des communes de Punaauia et de Paea, mais les autres communes de Tahiti sont invitées à rejoindre le projet.
La construction devrait coûter jusqu'à 80 millions de francs selon le maire de Punaauia Ronald Tumahai, dont 53 millions seront financés par le FIP, donc le Pays et l'État. À ce prix, la fourrière disposera de 20 cages pouvant accueillir 40 animaux au maximum et sera équipé d'une salle vétérinaire, d'une chambre froide et d'un incinérateur pour les animaux euthanasiés. Tout pour assurer le service public d'une fourrière, mais pas de quoi héberger tous les animaux sans maître de l'île. Pour le maire, "cette fourrière sera la structure d'accueil des animaux errants, en mauvaise santé ou des chiens féroces. On ne parlera d'un refuge que plus tard. Les communes ont le devoir de prendre des mesures pour la salubrité et la sécurité publique."
La présence d'un incinérateur évoque des pensées morbides, mais le maire ne veut pas que la population ait une mauvaise image le SIGFA : "c'est un service public, il ne faut pas penser que c'est triste, ce n'est pas un mouroir." Une position appuyée par Raymond Yeddou, administrateur, chef des subdivisions administratives des îles du Vent et des îles Sous-le-Vent : "l'État et le Pays ont mis 53 millions de francs dans l'enveloppe totale dans ce projet important. Ce dossier est d'intérêt général et est l'aboutissement d'un très long processus puisqu'il est issu de la loi sur les chiens dangereux de 2008. Les élus de ces communes se sont saisis de ce dossier très tôt et ont su surmonter, pendant 8 ans, les obstacles juridiques, techniques, financiers et administratifs qui émaillent toujours ce genre de dossier. Aujourd'hui on arrive à un projet tout à fait vertueux, c'est pourquoi l'État et le Pays ont accepté de l'accompagner à travers ce cofinancement. La Polynésie est concernée au premier chef par ce problème de divagation des chiens dangereux, comme on a pu le voir le mois dernier à Papara, quand quatre chiens ont agressé un enfant de 6 ans. C'est un problème de responsabilité pour les élus."
LA DIFFICULTÉ DE TOUT FAIRE DANS LES RÈGLES
La genèse de cette structure a en effet été très lente. Le projet est en gestation depuis 2010, car si cette fourrière sera la première en Polynésie équipée d'un incinérateur, c'est que cet équipement a provoqué de nombreux problèmes administratifs liés à la dispersion des cendres. La Diren a ainsi mis plus de six mois à autoriser le projet, et impose des conditions drastiques. Puisque le CET de catégorie 1 de Nivee "est en proie à des disfonctionnements", les cendres devront être enterrées dans un CET de catégorie 2 de Paihoro… Et devront du coup, selon la Diren, être coulés dans le béton. Pour le SIGFA, couler des blocs de béton et les transporter jusqu'au centre d'enfouissement technique augmente sensiblement le coût opérationnel, qui devrait monter à 28 millions de francs par an à partager entre les communes participantes. D'où l'espoir exprimé par les élus de Punaauia et de Paea que Faa'a et Papara rejoignent finalement le projet "dans les jours qui viennent".
Viennent ensuite les problèmes immobiliers. La fourrière devait d'abord être construite à Papara, qui faisait donc partie du projet intercommunal initial. Mais les coûts annoncés au départ (plus de 100 millions de francs) ont fait reculer Papara et Faa'a, laissant Punaauia et Paea seules à porter le projet. C'est finalement sur une parcelle de 1000 m² à la Punaruu que la structure sera construite… Mais là encore, les problèmes ont été nombreux. Le terrain n'étant pas viabilisé, il a fallu se raccorder au réseau d'eau des entreprises de la zone.
Pour l'électricité, ça a été plus compliqué, comme l'a expliqué la présidente du SIGFA lors de son discours : EDT demandait 20 millions de francs pour raccorder la parcelle à son réseau. Tapisser de panneaux solaires les toits du bâtiment et installer un système de batteries ne coûterait, selon les officiels, que 6,5 millions de francs… Du coup le choix fut rapide : la fourrière devrait être le tout premier bâtiment entièrement indépendant énergétiquement de Tahiti !
Parole à : Layana Atae, directice du SIGFA et adjointe au maire de Punaauia
"Je pense que nous apporterons une solution durable au problème des chiens errants"
On a compris que le projet a mis longtemps à se concrétiser à cause de nombreux problèmes administratifs…
"Oui, gérer tout ce qui est juridique n'est pas si évident à mettre en place. La loi a rendu les fourrières communales obligatoires, mais a laissé de nombreux blocages administratifs en place !"
Comment vous en sortez-vous au final ?
"Fiers. Parce que le projet va enfin se réaliser, avec la pose de la première pierre cette semaine. D'autant que depuis 2011, il y a eu aussi beaucoup de problèmes immobiliers à gérer. Du coup le bâtiment sera écologique et autonome énergétiquement. Et vu que nous sommes dans un pays ensoleillé, je suis positive sur le succès technique."
Combien de personnes vont travailler sur ce site ?
"En tout et pour tout, avec la direction, la comptabilité, le secrétariat, quatre techniciens, ce sera entre 8 et 10 personnes. Le budget devrait atteindre pas loin de 30 millions de francs par an. Mais avec cet incinérateur, je pense que nous apporterons une solution durable au problème des chiens errants. J'espère aussi que toutes les communes de Tahiti rejoindront le SIGFA !"
On a compris que le projet a mis longtemps à se concrétiser à cause de nombreux problèmes administratifs…
"Oui, gérer tout ce qui est juridique n'est pas si évident à mettre en place. La loi a rendu les fourrières communales obligatoires, mais a laissé de nombreux blocages administratifs en place !"
Comment vous en sortez-vous au final ?
"Fiers. Parce que le projet va enfin se réaliser, avec la pose de la première pierre cette semaine. D'autant que depuis 2011, il y a eu aussi beaucoup de problèmes immobiliers à gérer. Du coup le bâtiment sera écologique et autonome énergétiquement. Et vu que nous sommes dans un pays ensoleillé, je suis positive sur le succès technique."
Combien de personnes vont travailler sur ce site ?
"En tout et pour tout, avec la direction, la comptabilité, le secrétariat, quatre techniciens, ce sera entre 8 et 10 personnes. Le budget devrait atteindre pas loin de 30 millions de francs par an. Mais avec cet incinérateur, je pense que nous apporterons une solution durable au problème des chiens errants. J'espère aussi que toutes les communes de Tahiti rejoindront le SIGFA !"