Les ombrières sont entourées de filets "insect proof", ainsi les parasites attaquent moins les cultures.
RAIATEA, le 03/12/2015- - La vanille de Tahiti est un produit de luxe. A partir de 40 000 francs le kilo de vanille séchée, elle bat des records. Climat, maladie, processus de régénération des plants, la petite gousse a dû faire face à de nombreux aléas. Treize tonnes de vanilles mûres seulement ont été produites cette année, contre 30 tonnes en moyenne.
Avant de rentrer sous l'ombrière, les mains et les chaussures sont passées à l'alcool. L'objectif est de tuer les virus et les champignons car la vanille est un fruit sensible. Plus connue à Madagascar ou à La Réunion, la vanille de Tahiti a aussi très bonne réputation. Son arôme anisé n'est nulle part égalée et certains pâtissiers en raffolent.
La production moyenne, aux alentours de 30 tonnes de vanille mûre, donne 15 tonnes de vanille préparée, le fruit perdant la moitié de son poids au séchage. Un chiffre qui ne suffit pas à satisfaire les acheteurs, qui en demandent environ 18 tonnes. Et pour 2015, seulement 13 tonnes ont été cueillies soit 7 tonnes de vanille préparée. Ce qui est très peu. Résultat, les cours se sont envolés, passant de 5 000 francs environ à 15 000 francs le kilo de vanille mûre. Après le temps de séchage et la préparation, le kilo de vanille du Pacifique est vendue de 40 000 à 49 000 francs au consommateur polynésien !
Pour déterminer le cours de la vanille, chaque mois, d'avril à septembre environ, les ona (acheteurs) et vaniculteurs se réunissent dans leur district de production. Selon la quantité, le prix est décidé. Et cette année, de mois en mois, les petites gousses se sont amenuisées, les prix ont donc grimpé.
Avant de rentrer sous l'ombrière, les mains et les chaussures sont passées à l'alcool. L'objectif est de tuer les virus et les champignons car la vanille est un fruit sensible. Plus connue à Madagascar ou à La Réunion, la vanille de Tahiti a aussi très bonne réputation. Son arôme anisé n'est nulle part égalée et certains pâtissiers en raffolent.
La production moyenne, aux alentours de 30 tonnes de vanille mûre, donne 15 tonnes de vanille préparée, le fruit perdant la moitié de son poids au séchage. Un chiffre qui ne suffit pas à satisfaire les acheteurs, qui en demandent environ 18 tonnes. Et pour 2015, seulement 13 tonnes ont été cueillies soit 7 tonnes de vanille préparée. Ce qui est très peu. Résultat, les cours se sont envolés, passant de 5 000 francs environ à 15 000 francs le kilo de vanille mûre. Après le temps de séchage et la préparation, le kilo de vanille du Pacifique est vendue de 40 000 à 49 000 francs au consommateur polynésien !
Pour déterminer le cours de la vanille, chaque mois, d'avril à septembre environ, les ona (acheteurs) et vaniculteurs se réunissent dans leur district de production. Selon la quantité, le prix est décidé. Et cette année, de mois en mois, les petites gousses se sont amenuisées, les prix ont donc grimpé.
Haapape et Tahiti
La variété Haapape est la plus cultivée. Les gousses vertes sombres, arrondies et longues sont massives (16 g). Sandra Lepers, la responsable du laboratoire de l'établissement public Vanille de Tahiti, situé à Raiatea, inspecte régulièrement ses plants de vanille sous ombrières avec précision. "Nous regardons comment ils évoluent selon le climat, les maladies, les espèces...", explique-t-elle. Dans sa collection variétale, elle a planté plusieurs types de vanille pour faire des tests.
Sa préférée reste la "Tahiti" très concentrée en arôme, plus que la Haapape. Mais celle-ci pèse moins lourd que sa concurrente (10 g). De fait, les agriculteurs la choisissent moins pour leurs champs. La vanille est vendue au kilo et la qualité de l'arôme n'entre pas en jeu dans le prix.
Sans régénération, pas de vanille. Plusieurs causes ont engendré la baisse de production. Tout d'abord, le processus de régénération n'a pas été entrepris à temps. La vanille est une liane qui a besoin de se régénérer tous les sept à dix ans environ. Comme les pieds continuent de produire jusqu'au bout, la plupart des vaniculteurs n'ont pas voulu arracher leurs plants avant la date limite. Jusqu'à se trouver au pied du mur et être obligés d'entamer le processus de régénération. De plus, personne ne savait vraiment comment allaient réagir les plants massivement plantés sous ombrières en 2003.
Aidés par les vulgarisateurs, appelés aussi conseillers, du fare vanira, les agriculteurs ont replanté, mais il a fallu trois ans avant que les pieds donnent de nouveaux fruits. Normalement, l'année prochaine, la production devrait revenir à la moyenne, soit 30 tonnes de vanille mûre. "L'objectif, d'ici à 2020, est de passer à 70 tonnes de vanille mûre soit 35 tonnes de vanille préparée. À partir de 2017, il faudra rechercher de nouveaux marchés, il va rester 15 tonnes à écouler", explique Carine Vairaaroa, la directrice de l'établissement Vanille de Tahiti.
Pour y arriver, 42 ombrières vont être installées après la période cyclonique chez 41 producteurs "qui ont déjà une bonne production". Les résultats sont attendus pour 2019. Dans le détail, 13 ombrières sont prévues à Raiatea, 10 à Taha'a, 10 à Huahine, 7 à Tahiti et 2 à Moorea. Pour fournir aux vaniculteurs des plants indemnes de virus et maladies, plusieurs pépinières ont été installées sur les îles concernées.
à l'intérieur, les salariés de l'établissement Vanille de Tahiti travaillent sur des plants qui donneront les futures boutures pour les agriculteurs. 500 boutures par ombrière sont à fournir !
Sur la totalité des 816 producteurs de vanille, tous ne travaillent pas sous ombrières, plus de la moitié d'entre eux ont des structures traditionnelles, en plein champ, sur des tuteurs vivants.
La variété Haapape est la plus cultivée. Les gousses vertes sombres, arrondies et longues sont massives (16 g). Sandra Lepers, la responsable du laboratoire de l'établissement public Vanille de Tahiti, situé à Raiatea, inspecte régulièrement ses plants de vanille sous ombrières avec précision. "Nous regardons comment ils évoluent selon le climat, les maladies, les espèces...", explique-t-elle. Dans sa collection variétale, elle a planté plusieurs types de vanille pour faire des tests.
Sa préférée reste la "Tahiti" très concentrée en arôme, plus que la Haapape. Mais celle-ci pèse moins lourd que sa concurrente (10 g). De fait, les agriculteurs la choisissent moins pour leurs champs. La vanille est vendue au kilo et la qualité de l'arôme n'entre pas en jeu dans le prix.
Sans régénération, pas de vanille. Plusieurs causes ont engendré la baisse de production. Tout d'abord, le processus de régénération n'a pas été entrepris à temps. La vanille est une liane qui a besoin de se régénérer tous les sept à dix ans environ. Comme les pieds continuent de produire jusqu'au bout, la plupart des vaniculteurs n'ont pas voulu arracher leurs plants avant la date limite. Jusqu'à se trouver au pied du mur et être obligés d'entamer le processus de régénération. De plus, personne ne savait vraiment comment allaient réagir les plants massivement plantés sous ombrières en 2003.
Aidés par les vulgarisateurs, appelés aussi conseillers, du fare vanira, les agriculteurs ont replanté, mais il a fallu trois ans avant que les pieds donnent de nouveaux fruits. Normalement, l'année prochaine, la production devrait revenir à la moyenne, soit 30 tonnes de vanille mûre. "L'objectif, d'ici à 2020, est de passer à 70 tonnes de vanille mûre soit 35 tonnes de vanille préparée. À partir de 2017, il faudra rechercher de nouveaux marchés, il va rester 15 tonnes à écouler", explique Carine Vairaaroa, la directrice de l'établissement Vanille de Tahiti.
Pour y arriver, 42 ombrières vont être installées après la période cyclonique chez 41 producteurs "qui ont déjà une bonne production". Les résultats sont attendus pour 2019. Dans le détail, 13 ombrières sont prévues à Raiatea, 10 à Taha'a, 10 à Huahine, 7 à Tahiti et 2 à Moorea. Pour fournir aux vaniculteurs des plants indemnes de virus et maladies, plusieurs pépinières ont été installées sur les îles concernées.
à l'intérieur, les salariés de l'établissement Vanille de Tahiti travaillent sur des plants qui donneront les futures boutures pour les agriculteurs. 500 boutures par ombrière sont à fournir !
Sur la totalité des 816 producteurs de vanille, tous ne travaillent pas sous ombrières, plus de la moitié d'entre eux ont des structures traditionnelles, en plein champ, sur des tuteurs vivants.
La fusariose, maladie difficile à éradiquer
Autre cause de la baisse de la production : la fusariose. Maladie de la vanille qui, pour l'instant, n'a pas de remède. Timeri Atuahiva est la spécialiste du sujet, elle a soutenu sa thèse sur le sujet en février dernier. La fusariose se transmet surtout quand il pleut et rentre dans la plante principalement là où elle est coupée. Comme pour les mains ou les pieds, Sandra Lepers asperge d'alcool chaque tige coupée. Pour Timeri, il n'y a pas vraiment de facteurs précis pour savoir d'où provient la fusariose. " C'est surtout le manque d'entretien de la plantation qui fait qu'elle se développe". Des recommandations sont données aux producteurs mais toutes ne sont pas suivies. Ses recherches ont révélé que ce champignon restait en surface et ne se baladait pas dans les plantes.
Pas assez frais, pas assez sec
Le dernier facteur de malchance pour la vanille résulte du climat. En 2014, le temps n'était "pas assez frais, pas assez sec", explique Sandra Lepers. Bien heureusement, la plupart des agriculteurs n'ont pas qu'une seule source de revenus. La majorité d'entre eux ont plusieurs cultures sur leurs parcelles, certains pêchent, d'autres font de la transformation, comme Heiata Millaud qui a installé son usine dans sa maison (voir ci-dessous). La culture de la vanille du Pacifique n'est pas encore prête de s'éteindre.
Autre cause de la baisse de la production : la fusariose. Maladie de la vanille qui, pour l'instant, n'a pas de remède. Timeri Atuahiva est la spécialiste du sujet, elle a soutenu sa thèse sur le sujet en février dernier. La fusariose se transmet surtout quand il pleut et rentre dans la plante principalement là où elle est coupée. Comme pour les mains ou les pieds, Sandra Lepers asperge d'alcool chaque tige coupée. Pour Timeri, il n'y a pas vraiment de facteurs précis pour savoir d'où provient la fusariose. " C'est surtout le manque d'entretien de la plantation qui fait qu'elle se développe". Des recommandations sont données aux producteurs mais toutes ne sont pas suivies. Ses recherches ont révélé que ce champignon restait en surface et ne se baladait pas dans les plantes.
Pas assez frais, pas assez sec
Le dernier facteur de malchance pour la vanille résulte du climat. En 2014, le temps n'était "pas assez frais, pas assez sec", explique Sandra Lepers. Bien heureusement, la plupart des agriculteurs n'ont pas qu'une seule source de revenus. La majorité d'entre eux ont plusieurs cultures sur leurs parcelles, certains pêchent, d'autres font de la transformation, comme Heiata Millaud qui a installé son usine dans sa maison (voir ci-dessous). La culture de la vanille du Pacifique n'est pas encore prête de s'éteindre.
Le mariage de la fleur de Vanille, un travail d'orfèvre
La fleur de vanille est capricieuse. Elle s'ouvre à 6 heures du matin pour se fermer à jamais aux alentours de 13 heures. "Les anciens partaient à flanc de montagne tôt le matin, avec leur sécateur, pour marier la fleur", se souvient l'agricultrice Heiata Millaud. Elle explique alors comment marier la fleur : "tu baisses cette poche-là, tu lèves la petite poche, tu prends le pollen, le truc jaune, tu le mets dans la poche et tu refermes". "Ca y est, elle est mariée", s'exclame-t-elle enjouée. Après deux mois, la fleur tombe et le fruit commence à grossir. En pleine période de production, la vanicultrice mariait jusqu'à 1000 fleurs par jour de juin à septembre.
La fleur de vanille est capricieuse. Elle s'ouvre à 6 heures du matin pour se fermer à jamais aux alentours de 13 heures. "Les anciens partaient à flanc de montagne tôt le matin, avec leur sécateur, pour marier la fleur", se souvient l'agricultrice Heiata Millaud. Elle explique alors comment marier la fleur : "tu baisses cette poche-là, tu lèves la petite poche, tu prends le pollen, le truc jaune, tu le mets dans la poche et tu refermes". "Ca y est, elle est mariée", s'exclame-t-elle enjouée. Après deux mois, la fleur tombe et le fruit commence à grossir. En pleine période de production, la vanicultrice mariait jusqu'à 1000 fleurs par jour de juin à septembre.
Heiata, l'agricultrice aux multiples idées
Avec ses 76 hectares de terre à Raiatea, Heiata a de quoi planter. Aujourd'hui, elle exploite 4 hectares en produisant de la vanille mais aussi des agrumes et des fleurs avec le père de ses enfants, Loulou. A 50 ans, elle aimerait que ses enfants reprennent le domaine. Mais en Polynésie comme ailleurs, la succession n'est pas si simple.
" Vivre mieux". C'est pour ce principe que Heiata Millaud est passée de l'élevage de poule pondeuse à la culture des plantes. " Même si je gagne beaucoup moins, je suis plus en accord avec moi-même", dit-elle avec le sourire. L'agriculture a l'habitude de faire visiter ses champs, elle organise régulièrement des balades pour les touristes. Elle a même replanté des plants de vanille de manière traditionnelle sur un arbre pour que les vacanciers puissent différencier les espèces. A côté, sous son ombrière, les plants sont un peu laissés à l'abandon. Son ombrière a dix ans. Elle reconnaît qu'elle devrait commencer à la changer mais elle n'a pas le temps. "Pour régénérer, faut que ça aille vite, il faut enlever tout ce qui est jaune et séché. Ceux qui ont régénéré leurs ombrières il y a trois ans ont gagné le jackpot cette année", reconnaît-elle. Pour la vanille, il faut être patient." La liane met trois ans à produire, ensuite il faut 9 mois " comme un bébé" pour passer de la fleur au fruit mature puis 3 à 6 mois de séchage.
Depuis deux ans, Heiata Millaud se consacre plus à la transformation des fruits de son exploitation, notamment les agrumes. Elles mitonnent des chutneys et des confitures dans le laboratoire de transformation installé dans la maison familiale. Les gousses de vanille séchée ne sont plus vendues qu'aux touristes.
Transmission
Ses filles l'ont rejointe dans l'aventure de la transformation. Un soulagement pour Heiata qui, approchant de l'âge de la retraite, s'inquiète de la pérennité de son entreprise. Son père avait acheté les 76 hectares de terre pour un million de Fcfp il y a cinquante ans mais ne les avait jamais exploités. C'est Heiata avec l'aide de Loulou, le père de ses enfants, qu'elle a tout mis en œuvre. Elle veut aujourd'hui transmettre son patrimoine. "Mes filles ont fait un BTS pour les petites et moyennes entreprises, elles ne sont pas trop tournées vers la terre." Mais l'agricultrice ne désespère pas de les intéresser au travail manuel.
Jamais à court d'idée pour prospérer, l'agricultrice a planté des oiseaux de paradis le long de la rivière. "C'est plus beau dans le paysage et je peux en vendre pour les bouquets". Pour l'aider à cultiver, Heiata embauche des personnes en contrat d'accès à l'emploi (CAE) car elle n'a pas les moyens d'avoir de salariés. Elle regrette que les banques "ne la suivent pas " dans tous ses projets. Sur ses 76 hectares, seulement quatre hectares sont exploités. " En même temps je comprends, il y a trop d'aléas", continue-t-elle. Aujourd'hui elle a peur du cyclone mais continue d'envisager l'avenir pour elle mais surtout pour ses filles. " Elles ont tout dans leurs mains : le foncier, la culture, la transformation." Ne reste plus qu'à organiser la vente sur Internet. " Le problème c'est qu'à 50 ans, j'ai dû mal à m'y mettre", s'amuse-t-elle. Pour sûr, sa confiture de pétale de tiare maison ferait fureur auprès des fines bouches du monde entier.
Noémie Debot-Ducloyer
" Vivre mieux". C'est pour ce principe que Heiata Millaud est passée de l'élevage de poule pondeuse à la culture des plantes. " Même si je gagne beaucoup moins, je suis plus en accord avec moi-même", dit-elle avec le sourire. L'agriculture a l'habitude de faire visiter ses champs, elle organise régulièrement des balades pour les touristes. Elle a même replanté des plants de vanille de manière traditionnelle sur un arbre pour que les vacanciers puissent différencier les espèces. A côté, sous son ombrière, les plants sont un peu laissés à l'abandon. Son ombrière a dix ans. Elle reconnaît qu'elle devrait commencer à la changer mais elle n'a pas le temps. "Pour régénérer, faut que ça aille vite, il faut enlever tout ce qui est jaune et séché. Ceux qui ont régénéré leurs ombrières il y a trois ans ont gagné le jackpot cette année", reconnaît-elle. Pour la vanille, il faut être patient." La liane met trois ans à produire, ensuite il faut 9 mois " comme un bébé" pour passer de la fleur au fruit mature puis 3 à 6 mois de séchage.
Depuis deux ans, Heiata Millaud se consacre plus à la transformation des fruits de son exploitation, notamment les agrumes. Elles mitonnent des chutneys et des confitures dans le laboratoire de transformation installé dans la maison familiale. Les gousses de vanille séchée ne sont plus vendues qu'aux touristes.
Transmission
Ses filles l'ont rejointe dans l'aventure de la transformation. Un soulagement pour Heiata qui, approchant de l'âge de la retraite, s'inquiète de la pérennité de son entreprise. Son père avait acheté les 76 hectares de terre pour un million de Fcfp il y a cinquante ans mais ne les avait jamais exploités. C'est Heiata avec l'aide de Loulou, le père de ses enfants, qu'elle a tout mis en œuvre. Elle veut aujourd'hui transmettre son patrimoine. "Mes filles ont fait un BTS pour les petites et moyennes entreprises, elles ne sont pas trop tournées vers la terre." Mais l'agricultrice ne désespère pas de les intéresser au travail manuel.
Jamais à court d'idée pour prospérer, l'agricultrice a planté des oiseaux de paradis le long de la rivière. "C'est plus beau dans le paysage et je peux en vendre pour les bouquets". Pour l'aider à cultiver, Heiata embauche des personnes en contrat d'accès à l'emploi (CAE) car elle n'a pas les moyens d'avoir de salariés. Elle regrette que les banques "ne la suivent pas " dans tous ses projets. Sur ses 76 hectares, seulement quatre hectares sont exploités. " En même temps je comprends, il y a trop d'aléas", continue-t-elle. Aujourd'hui elle a peur du cyclone mais continue d'envisager l'avenir pour elle mais surtout pour ses filles. " Elles ont tout dans leurs mains : le foncier, la culture, la transformation." Ne reste plus qu'à organiser la vente sur Internet. " Le problème c'est qu'à 50 ans, j'ai dû mal à m'y mettre", s'amuse-t-elle. Pour sûr, sa confiture de pétale de tiare maison ferait fureur auprès des fines bouches du monde entier.
Noémie Debot-Ducloyer