Cela fait quelques années qu’Enoch Laughlin de la fédération des sports traditionnels tente de raviver la flamme de la pirogue à voile, à travers des régates de va’a motu lors du Heiva. L’apparition des va’a de type Holopuni à deux balanciers lui aura donné un nouvel élan, grâce notamment à Kavika Knight président de l’association Va’a Tai’e Tautoru et à Stéphan Lambert de Kainalu XT, la société privée qui a mis sur pied le Waterman Tahiti Tour, entre autres.
La particularité de ces embarcations est de pouvoir embarquer trois équipiers qui vont faire avancer la pirogue à deux balanciers à la voile où à la rame si besoin. Ainsi, le « Channel Crossing », ces traversées inter-îles, s’est développé sous forme de raid et depuis cette année sous forme de course chronométrée. Elle inaugure la finale annuelle du Waterman Tahiti Tour, le Ironmana prévu du 29 au 4 décembre 2016 à Bora Bora.
Pour ces passionnés, la pirogue à voile est l’aboutissement de la philosophie « waterman ». Elle connecte les îles entre elles mais elle connecte aussi le Polynésien avec son identité, son passé lié à la navigation ancestrale. Malgré un investissement financier nécessaire relativement important, la discipline intéresse de plus en plus de personnes en Polynésie et ailleurs. SB
La particularité de ces embarcations est de pouvoir embarquer trois équipiers qui vont faire avancer la pirogue à deux balanciers à la voile où à la rame si besoin. Ainsi, le « Channel Crossing », ces traversées inter-îles, s’est développé sous forme de raid et depuis cette année sous forme de course chronométrée. Elle inaugure la finale annuelle du Waterman Tahiti Tour, le Ironmana prévu du 29 au 4 décembre 2016 à Bora Bora.
Pour ces passionnés, la pirogue à voile est l’aboutissement de la philosophie « waterman ». Elle connecte les îles entre elles mais elle connecte aussi le Polynésien avec son identité, son passé lié à la navigation ancestrale. Malgré un investissement financier nécessaire relativement important, la discipline intéresse de plus en plus de personnes en Polynésie et ailleurs. SB
Parole à Ronald Teraiharoa
Comment as-tu été amené à participer ?
« Cette année, j’ai suivi une étape du Waterman Tahiti Tour. Je fais aussi du kite avec Vatea sur Moorea. Un jour, il m’a demandé si je ne voulais pas venir avec eux pour ramener la pirogue Holopuni qui était à Taapuna, à Punaauia, en la faisant traverser le chenal pour la ramener sur Moorea. J’ai sauté sur l’occasion, j’aime bien la glisse, le vent, je vis avec ça donc du coup je suis parti avec lui. De suite, cela a été « ouah, impressionnant ! ».
Techniquement, comment cela se passe ?
« A la base, on est des rameurs, mais dans ce cas, la rame est là pour aider la pirogue à prendre le surf ou à déjauger. La technique du maniement de la voile vient avant la force du rameur. Nous on fait du kite, ce n’est vraiment pas la même chose. On connaît le vent, mais faire avancer une pirogue avec la voile pour moi c’est tout nouveau. Je suis en position 1, en fa’ahoro, je donne le rythme au rameur mais tout ce qui est navigation à la voile, le peperu s’en charge. J’espère pouvoir apprendre au fur et à mesure car pour l’instant je découvre. »
Il y a également l’aspect culturel ?
« C’est pour ça que j’ai eu vraiment envie de participer. Les ancêtres ont peuplé les îles comme ça, en pirogue à voile. C’est en quelque sorte un hommage que l’on rend aux ancêtres, de pouvoir perpétuer ça maintenant. C’est donc une grosse satisfaction pour nous. On est là aussi pour éviter que cela se perde complètement. La plupart des gars qui s’y intéressent sont des vétérans, ils sont là pour nous montrer comment cela se passe. Nous les jeunes, on est là pour bien s’imprégner du fonctionnement pour les générations futures. »
Les Holopuni sont plus adaptées au Channel Crossing que les va’a motu ?
« C’est ça. C’est autre chose. Avec cette nouvelle technologie, tu peux faire des traversées inter-îles. Tu vas au large et qu’il y ait du vent ou non, tu peux traverser. Mélanger le passé et le moderne, c’est ce qui fait le truc en plus. On prend l’expérience des ancêtres, on marche sur leur pas, mais après au fur et à mesure on va faire évoluer le sport. C’est la pratique d’antan mélangée avec la pensée moderne. Merci à Vatea Quesnot qui m‘a permis de participer à cette aventure ainsi qu’à son fils Eric. » Propos recueillis par SB
Comment as-tu été amené à participer ?
« Cette année, j’ai suivi une étape du Waterman Tahiti Tour. Je fais aussi du kite avec Vatea sur Moorea. Un jour, il m’a demandé si je ne voulais pas venir avec eux pour ramener la pirogue Holopuni qui était à Taapuna, à Punaauia, en la faisant traverser le chenal pour la ramener sur Moorea. J’ai sauté sur l’occasion, j’aime bien la glisse, le vent, je vis avec ça donc du coup je suis parti avec lui. De suite, cela a été « ouah, impressionnant ! ».
Techniquement, comment cela se passe ?
« A la base, on est des rameurs, mais dans ce cas, la rame est là pour aider la pirogue à prendre le surf ou à déjauger. La technique du maniement de la voile vient avant la force du rameur. Nous on fait du kite, ce n’est vraiment pas la même chose. On connaît le vent, mais faire avancer une pirogue avec la voile pour moi c’est tout nouveau. Je suis en position 1, en fa’ahoro, je donne le rythme au rameur mais tout ce qui est navigation à la voile, le peperu s’en charge. J’espère pouvoir apprendre au fur et à mesure car pour l’instant je découvre. »
Il y a également l’aspect culturel ?
« C’est pour ça que j’ai eu vraiment envie de participer. Les ancêtres ont peuplé les îles comme ça, en pirogue à voile. C’est en quelque sorte un hommage que l’on rend aux ancêtres, de pouvoir perpétuer ça maintenant. C’est donc une grosse satisfaction pour nous. On est là aussi pour éviter que cela se perde complètement. La plupart des gars qui s’y intéressent sont des vétérans, ils sont là pour nous montrer comment cela se passe. Nous les jeunes, on est là pour bien s’imprégner du fonctionnement pour les générations futures. »
Les Holopuni sont plus adaptées au Channel Crossing que les va’a motu ?
« C’est ça. C’est autre chose. Avec cette nouvelle technologie, tu peux faire des traversées inter-îles. Tu vas au large et qu’il y ait du vent ou non, tu peux traverser. Mélanger le passé et le moderne, c’est ce qui fait le truc en plus. On prend l’expérience des ancêtres, on marche sur leur pas, mais après au fur et à mesure on va faire évoluer le sport. C’est la pratique d’antan mélangée avec la pensée moderne. Merci à Vatea Quesnot qui m‘a permis de participer à cette aventure ainsi qu’à son fils Eric. » Propos recueillis par SB