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Ouverture en fanfare à Fidji pour la banque française BRED


Gilles Montagnier, ambassadeur de France à Fidji, l’Attorney-General fidjien Aiyaz Sayed-Khaiyum et Darryl Constantin, Vice-président de la nouvelle BRED Bank (Fiji) Ltd (Source photo : ministère fidjien de l’information)
Gilles Montagnier, ambassadeur de France à Fidji, l’Attorney-General fidjien Aiyaz Sayed-Khaiyum et Darryl Constantin, Vice-président de la nouvelle BRED Bank (Fiji) Ltd (Source photo : ministère fidjien de l’information)
SUVA, lundi 26 novembre 2012 (Flash d’Océanie) – Après une inauguration discrète de sa première succursale fidjienne début novembre 2012, le groupe français Banque Populaire a accueilli vendredi 26 novembre plus d’un demi-millier d’invités pour une réception censée, cette fois-ci, marquer son arrivée sur le marché fidjien.
Pour ce qui avait été décrit début novembre comme une inauguration discrète (« soft opening ») de son premier établissement comme, il s’agissait d’ouvrir au public la première succursale, située en plein centre-ville, au rez-de-chaussée d’un grand centre commercial, en présence de personnalités locales, y compris le Gouverneur de la Banque Centrale Barry Whiteside,
Vendredi 23 novembre, l’inauguration a eu lieu sur un étage entier d’un grand centre commercial de la capitale, en présence notamment de l’Attorney General (chef des services juridiques du gouvernement fidjien et garde des sceaux) Aiyaz Sayed-Khaiyum, ainsi qu’un large éventail de la communauté des affaires et diplomatique.
Reprenant la position du gouvernement hôte, l’Attorney General fidjien a vanté les mérites d’une concurrence accrue dans le domaine bancaire, comparant l’arrivée de cette nouvelle banque à celle, il y a quelques années, d’un nouvel opérateur, Digicel, sur le marché de la téléphonie mobile, jusqu’alors dominé par Vodafone.
M. Sayed-Khaiyum a aussi estimé que l’arrivée de ce nouvel acteur sur le marché local plaçait désormais Fidji dans une position de « hub » financier pour toute la région Pacifique Sud.
Il a aussi souligné que le directeur de cette filiale de la banque française était un ressortissant de Fidji en la personne de M. Satish Deb.

« Fidji, pour nous, c’est très stratégique »

Darryl Constantin, Vice-président de BRED Bank (Fiji) Ltd, et par ailleurs directeur général de la filiale ouverte à Port-Vila (Vanuatu en mai 2008, estimait vendredi qu’après Fidji, d’autres pays océaniens pourraient encore venir.
« Est-ce qu’on regarde d’autres pays dans le Pacifique ? Je dis oui, (…) Dans les années à venir, je crois que la présence de BRED va se faire sentir dans le Pacifique, ça c’est sûr… Ça a été Vanuatu en 2008, puis il y a eu les chats d’actions dans la Bank of Queensland, et dans Bendigo Bank, en Australie, maintenant Fidji, (…) On est très bien reçus ici (…) Fidji, pour nous, c’est très stratégique. C’est près de Vanuatu, il y a une bonne synergie entre Vanuatu et Fidji et la Nouvelle-Calédonie », a-t-il confié au cours d’une interview accordée à Flash d’Océanie.

Depuis l’arrivée de la banque BRED sur le marché local, les autres acteurs, déjà présents sur le marché, ont multiplié les annonces de réduction des frais bancaires et des taux d’intérêt pour leurs clients.
La banque ANZ, lundi 19 novembre 2012, annonçait un abaissement des taux d’intérêt de ses prêts concernant l’achat de véhicules ainsi que sur ses prêts immobiliers.
La Bank South Pacific (BSP), mi-novembre 2012, a relaxé les conditions d’accès aux crédit à la propriété.
Cette même banque annonçait le 11 mai 2012 le lancement d’une nouvelle campagne de communication autour du thème : « Une Banque, Un Peuple ».
Cette campagne agressive devrait mettre en exergue la forte implantation de cette banque dans toutes les couches sociales et communautaires de l’archipel.
« Nous avons été les premiers à faire des dons en argent après les inondations de janvier (2012), pour venir en aide aux victimes aussi avec des rations alimentaires. En mars (2012) après les secondes inondations, BSP Papouasie-Nouvelle-Guinée a donné cent mille dollars (fidjiens) et mis en place des lignes de crédit de deux cent mille dollars pour des projets à caractère communautaire », soulignait alors la banque mélanésienne dont le cœur d’implantation se trouve en Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Dans un communiqué, le syndicat du secteur bancaire fidjien a laconiquement accueilli l’arrivée de la banque française, estimant que « la concurrence est toujours bénéfique ».

Début novembre, Barry Whiteside, Gouverneur de la Banque Centrale de Fidji, voyait déjà en l’arrivée de la BRED « une nouvelle ère dans le secteur financier à Fidji ».
Cet investissement français dans le secteur bancaire fidjien représenterait près de vingt millions d’euros, avec, dans les six mois à venir, l’ouverture de nouvelles succursales (5).
De son côté, la banque française, par la voix de son nouveau directeur local, Satish Deb, affiche depuis plusieurs mois déjà son intention d’apporter des innovations sur le marché local.
« Ce ne sera pas seulement juste une autre banque, nous serons hardis et différents », a-t-il assuré, en annonçant aussi des conditions très compétitives pour la clientèle à venir.
Pour commencer, la banque annonce un taux de rémunération sur les comptes épargne de l’ordre de 2,75 pour cent.

Au plan du groupe français, la banque BRED Fidji se place en tant que filiale du groupe COFIBRED (Compagnie Financière de la BRED), filiale de Bred-Banque Populaire.
Dans la région, la banque a fait des avancées ces dernières années en Australie et à Vanuatu, où elle a ouvert ses portes en mai 2008 et aurait capté depuis environ trente pour cent du marché local.
Elle est aussi bien implantée en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française.
M. Satish Deb a reconnu ces derniers mois que l’environnement concurrentiel de Fidji constituait un véritable challenge, « surtout quand il faut construire à partir de rien et recruter tout le personnel », mais il s’est déclaré « optimiste » que l’entreprise « réussira ».
« Notre objectif, c’est de satisfaire le marché bancaire de Fidji, de détail et d’entreprise », résumait-il récemment.
À partir de la mi-juin 2012, l’entreprise a entamé une séquence de formation du personnel nouvellement embauché, en vue de préparer l’ouverture de la première succursale ainsi que celle du siège (avec une vingtaine d’employés), situé au cinquième étage d’un centre commercial récemment construit, en plein centre ville.
L’ouverture d’autres succursales, en-dehors de la capitale, est d’ores et déjà envisagée, comme à Nadi, à Lautoka, à Ba et à Nausori (grande banlieue de Suva), a révélé le directeur local en ajoutant que le slogan, pour ce pays anglophone, considéré comme « porteur », était « It’s All About You » (Il s’agit de vous).
« Nous avons l’intention de jouer un rôle actif dans le développement économique de ce pays et d’être à l’écoute des besoins de nos clients », a-t-il promis.

Les premières approches de la part du groupe bancaire COFIBRED, sous forme de demande de licence, étaient intervenues en juin 2011.
La demande avait été approuvée par la RBF en octobre 2011.

Approfondir les relations commerciales avec les territoires français du Pacifique

Selon le Gouverneur de la banque centrale fidjienne, « le potentiel existe aussi pour approfondir les relations commerciales avec les pays du Pacifique où la BRED est présente, en particulier les territoires français, ainsi qu’avec le réseau mondial de la BRED ».
Le Directeur Général adjoint du groupe bancaire français BRED, Yves Jacquot, et le directeur de sa filiale vanuatuane récemment implantée, Darryl Constantin, se trouvaient à Suva les 3 et 4 janvier 2012, en vue de la finalisation de l’implantation de ce groupe à Fidji.
Yves Jacquot pourrait à nouveau se rendre à Fidji début 2013.

Au cours de cette mission, les responsables de ce groupe bancaire français également implanté en d’autres points de l’Océanie (notamment en Nouvelle-Calédonie via la BCI -Banque Calédonienne d\'Investissement- et plus récemment à Vanuatu, mais aussi en Australie (Bank of Queensland et Bendigo Bank -Melbourne-) et en Polynésie française, avaient commencé par rencontrer les plus hautes autorités de l’archipel, dont le Premier ministre Contre-amiral Franck Bainimarama et l’Attorney General Aiyaz Sayed-Khaiyum, ainsi que le Gouverneur de la Banque de Réserve de Fidji.
Au cours de ce bref séjour, qui a aussi inclus des rencontres avec l’Ambassadeur de France à Fidji, Gilles Montagnier, les responsables avaient notamment évoqué les dernières phases préalables à l’implantation officielle de cette banque française à Fidji, qui constitue aussi une première en matière d’investissement d’une banque européenne dans cet archipel.
Le marché bancaire des îles Fidji a été dominé, ces dernières décennies, par des banques affiliées à des groupes Australiens et Néo-zélandais, dont les groupe ANZ et Westpac.
Le groupe australien Colonial a récemment cédé ses intérêts à un consortium baptisé Bank South Pacific (BSP), avec comme cœur de marché toute la Mélanésie, qui a racheté le réseau et entrepris, depuis, une campagne agressive de « rebranding ».
Une quatrième banque, établie de longue date, est directement affiliée à l’Inde : il s’agit de la Bank of Baroda (BOB).


pad

Rédigé par PAD le Lundi 26 Novembre 2012 à 05:05 | Lu 2064 fois