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Olivier Kressmann élu président du Medef pour deux ans de plus


Teiva Godefroy (nouveau vice-président du Medef), Olivier Kressmann (président reconduit) et Shany Barotto (trésorier reconduit). Sur la photo il manque Narii Faugerat, deuxième vice-président, pour compléter le bureau.
Teiva Godefroy (nouveau vice-président du Medef), Olivier Kressmann (président reconduit) et Shany Barotto (trésorier reconduit). Sur la photo il manque Narii Faugerat, deuxième vice-président, pour compléter le bureau.
PAPEETE, le 18 mars 2016 - Il l'a annoncé : ce sera son dernier mandat à la tête de l'organisation patronale. Malgré tout, Olivier Kressmann a été réélu président du Medef à l'unanimité jeudi dernier lors de son assemblée générale, fort de son bilan.

Jeudi 17 mars au soir, le Medef se réunissait pour son assemblée générale ordinaire. À l'ordre du jour, valider le rapport moral et financier 2015, le budget 2016 et surtout élire le bureau de l'organisation patronale pour les deux ans qui viennent.

Olivier Kressmann, patron des patrons polynésiens depuis 2014, était le seul candidat à sa succession et a été reconduit sans coup férir. Les chefs d'entreprise ont largement approuvé son action à la tête de leur organisation, en particulier son lobbying jusqu'à Paris pour sauver la défiscalisation, en conjonction avec le Medef de Nouvelle-Calédonie et nos élus à l'Assemblée et au Sénat.

Ses interventions pour défendre les intérêts des entreprises dans les dossiers chauds du moment ont aussi été saluées : réforme de la protection sociale, de l'apprentissage, des contributions sur les avantages en nature (en particulier le dossier bouillant des retraites complémentaires).

Seul le vice-président de l'organisation a changé. C'est Teiva Godefroy, patron de Somalu, qui vient seconder le patron d'IDT pour deux ans. Olivier Kressmann a également assuré qu'il ne se représentera pas en 2018.


Teiva Godefroy, élu vice-président du Medef

"Pour ceux qui ne me connaissent pas, je dirige le groupe Somalu depuis 30 ans, nous avons quatre entreprises en Polynésie. C'était anciennement le groupe Somac, qui a aujourd'hui conservé des entreprises de second œuvre dans le bâtiment.

C'est mon premier mandat au Medef. On va dire ça faisait 30 ans que je dormais au fond de la classe... Certains de mes collègues sont venus me dépoussiérer en me demandant de venir les aider. C'est vrai qu'après 30 ans d'entreprise, il est temps de venir aider un petit peu au développement de ce syndicat des entreprises. De toute façon, je suis dans la même ligne que l'équipe, je ne suis absolument pas là pour changer quoi que ce soit, bien au contraire. Je suis là pour maintenir l'organisme à mon sens est fort dynamique et est bien parti."



Conversations de cocktail après l'assemblée générale

Sébastien Mollard, président de Tai Moana (économie bleue)
"Le secteur de l'économie bleue est assez méconnu de la population, mais représente aujourd'hui la deuxième ressource du Territoire, quand on met bout à bout tous les secteurs concernés par la mer. Dans le nautisme, on voit une croissance des activités de croisière et de charter, avec une volonté du gouvernement d'aller encore plus loin dans ces secteurs. Il y a aussi des avancées dans le domaine de l'énergie, avec de nouveaux projets de SWAC, alors qu'il faut le rappeler, la Polynésie est déjà le premier producteur d'énergie dans ce domaine au monde. Il y a aussi des partenariats qui ont été lancés pour essayer de développer l'énergie thermique des mers…

Dans notre secteur, les gens sont optimistes. Il y a un potentiel, une volonté d'aller de l'avant, et au niveau du gouvernement avec la nomination d'un ministre de l'Economie Bleue, une volonté de développer ce secteur."



Yoann Lamisse, président du Syndicat des industriels de Polynésie française (SIPOF)
"L'industrie est une espèce de gros bulldozer qui a mis très longtemps à s'arrêter depuis 2008. C'est un des secteurs qui a le moins baissé en termes d'emploi, mais il aura aussi du mal à redémarrer. Après, bien sûr, il y a des investissements, des gens qui continuent d'y croire, mais sur des secteurs déjà existants. Au final, l'industrie a pour but de travailler le PIB, c'est-à-dire de dépenser moins à l'extérieur pour produire localement, et ce leitmotif, ce n'est pas les derniers investissements que l'on a vu qui vont relancer le marché et créer du travail. On n'arrive pas à faire de l'export, mais on peut contrer les dépenses que l'on fait à l'extérieur.

Mais des mesures comme le prolongement de la défiscalisation métropolitaine sont d'excellentes nouvelles, car les outils productifs dans lesquels nous devons investir sont très lourds. Dans l'industrie, il n'est pas rare de devoir investir 200 à 300 millions pour un chiffre d'affaires global de 200 à 250 millions. Donc la défisc est importante dans son maintien, ces investissements se font avec une vision sur 10 à 15 ans à venir."



Jules Chang, ancien président du MEDEF et de la CCISM, propriétaire de la société Cotada (acconage)
"Ce soir, l'assemblée générale a reconduit le bureau, je pense qu'ils ont effectivement fait du bon travail. Sinon au niveau de l'économie, il y a effectivement un tout petit peu d'amélioration, mais sans de grands investissements, la crise ne se résorbera pas. Sans les grands travaux, Mahana Beach, Hao, c'est foutu. Plus de 10 000 emplois ont été détruits depuis 2008, et dans nos secteurs, on voit bien que cette masse d'argent ne circule plus, et plus rien ne marche. On n'attend plus que ces grands travaux. Ça traine, ça traine, mais est-ce qu'on a encore le temps de résister…"

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 18 Mars 2016 à 16:40 | Lu 1844 fois