NEW YORK, 4 octobre 2016 - Edouard Fritch a introduit lundi, par le biais de la délégation de Papouasie-Nouvelle-Guinée à l'ONU, une demande de retrait de la Polynésie française de la liste onusienne des territoires non autonomes à décoloniser.
L’information a été dévoilée mardi par le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), durant les débats de la 4e commission de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies : "J’ai pris note de la volonté exprimée lundi par (Edouard Fritch) de retirer la Polynésie française de la liste des territoires à décoloniser". Cette demande aurait été déposée par le truchement du représentant de PNG, lundi au secrétariat de l'Assemblée générale de l'ONU. L’Organisation des Nations unies doit maintenant vérifier l’admissibilité de cette requête qui pourrait mettre un terme au processus d'autodétermination initié en mai 2013, à la demande des souverainistes polynésiens.
"La suppression de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes serait une violation de notre autodétermination", s'est insurgé en commission l'ancien sénateur polynésien Richard Tuheiava, membre de la délégation souverainiste.
"Le colonialisme par consentement reste du colonialisme" a simplement observé à l'issue des débats Carlyle Corbin, spécialiste de la colonisation et ancien ministre des affaires étrangères des îles Vierges américaines.
La 4ème commission de l’Assemblée générale de l’ONU avait à examiner, mardi, le projet de résolution adopté le 5 juin dernier par le comité des 24, en charge des questions de décolonisation. Deux thèmes y sont mis en avant : la demande à l’Etat d’un renforcement des compétences de la Polynésie française sur ses ressources naturelles, et notamment minérales sous-marines, compte tenu de la problématique statutaire liée à la question des matières premières stratégiques ; par ailleurs un effort de transparence est demandé à la France concernant les retombées environnementales, écologiques, sanitaires et autres des essais nucléaires français dans le Pacifique, et en particulier sur les conséquences de l’exposition aux rayonnements ionisants.
Mardi, le chef de l’exécutif polynésien est intervenu comme prévu pendant 10 minutes pour démonter point par point les mises à jour suggérées par le projet de résolution dans le cadre de la poursuite du processus d'autodétermination de la Polynésie française.
Edouard Fritch a axé son discours autour de quatre grand thèmes : les indépendantistes sont minoritaires en Polynésie française ; le fait nucléaire, reconnu par la France dans ses conséquences sanitaires, environnementales et économiques ; l’exploitation des ressources naturelles ; l’intégration au Forum des îles du Pacifique.
Lors de cette 3e réunion de la commission en charge des questions de politique spéciales et de la décolonisation, il a d'abord insisté sur le fait "qu'il est temps de (...) livrer le point de vue du plus grand nombre des Polynésiens : les autonomistes". Edouard Fritch a rappelé que la Polynésie dispose d'une très grande autonomie et que la collectivité s'est largement émancipée du colonialisme : "nous ne sommes pas encore en mesure de mettre en œuvre toutes les compétences qui nous sont dévolues aujourd’hui", a-t-il rappelé devant la commission. "Si la France était encore un Etat colonial (...) je pense que cela se saurait sur la scène internationale".
Au sujet de la question du nucléaire, le président polynésien a dénoncé une désinformation de la part des souverainistes : "Lors de votre séance du 8 octobre 2013, les orateurs ont omis de vous préciser que la France nous verse chaque année 180 millions USD, soit 15% de notre budget à ce titre (...) et qu'elle a reconnu le fait nucléaire depuis 2010".
Sur la question du problème statutaire lié aux matières premières stratégiques, il a affirmé : "J'ai demandé à ce que notre statut d'autonomie soit modifié en ce sens. Ce que l'Etat a accepté". Un "toilettage" du statut d'autonomie de la Polynésie française doit être présenté avant la fin de l'année. Pour l'instant, la collectivité a pleine compétence sur l'exploration et l'exploitation de ses ressources sur la totalité de sa zone économique exclusive, à l'exception des "matières premières stratégiques". Or la liste de celles-ci est fixée par décret.
Edouard Fritch a aussi rappelé que la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie ont été admis cette année comme membres à part entière du Forum du Pacifique, qualité réservée jusqu’alors aux seuls Etats souverains. Le chef de l’exécutif polynésien a surtout beaucoup insisté sur le fait que les autonomistes ont remporté toutes les élections, depuis 10 ans dans la collectivité ultramarine, et qu’à ce titre les Polynésiens sont majoritairement favorables au maintien de leur lien actuel avec l’Etat français. "Les Polynésiens ne sont ni opprimés, ni des citoyens de seconde zone. (Ils) jouissent des mêmes droits que l'ensemble des Français", a-t-il martelé.
Puis à l’issue de cette réunion, le leader autonomiste a déploré devant la presse cette situation par laquelle "l’ONU devient la place privilégiée pour laver le linge sale de la Polynésie française : tout ce qui est problème interne au Pays ; tout ce qui est lié à l’exercice de nos compétences et qui ne fonctionne pas… Si vous voulez être informé, venez à l’ONU et vous aurez des précisions sur ce qui se passe en Polynésie française".
Après New York, Edouard Fritch doit se rendre à Paris jusqu'au 9 octobre. Il devrait y évoquer avec l'Etat le projet de toilettage statutaire actuellement à l'étude, de même que le projet d'accord de Papeete, ou encore le projet de modification du décret d'application de la loi Morin, pour l'indemnisation des victimes du nucléaire.
L’information a été dévoilée mardi par le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée (PNG), durant les débats de la 4e commission de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies : "J’ai pris note de la volonté exprimée lundi par (Edouard Fritch) de retirer la Polynésie française de la liste des territoires à décoloniser". Cette demande aurait été déposée par le truchement du représentant de PNG, lundi au secrétariat de l'Assemblée générale de l'ONU. L’Organisation des Nations unies doit maintenant vérifier l’admissibilité de cette requête qui pourrait mettre un terme au processus d'autodétermination initié en mai 2013, à la demande des souverainistes polynésiens.
"La suppression de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes serait une violation de notre autodétermination", s'est insurgé en commission l'ancien sénateur polynésien Richard Tuheiava, membre de la délégation souverainiste.
"Le colonialisme par consentement reste du colonialisme" a simplement observé à l'issue des débats Carlyle Corbin, spécialiste de la colonisation et ancien ministre des affaires étrangères des îles Vierges américaines.
La 4ème commission de l’Assemblée générale de l’ONU avait à examiner, mardi, le projet de résolution adopté le 5 juin dernier par le comité des 24, en charge des questions de décolonisation. Deux thèmes y sont mis en avant : la demande à l’Etat d’un renforcement des compétences de la Polynésie française sur ses ressources naturelles, et notamment minérales sous-marines, compte tenu de la problématique statutaire liée à la question des matières premières stratégiques ; par ailleurs un effort de transparence est demandé à la France concernant les retombées environnementales, écologiques, sanitaires et autres des essais nucléaires français dans le Pacifique, et en particulier sur les conséquences de l’exposition aux rayonnements ionisants.
Mardi, le chef de l’exécutif polynésien est intervenu comme prévu pendant 10 minutes pour démonter point par point les mises à jour suggérées par le projet de résolution dans le cadre de la poursuite du processus d'autodétermination de la Polynésie française.
Edouard Fritch a axé son discours autour de quatre grand thèmes : les indépendantistes sont minoritaires en Polynésie française ; le fait nucléaire, reconnu par la France dans ses conséquences sanitaires, environnementales et économiques ; l’exploitation des ressources naturelles ; l’intégration au Forum des îles du Pacifique.
Lors de cette 3e réunion de la commission en charge des questions de politique spéciales et de la décolonisation, il a d'abord insisté sur le fait "qu'il est temps de (...) livrer le point de vue du plus grand nombre des Polynésiens : les autonomistes". Edouard Fritch a rappelé que la Polynésie dispose d'une très grande autonomie et que la collectivité s'est largement émancipée du colonialisme : "nous ne sommes pas encore en mesure de mettre en œuvre toutes les compétences qui nous sont dévolues aujourd’hui", a-t-il rappelé devant la commission. "Si la France était encore un Etat colonial (...) je pense que cela se saurait sur la scène internationale".
Au sujet de la question du nucléaire, le président polynésien a dénoncé une désinformation de la part des souverainistes : "Lors de votre séance du 8 octobre 2013, les orateurs ont omis de vous préciser que la France nous verse chaque année 180 millions USD, soit 15% de notre budget à ce titre (...) et qu'elle a reconnu le fait nucléaire depuis 2010".
Sur la question du problème statutaire lié aux matières premières stratégiques, il a affirmé : "J'ai demandé à ce que notre statut d'autonomie soit modifié en ce sens. Ce que l'Etat a accepté". Un "toilettage" du statut d'autonomie de la Polynésie française doit être présenté avant la fin de l'année. Pour l'instant, la collectivité a pleine compétence sur l'exploration et l'exploitation de ses ressources sur la totalité de sa zone économique exclusive, à l'exception des "matières premières stratégiques". Or la liste de celles-ci est fixée par décret.
Edouard Fritch a aussi rappelé que la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie ont été admis cette année comme membres à part entière du Forum du Pacifique, qualité réservée jusqu’alors aux seuls Etats souverains. Le chef de l’exécutif polynésien a surtout beaucoup insisté sur le fait que les autonomistes ont remporté toutes les élections, depuis 10 ans dans la collectivité ultramarine, et qu’à ce titre les Polynésiens sont majoritairement favorables au maintien de leur lien actuel avec l’Etat français. "Les Polynésiens ne sont ni opprimés, ni des citoyens de seconde zone. (Ils) jouissent des mêmes droits que l'ensemble des Français", a-t-il martelé.
Puis à l’issue de cette réunion, le leader autonomiste a déploré devant la presse cette situation par laquelle "l’ONU devient la place privilégiée pour laver le linge sale de la Polynésie française : tout ce qui est problème interne au Pays ; tout ce qui est lié à l’exercice de nos compétences et qui ne fonctionne pas… Si vous voulez être informé, venez à l’ONU et vous aurez des précisions sur ce qui se passe en Polynésie française".
Après New York, Edouard Fritch doit se rendre à Paris jusqu'au 9 octobre. Il devrait y évoquer avec l'Etat le projet de toilettage statutaire actuellement à l'étude, de même que le projet d'accord de Papeete, ou encore le projet de modification du décret d'application de la loi Morin, pour l'indemnisation des victimes du nucléaire.