PAPEETE, le 31 août 2015 - [Article mis à jour le 1er septembre] Les chiffres de la démographie polynésienne pour 2015 sont tombés : nous étions officiellement 271 800 habitants au 31 décembre 2014, alors que la société polynésienne achève sa transition démographique et ressemble de plus en plus à celles des pays occidentaux.
La population de la Polynésie française s'établit donc à 271 800 habitants pour fin 2014. Elle a augmenté de 1300 personnes sur l'année. Dans le détail, il y a eu 4 161 naissances pour 1 424 décès. Le reste est dû à l'important déficit migratoire qui frappe la Polynésie en même temps que la crise économique, et atteint 1550 départs par an depuis 2007 (estimation ISPF) alors qu'il était négligeable auparavant.
Cette progression représente 0,5% d'augmentation de la population. Très loin des taux que nous atteignions dans les années 90, où nos rangs augmentaient de 1,9% chaque année. C'était l'époque où il fallait construire toujours plus d'écoles et surcharger les classes pour accueillir tous ces nouveaux enfants. Aujourd'hui, ce sont ces jeunes à qui il faut donner un emploi… Mais notre transition démographique est terminée et le nombre de bébés qui naissent sur le Territoire est en constante baisse depuis 2008. Le pic du nombre de bébés a été atteint en 1988.
Du coup, le taux d'accroissement naturel de notre population, à 0,5% par an, a pratiquement rejoint celui de la métropole (+0,4%). "Cette diminution des naissances s'explique par l'émigration de jeunes adultes et surtout par la baisse progressive de la fécondité" analyse l'ISPF.
Justement, l'indice de fécondité, à 1,96 enfant par femme, est même passé sous celui de la métropole (1,98). "La fécondité est ainsi à un niveau légèrement inférieur à celle de la métropole, alors qu’elle était deux fois supérieure il y a deux générations" note le rapport. Si cet indice continue de baisser, il faudra même s'attendre, à long terme, à ce que la population commence à diminuer.
ON SE MARIE PLUS QU'EN FRANCE, MAIS PLUS TARD
Le rapport de l'ISPF qui nous donne ces chiffres regorge d'autres informations, souvent comparées à la métropole. L'année dernière, le taux de nuptialité s'établissait ainsi au Fenua à 5,5 mariages pour mille habitants, largement au-dessus de la France métropolitaine (à 3,6‰).
Par contre, ici on se marie plus tard (en moyenne à 32,5 ans pour les femmes, 35,9 ans pour les hommes) qu'en France (30,5 et 32,3 ans). L'âge auquel on se marie a augmenté de 6 ans en 30 ans… Mais a diminué d'un an en 2014 par rapport à l'année précédente, pour une raison qui n'est pas analysée par le rapport. On note également que l'écart d'âge entre les époux est en moyenne presque deux fois plus important dans la société polynésienne qu'en métropole.
Par contre, l'âge moyen des mères est de 27,5 ans dans nos îles, contre 30,3 ans dans l'Hexagone. Donc si en France celles qui se marient ont sensiblement le même âge (en moyenne) que celles qui font des enfants, en Polynésie les femmes auront globalement tendance à faire leurs enfants d'abord puis à se marier quand leur progéniture termine la maternelle…
MORTALITÉ INFANTILE ET ESPÉRANCE DE VIE DANS LE ROUGE
Du côté négatif, la mortalité infantile reste deux fois plus élevée qu'en France, avec le terrible chiffre de 28 décès d'enfants âgés de moins d'un an en 2014, soit 6,7 décès pour 1000 bébés. Pourtant, ce chiffre était en forte baisse entre 2008 et 2011, quand le taux oscillait entre 4,6 et 5,7 décès pour mille nourrissons. En 2012, il explosait à 7,2‰, puis augmentait encore à 8,8‰ en 2013, pour donc redescendre l'année dernière. L'ouverture du CHPF en novembre 2010 n'aura donc pas été une solution miracle, alors que les épidémies de dengue, de zika, de chikungunya et de diarrhée aigüe frappaient le pays.
Autre mauvaise nouvelle, notre espérance de vie est aussi en retrait. Les hommes nés en Polynésie aujourd'hui pourraient ainsi espérer vivre jusqu'à 73,8 ans en moyenne (si les conditions de mortalité restaient exactement les mêmes qu'aujourd'hui), contre 79,3 ans en métropole. Pour les femmes l'écart est encore bien plus important puisque cette espérance de vie est de 78 ans en Polynésie contre 85,5 ans en métropole. Au Fenua, cet indicateur stagne depuis 2011, "du fait d’une mortalité plus importante".
La population de la Polynésie française s'établit donc à 271 800 habitants pour fin 2014. Elle a augmenté de 1300 personnes sur l'année. Dans le détail, il y a eu 4 161 naissances pour 1 424 décès. Le reste est dû à l'important déficit migratoire qui frappe la Polynésie en même temps que la crise économique, et atteint 1550 départs par an depuis 2007 (estimation ISPF) alors qu'il était négligeable auparavant.
Cette progression représente 0,5% d'augmentation de la population. Très loin des taux que nous atteignions dans les années 90, où nos rangs augmentaient de 1,9% chaque année. C'était l'époque où il fallait construire toujours plus d'écoles et surcharger les classes pour accueillir tous ces nouveaux enfants. Aujourd'hui, ce sont ces jeunes à qui il faut donner un emploi… Mais notre transition démographique est terminée et le nombre de bébés qui naissent sur le Territoire est en constante baisse depuis 2008. Le pic du nombre de bébés a été atteint en 1988.
Du coup, le taux d'accroissement naturel de notre population, à 0,5% par an, a pratiquement rejoint celui de la métropole (+0,4%). "Cette diminution des naissances s'explique par l'émigration de jeunes adultes et surtout par la baisse progressive de la fécondité" analyse l'ISPF.
Justement, l'indice de fécondité, à 1,96 enfant par femme, est même passé sous celui de la métropole (1,98). "La fécondité est ainsi à un niveau légèrement inférieur à celle de la métropole, alors qu’elle était deux fois supérieure il y a deux générations" note le rapport. Si cet indice continue de baisser, il faudra même s'attendre, à long terme, à ce que la population commence à diminuer.
ON SE MARIE PLUS QU'EN FRANCE, MAIS PLUS TARD
Le rapport de l'ISPF qui nous donne ces chiffres regorge d'autres informations, souvent comparées à la métropole. L'année dernière, le taux de nuptialité s'établissait ainsi au Fenua à 5,5 mariages pour mille habitants, largement au-dessus de la France métropolitaine (à 3,6‰).
Par contre, ici on se marie plus tard (en moyenne à 32,5 ans pour les femmes, 35,9 ans pour les hommes) qu'en France (30,5 et 32,3 ans). L'âge auquel on se marie a augmenté de 6 ans en 30 ans… Mais a diminué d'un an en 2014 par rapport à l'année précédente, pour une raison qui n'est pas analysée par le rapport. On note également que l'écart d'âge entre les époux est en moyenne presque deux fois plus important dans la société polynésienne qu'en métropole.
Par contre, l'âge moyen des mères est de 27,5 ans dans nos îles, contre 30,3 ans dans l'Hexagone. Donc si en France celles qui se marient ont sensiblement le même âge (en moyenne) que celles qui font des enfants, en Polynésie les femmes auront globalement tendance à faire leurs enfants d'abord puis à se marier quand leur progéniture termine la maternelle…
MORTALITÉ INFANTILE ET ESPÉRANCE DE VIE DANS LE ROUGE
Du côté négatif, la mortalité infantile reste deux fois plus élevée qu'en France, avec le terrible chiffre de 28 décès d'enfants âgés de moins d'un an en 2014, soit 6,7 décès pour 1000 bébés. Pourtant, ce chiffre était en forte baisse entre 2008 et 2011, quand le taux oscillait entre 4,6 et 5,7 décès pour mille nourrissons. En 2012, il explosait à 7,2‰, puis augmentait encore à 8,8‰ en 2013, pour donc redescendre l'année dernière. L'ouverture du CHPF en novembre 2010 n'aura donc pas été une solution miracle, alors que les épidémies de dengue, de zika, de chikungunya et de diarrhée aigüe frappaient le pays.
Autre mauvaise nouvelle, notre espérance de vie est aussi en retrait. Les hommes nés en Polynésie aujourd'hui pourraient ainsi espérer vivre jusqu'à 73,8 ans en moyenne (si les conditions de mortalité restaient exactement les mêmes qu'aujourd'hui), contre 79,3 ans en métropole. Pour les femmes l'écart est encore bien plus important puisque cette espérance de vie est de 78 ans en Polynésie contre 85,5 ans en métropole. Au Fenua, cet indicateur stagne depuis 2011, "du fait d’une mortalité plus importante".