PAPEETE, le 14 octobre 2017 - Le spectacle Ned Choquitto, l’autre Don Quichotte, écrit et mis en scène par Julien Gué et interprété par Dylan Tiarii et Maki Teharuru sera présenté vendredi à la Maison de la culture. Il a déjà été joué à Tahiti et Huahine en début d'année. L’occasion de (re)découvrir l’œuvre de Miguel de Cervantés Saavedra planté dans un décor polynésien.
"C’est le Don Quichotte de Cervantès qui a été sérieusement raccourci", explique Julien Gué, metteur en scène du spectacle Ned Choquitto, l’autre Don Quichotte. "J’ai repris les mêmes mots, mais j’ai changé le nom des lieux et des personnages. C’est l’histoire de Cervantès traduite par Louis Viardot, dans le Tahiti contemporain. Les deux héros sont des SDF qui vivent et se rencontrent dans les rues de Papeete." Des héros qui parlent la langue du XVIIème siècle.
Une poubelle, un landau, un banc. Le décor est minimaliste. Ned Choquitto et Sannos Pancha portent un tee-shirt et un short. Les deux SDF sont "accrochés à un banc public et un réverbère comme des naufragés à une épave. Chacun à sa manière tentant d’atteindre l’autre bout de la nuit", explique le metteur en scène.
Vivre et survivre
Ned Choquitto est un homme "qui s’est perdu dans ses rêves. Mis dehors il arrive dans la rue où il s’invente une vie. Il cherche refuge dans un mode chevaleresque", décrit Maki Teharuru. Sannos Pancha est, quant à lui, "quelqu’un de très pragmatique, de terre à terre. S’il a mal il pense d’abord à comment se soigner. Quand un problème se pose, il part en quête de solutions". Ils ont tous les deux leur manière de réagir pour survivre dans la rue. Pour vivre, le premier a besoin du second, et réciproquement.
La musique, le chant et les arts traditionnels polynésiens tiennent une place prépondérante. Ned Choquitto réalise notamment un puissant hakka en fin de spectacle. La pièce est présentée par la compagnie To’u fenua e motu de Julien Gué. "Quand je suis arrivé en Polynésie en 2000 je pensais ne plus jamais faire de théâtre", dit celui-ci.
"Je me suis aperçu qu’il n’y en avait plus ici, ce qui était troublant car il n’existe aucune civilisation dans le monde qui n’ait développé une forme quelconque de théâtre." Plus que troublant, le fait lui est apparu "terrifiant" dans une société de tradition orale.
Inventer un théâtre polynésien contemporain
En 2001, il a monté une compagnie avec pour objectif "d’inventer un théâtre polynésien contemporain". Pour ça il lui fallait trouver des "gens prêts à relever le défi". Et puis il a rencontré Dylan Tiarii et Maki Teharuu.
Les deux acteurs ont découvert le théâtre sur les bancs de l’école. Touchés au cœur, ils sont comme tatoués par cet art qu’ils pratiquent désormais assidument, à la manière de professionnels. "C’était une activité extrascolaire", rapporte Dylan Tiarii qui prend beaucoup de plaisir à jouer. "C’est un moyen de m’évader de ma vie étudiante", précise-t-il en se pliant désormais aux contraintes associées à la pratique de son art.
"C’est le Don Quichotte de Cervantès qui a été sérieusement raccourci", explique Julien Gué, metteur en scène du spectacle Ned Choquitto, l’autre Don Quichotte. "J’ai repris les mêmes mots, mais j’ai changé le nom des lieux et des personnages. C’est l’histoire de Cervantès traduite par Louis Viardot, dans le Tahiti contemporain. Les deux héros sont des SDF qui vivent et se rencontrent dans les rues de Papeete." Des héros qui parlent la langue du XVIIème siècle.
Une poubelle, un landau, un banc. Le décor est minimaliste. Ned Choquitto et Sannos Pancha portent un tee-shirt et un short. Les deux SDF sont "accrochés à un banc public et un réverbère comme des naufragés à une épave. Chacun à sa manière tentant d’atteindre l’autre bout de la nuit", explique le metteur en scène.
Vivre et survivre
Ned Choquitto est un homme "qui s’est perdu dans ses rêves. Mis dehors il arrive dans la rue où il s’invente une vie. Il cherche refuge dans un mode chevaleresque", décrit Maki Teharuru. Sannos Pancha est, quant à lui, "quelqu’un de très pragmatique, de terre à terre. S’il a mal il pense d’abord à comment se soigner. Quand un problème se pose, il part en quête de solutions". Ils ont tous les deux leur manière de réagir pour survivre dans la rue. Pour vivre, le premier a besoin du second, et réciproquement.
La musique, le chant et les arts traditionnels polynésiens tiennent une place prépondérante. Ned Choquitto réalise notamment un puissant hakka en fin de spectacle. La pièce est présentée par la compagnie To’u fenua e motu de Julien Gué. "Quand je suis arrivé en Polynésie en 2000 je pensais ne plus jamais faire de théâtre", dit celui-ci.
"Je me suis aperçu qu’il n’y en avait plus ici, ce qui était troublant car il n’existe aucune civilisation dans le monde qui n’ait développé une forme quelconque de théâtre." Plus que troublant, le fait lui est apparu "terrifiant" dans une société de tradition orale.
Inventer un théâtre polynésien contemporain
En 2001, il a monté une compagnie avec pour objectif "d’inventer un théâtre polynésien contemporain". Pour ça il lui fallait trouver des "gens prêts à relever le défi". Et puis il a rencontré Dylan Tiarii et Maki Teharuu.
Les deux acteurs ont découvert le théâtre sur les bancs de l’école. Touchés au cœur, ils sont comme tatoués par cet art qu’ils pratiquent désormais assidument, à la manière de professionnels. "C’était une activité extrascolaire", rapporte Dylan Tiarii qui prend beaucoup de plaisir à jouer. "C’est un moyen de m’évader de ma vie étudiante", précise-t-il en se pliant désormais aux contraintes associées à la pratique de son art.
"Je pensais (…) que cet art était réservé aux autres, aux gens cultivé"
Maki : "Ce texte montre que malgré une ‘sale’ situation on peut toujours avancer. Sans rêve on n’avance pas mais sans pied dans la réalité non plus, il faut un équilibre des deux. Cette interprétation est un espoir de renaissance pour notre théâtre à nous. Le polynésien qui cherche toujours à rire va réussir à entrer dans une tragédie car on lui apporte du rire avec Ned Choquitto."
Dylan : "Je pensais, avant de rencontrer Julien et de faire du théâtre que cet art était réservé aux autres, aux gens cultivés, à ceux qui maîtrisent la langue française. En fait, je ne le connaissais pas suffisamment. J’avoue que je confondais même le théâtre avec l’opéra. Depuis, je pense qu’il faut arrêter de croire que le théâtre est réservé aux autres, aux popa’a, aux étrangers. On a nous aussi notre théâtre. La preuve avec Ned Choquitto."
Maki : "Ce texte montre que malgré une ‘sale’ situation on peut toujours avancer. Sans rêve on n’avance pas mais sans pied dans la réalité non plus, il faut un équilibre des deux. Cette interprétation est un espoir de renaissance pour notre théâtre à nous. Le polynésien qui cherche toujours à rire va réussir à entrer dans une tragédie car on lui apporte du rire avec Ned Choquitto."
Dylan : "Je pensais, avant de rencontrer Julien et de faire du théâtre que cet art était réservé aux autres, aux gens cultivés, à ceux qui maîtrisent la langue française. En fait, je ne le connaissais pas suffisamment. J’avoue que je confondais même le théâtre avec l’opéra. Depuis, je pense qu’il faut arrêter de croire que le théâtre est réservé aux autres, aux popa’a, aux étrangers. On a nous aussi notre théâtre. La preuve avec Ned Choquitto."
Pratique
Ned Choquitto, l’autre Don Quichotte, le vendredi 20 octobre à 19 heures au petit théâtre de la Maison de la culture.
Renseignements au 40 54 45 44
Ned Choquitto, l’autre Don Quichotte, le vendredi 20 octobre à 19 heures au petit théâtre de la Maison de la culture.
Renseignements au 40 54 45 44