La composition des listes électorales pour les élections provinciales et l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie seront au menu du prochain Comité des signataires de l'accord de Nouméa, qui se tiendra jeudi à Matignon.
Ce comité, qui réunit des élus calédoniens indépendantistes et non indépendantistes, intervient après un comité exceptionnel des signataires en juin dernier, au cours duquel avait été trouvé un accord sur la question sensible des corps électoraux et notamment sur les modalités d'inscription automatique de Calédoniens sur la liste électorale pour le référendum d'autodétermination de 2018.
Jeudi, les discussions porteront sur le règlement d'une divergence d'interprétation sur les conditions d'inscription sur les listes électorales provinciales (prochaines élections prévues en 2019).
Les participants devraient également s'entretenir sur l'avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie à l'issue du référendum d'autodétermination, à l'occasion de la restitution des réflexions conduites par une équipe d'experts conduites par Alain Chrisnacht et Jean-François Merle.
"Il faut utiliser au mieux 2016 car c'est la dernière année utile avant la fin de l'accord de Nouméa. 2017 va être phagocytée par les élections présidentielle et législatives", a déclaré à l'AFP Sonia Backés, présidente du groupe Les Républicains au Congrès.
L'accord de Nouméa (1998) prévoit un processus de décolonisation via des transferts progressifs de compétences et la préparation du futur référendum d'autodétermination qui doit se tenir au plus tard en 2018. Si la réponse est "non" à l'accession à la pleine souveraineté, une seconde consultation aura lieu en 2020. Et si le non l'emporte encore, une troisième consultation sera organisée en 2022.
"Il y aura une majorité qui dira +oui+ ou qui dira +non+ (...) Mais ensuite, comment notre pays continue-t-il à fonctionner, avec quel projet de société ? C'est là-dessus que nous devons nous mettre d'accord", a déclaré à la radio RRB Philippe Michel, président de la province Sud (Calédonie Ensemble, centre droit).
Depuis plusieurs années, avec l'aide d'experts juridiques et constitutionnels, les élus calédoniens ont exploré les différentes options institutionnelles de l'indépendance totale à l'autonomie élargie ou la création d'un Etat-associé.
Mais les querelles intestines au sein des deux grandes familles politiques calédoniennes ont pour une grande part empêché jusqu'alors les discussions d'avancer.
"Nous avons tous les élements en main. Il faut impérativement que les discussions s'ouvrent réellement à l'occasion de ce comité", a déclaré Charles Washetine, élu du Parti de Libération Kanak (Palika).
Ce comité sera suivi samedi par une réunion sur le nickel, ressource rare qui a fait la richesse de la Nouvelle-Calédonie, mais qui traverse une crise. Victime du ralentissement chinois et de stocks très élevés, le cours du nickel --environ 8.500 dollars la tonne-- est à son plus bas niveau depuis douze ans.
Le comité des signataires se réunit chaque année depuis l'accord de Nouméa signé le 5 mai 1988 pour permettre aux forces politiques calédoniennes indépendantistes et loyalistes de faire le point avec l'Etat sur l'application de l'accord.
Avec AFP