Tahiti Infos

Municipales: Marie-Claude Tjibaou candidate à la mairie de Nouméa


NOUMÉA, 13 février 2014 (AFP) - Marie-Claude Tjibaou, la veuve du dirigeant kanak Jean-Marie-Tjibaou, assassiné en 1989, a annoncé jeudi sa candidature à la mairie de Nouméa sur une liste d'ouverture, qui veut réduire "les fractures sociales et ethniques" de la capitale calédonienne.

"Nouméa concentre 50% de la population (de l'archipel, ndlr) mais cette diversité culturelle ne se reflète pas dans la ville", a déclaré Mme Tjibaou, 65 ans, qui siège au Conseil économique, social et environnemental.

"Nous souhaitons construire une ville qui nous rassemble et qui nous ressemble", a-t-elle déclaré, insistant sur le double visage de Nouméa, dont le nord concentre des cités populaires et peu équipées, et le sud des quartiers plus chics en bord de plage, majoritairement européens.

La liste conduite par Marie-Claude Tjibaou est composée de personnalités de la société civile, de membres du Parti socialiste et de membres du Palika, parti du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste).

L'annonce de cette liste intervient après l'échec des négociations entre les différentes composantes de la coalition indépendantiste pour former une liste unitaire.

"Les indépendantistes doivent être ouverts, on ne peut pas rester dans les divisions traditionnelles", a déclaré Elie Poigoune, co-listier et président de la Ligue des droits de l'Homme de Calédonie.

"Les Kanaks ont peur des Européens et les Européens ont peur des Kanaks. On ne construira rien dans la peur", a-t-il ajouté, regrettant que Nouméa ressemble plus "à une ville de la côte d'Azur qu'à une ville océanienne".

Très engagée dans la vie culturelle et dans les droits des femmes, Marie-Claude Tjibaou a été de 1995 à 2000 conseillère municipale à Hienghène, village dont son époux fut maire.

Historiquement à droite, Nouméa est actuellement dirigée par Jean Lèques (UMP) qui, à 82 ans, ne se représente pas. Outre Mme Tjibaou, quatre candidats sont déjà en lice, dont trois issus de la droite non-indépendantiste fortement divisée.

Leader emblématique des Kanaks indépendantistes, Jean-Marie Tjibaou a été assassiné le 4 mai 1989, moins d'un an après avoir signé des accords de réconciliation avec les "loyalistes".

Rédigé par () le Jeudi 13 Février 2014 à 06:45 | Lu 772 fois