Lors des derniers Jeux Olympiques de Rio, le reportage d’investigation de Complément d’Enquête « La gloire et la galère » diffusé sur France 2 n’est pas passé inaperçu, en gros la France aurait un souci avec ses sportifs de haut niveau, voire avec le sport en général, comparativement à d’autres pays. Le reportage a décrit le décalage entre le succès des sportifs et le quotidien parfois précaire de certains sportifs.
Mais les choses semblent bouger, en 2015 une loi a été proposée puis adoptée à l’assemblée nationale pour mettre en place « un statut juridique pour les sportifs de haut niveau et professionnels ». Le but étant d’apporter une sécurité sur le plan juridique et sociale aux sportifs de haut niveau et aux salariés du sport comme les entraineurs professionnels. Les sportifs n’avaient donc pas de statut, avec en toile de fond la précarité et les drames sociaux liés notamment à la reconversion post-carrière.
En Polynésie, le monde sportif est très dynamique. Les enjeux y sont importants car le sport est lié au tourisme, à la santé et à la culture. Pour reprendre l’article 1er de la loi adoptée en métropole : "Les sportifs, entraîneurs, arbitres et juges sportifs de haut niveau concourent, par leur activité, au rayonnement de la Nation et à la promotion des valeurs du sport."
Mais les choses semblent bouger, en 2015 une loi a été proposée puis adoptée à l’assemblée nationale pour mettre en place « un statut juridique pour les sportifs de haut niveau et professionnels ». Le but étant d’apporter une sécurité sur le plan juridique et sociale aux sportifs de haut niveau et aux salariés du sport comme les entraineurs professionnels. Les sportifs n’avaient donc pas de statut, avec en toile de fond la précarité et les drames sociaux liés notamment à la reconversion post-carrière.
En Polynésie, le monde sportif est très dynamique. Les enjeux y sont importants car le sport est lié au tourisme, à la santé et à la culture. Pour reprendre l’article 1er de la loi adoptée en métropole : "Les sportifs, entraîneurs, arbitres et juges sportifs de haut niveau concourent, par leur activité, au rayonnement de la Nation et à la promotion des valeurs du sport."
Jonathan Torohia et Heimanu Taiarui, les deux stars tahitennes de la dernière coupe du monde de beachsoccer
Les exemples de difficultés ne manquent pas
Le dernier déplacement des Tiki Toa au Japon s’est soldé par deux défaites pour les vice-champions du monde de beachsoccer. L’absence de Jonathan Torohia pour « raisons professionnelles » a pesé lourd. Jo, auréolé du titre de meilleur gardien de la dernière coupe du monde, est pourtant une des pièces maîtresses du dispositif de jeu. Il y a le cas de Niuhiti Buillard, père de famille et champion du monde 2016 de SUP, qui n’arrive pas à joindre les deux bouts, il a annoncé « Je n’ai rien, je me donne deux ans, si rien ne se passe, je serais obligé de me réorienter professionnellement »
Dans le surf, nos jeunes surfeurs juniors se débattent dans le circuits des séries qualificatives des championnats du monde, manquant vraisemblablement d’encadrement. Michel Bourez avait décrit dernièrement la manière dont sa carrière avait décollé grâce à un encadrement financé par Red Bull. Nos stars de jiu jitsu, comme Dany Gérard, réussissent par leurs propres moyens au prix de sacrifices familiaux importants, devant jongler avec le travail, la vie familiale, les entrainements.
Il y avait eu également la non-participation d’Edt Va’a à la course de Moloka’i en 2015 - une course dont ils étaient pourtant les tenants du titre - suite au changement de direction au sein de l’entreprise EDT. Mais est-ce aux entreprises privées de financer le sport polynésien alors que les répercussions touchent différents secteurs de la société ? N’y a-t-il pas mieux à faire pour permettre à nos talents de s’exprimer puisque ces sportifs sont des ambassadeurs de la Polynésie ?
Il y a des choses positives, avec un investissement important du Pays, de l’Etat, à travers les fédérations sportives ou encore le soutien d’évènements importants, entre autres… Le programme « Ambassador » d’Air Tahiti Nui est salué par le monde sportif. Une formation rémunérée en basket vient de voir le jour à l’initiative de Georgy Adams. Le monde sportif évolue, la demande est importante et le potentiel économique également. SB
Le dernier déplacement des Tiki Toa au Japon s’est soldé par deux défaites pour les vice-champions du monde de beachsoccer. L’absence de Jonathan Torohia pour « raisons professionnelles » a pesé lourd. Jo, auréolé du titre de meilleur gardien de la dernière coupe du monde, est pourtant une des pièces maîtresses du dispositif de jeu. Il y a le cas de Niuhiti Buillard, père de famille et champion du monde 2016 de SUP, qui n’arrive pas à joindre les deux bouts, il a annoncé « Je n’ai rien, je me donne deux ans, si rien ne se passe, je serais obligé de me réorienter professionnellement »
Dans le surf, nos jeunes surfeurs juniors se débattent dans le circuits des séries qualificatives des championnats du monde, manquant vraisemblablement d’encadrement. Michel Bourez avait décrit dernièrement la manière dont sa carrière avait décollé grâce à un encadrement financé par Red Bull. Nos stars de jiu jitsu, comme Dany Gérard, réussissent par leurs propres moyens au prix de sacrifices familiaux importants, devant jongler avec le travail, la vie familiale, les entrainements.
Il y avait eu également la non-participation d’Edt Va’a à la course de Moloka’i en 2015 - une course dont ils étaient pourtant les tenants du titre - suite au changement de direction au sein de l’entreprise EDT. Mais est-ce aux entreprises privées de financer le sport polynésien alors que les répercussions touchent différents secteurs de la société ? N’y a-t-il pas mieux à faire pour permettre à nos talents de s’exprimer puisque ces sportifs sont des ambassadeurs de la Polynésie ?
Il y a des choses positives, avec un investissement important du Pays, de l’Etat, à travers les fédérations sportives ou encore le soutien d’évènements importants, entre autres… Le programme « Ambassador » d’Air Tahiti Nui est salué par le monde sportif. Une formation rémunérée en basket vient de voir le jour à l’initiative de Georgy Adams. Le monde sportif évolue, la demande est importante et le potentiel économique également. SB
Nicole Sanquer-Fareata, Ministre de l’éducation et des sports :
On a pu voir dernièrement avec le premier brevet professionnel en basket qu’il est envisageable de gagner sa vie avec le sport en Polynésie ?
« Exactement. Je tiens à remercier Mme la Ministre de l’emploi Tea Frogier de nous avoir accompagnés. Il est vrai que des brevets professionnels polynésiens, on en a depuis 1985, il me semble, mais là c’est un projet novateur car nous avons mis en place cette formation qui est accompagnée avec un CAE afin que les stagiaires puissent subvenir à leurs besoins quotidiens et en même temps vivre de leur passion, transmettre leur passion en contribuant à l’éducation de notre jeunesse. »
« C’est un beau partenariat entre le ministère de l’emploi et le ministère des sports car le CAE est un contrat de formation professionnelle, le stagiaire doit avoir des stages de formation avec, à la fin, 6 mois pour trouver des solutions d’insertion, c’est au total un an de rémunération, 6 mois de formation et 6 mois de temps d’insertion professionnelle. »
On a pu voir une avancée avec un statut pour les artistes en Polynésie, qu’en est-il de celui des sportifs ?
« La démarche du ministère ce n’est pas d’avoir un statut du sportif mais d’encourager l’emploi sportif. Vous avez dans les fédérations des cadres techniques. Il y en a 6 ou 7, ce sont des emplois que le Pays aide. Aujourd’hui, le Pays a décidé de soutenir l’emploi sportif. Toute fédération qui a un cadre technique reçoit un supplément de trois millions de francs dans sa subvention de fonctionnement pour pouvoir rémunérer un cadre technique à raison de 250 000 fcp par mois. »
« On continue de travailler sur le comment développer l’emploi dans le sport et nous examinons plusieurs options, pourquoi pas le chèque-service destiné à l’emploi sportif. Comment réduire les charges des fédérations qui recrutent des éducateurs, on travaille là dessus. »
On a pu voir dernièrement avec le premier brevet professionnel en basket qu’il est envisageable de gagner sa vie avec le sport en Polynésie ?
« Exactement. Je tiens à remercier Mme la Ministre de l’emploi Tea Frogier de nous avoir accompagnés. Il est vrai que des brevets professionnels polynésiens, on en a depuis 1985, il me semble, mais là c’est un projet novateur car nous avons mis en place cette formation qui est accompagnée avec un CAE afin que les stagiaires puissent subvenir à leurs besoins quotidiens et en même temps vivre de leur passion, transmettre leur passion en contribuant à l’éducation de notre jeunesse. »
« C’est un beau partenariat entre le ministère de l’emploi et le ministère des sports car le CAE est un contrat de formation professionnelle, le stagiaire doit avoir des stages de formation avec, à la fin, 6 mois pour trouver des solutions d’insertion, c’est au total un an de rémunération, 6 mois de formation et 6 mois de temps d’insertion professionnelle. »
On a pu voir une avancée avec un statut pour les artistes en Polynésie, qu’en est-il de celui des sportifs ?
« La démarche du ministère ce n’est pas d’avoir un statut du sportif mais d’encourager l’emploi sportif. Vous avez dans les fédérations des cadres techniques. Il y en a 6 ou 7, ce sont des emplois que le Pays aide. Aujourd’hui, le Pays a décidé de soutenir l’emploi sportif. Toute fédération qui a un cadre technique reçoit un supplément de trois millions de francs dans sa subvention de fonctionnement pour pouvoir rémunérer un cadre technique à raison de 250 000 fcp par mois. »
« On continue de travailler sur le comment développer l’emploi dans le sport et nous examinons plusieurs options, pourquoi pas le chèque-service destiné à l’emploi sportif. Comment réduire les charges des fédérations qui recrutent des éducateurs, on travaille là dessus. »
On a vu dans le reportage complément d’enquête « La gloire et la galère » que la France ne traite pas forcément très bien ses sportifs de haut niveau, n’y a t il pas un manque également en Polynésie ?
« Au niveau du sport de haut niveau, nous avons revu toute la partie règlementaire et législative de la commission au mois de janvier dernier, nous avons fait des modifications législatives, nous avons voté des nouveaux arrêtés d’application, ce qui fait que le mois dernier nous avons réuni cette nouvelle commission du haut niveau pour refaire la liste des sportifs de haut niveau de notre Pays. »
« Cela a consisté à inclure certaines disciplines qui n’en faisaient pas partie, à revoir les critères d’éligibilité pour qu’un sportif soit reconnu en tant que sportif de haut niveau. On a reçu 48 candidatures que nous avons validées et aujourd’hui nos sportifs de haut niveau bénéficient d’un suivi médical, ce qui est très important au niveau coût. Ensuite, ils peuvent aussi faire une demande de bourse qui peut aller jusqu’à 600 000 fcp. »
« Nous avons mis en place des demandes d’aide individuelle pour pouvoir les aider dans les différents déplacements lorsque la continuité territoriale ne peut pas intervenir. Aujourd’hui, on peut dire que nous avons fait le toilettage de tout ce qui concerne les sportifs de haut niveau. On a mis en place un accompagnement financier, un suivi médical. Accompagner nos jeunes athlètes est une priorité du ministère des sports, certains s’expatrient dès 12 ans pour suivre leur formation en métropole à travers le sport-études, on travaille sur des dispositifs d’aides, car aujourd’hui tout repose sur les parents. »
On voit régulièrement que les sportifs qui travaillent ont du mal au niveau des congés, que tout dépend de l’entreprise, ne faudrait-il pas un fonds pour dédommager ces entreprises qui libéreraient plus facilement les athlètes ?
« C’est vrai que le sport demande des investissements financiers, notamment pour les déplacements, comme vous venez de le citer. Au niveau du ministère, nous aidons les fédérations sportives à travers une subvention de fonctionnement. Cela ne suffit jamais puisqu’ils font appel aux partenaires privés comme on le voit systématiquement. Nous avons un circuit de subventions : des clubs, des associations peuvent demander une contribution financière au ministère des sports pour un projet de déplacement, pour une participation à des tournois internationaux, là aussi nous pouvons aider mais nous n’aidons jamais à 100% et surtout nous avons des moyens très limités. »
« Nous étions en août en plein cadrage du budget 2017, j’avais demandé à toutes les fédérations qui ont des évènements l’année prochaine de me faire un calendrier, afin que je puisse prévoir les demandes de financement pour l’année prochaine. J’ai interrogé le président du COPF afin qu’il puisse me dire quels sont ses besoins financiers pour les mini-jeux du Vanuatu etc…toutes les manifestations où la Polynésie sera représentée à l’étranger. C’est une méthodologie de travail auquel le sport n’est pas habitué, je pense. Il faut savoir anticiper, prévoir, pour pouvoir réaliser ses projets. » Propos recueillis par SB
« Au niveau du sport de haut niveau, nous avons revu toute la partie règlementaire et législative de la commission au mois de janvier dernier, nous avons fait des modifications législatives, nous avons voté des nouveaux arrêtés d’application, ce qui fait que le mois dernier nous avons réuni cette nouvelle commission du haut niveau pour refaire la liste des sportifs de haut niveau de notre Pays. »
« Cela a consisté à inclure certaines disciplines qui n’en faisaient pas partie, à revoir les critères d’éligibilité pour qu’un sportif soit reconnu en tant que sportif de haut niveau. On a reçu 48 candidatures que nous avons validées et aujourd’hui nos sportifs de haut niveau bénéficient d’un suivi médical, ce qui est très important au niveau coût. Ensuite, ils peuvent aussi faire une demande de bourse qui peut aller jusqu’à 600 000 fcp. »
« Nous avons mis en place des demandes d’aide individuelle pour pouvoir les aider dans les différents déplacements lorsque la continuité territoriale ne peut pas intervenir. Aujourd’hui, on peut dire que nous avons fait le toilettage de tout ce qui concerne les sportifs de haut niveau. On a mis en place un accompagnement financier, un suivi médical. Accompagner nos jeunes athlètes est une priorité du ministère des sports, certains s’expatrient dès 12 ans pour suivre leur formation en métropole à travers le sport-études, on travaille sur des dispositifs d’aides, car aujourd’hui tout repose sur les parents. »
On voit régulièrement que les sportifs qui travaillent ont du mal au niveau des congés, que tout dépend de l’entreprise, ne faudrait-il pas un fonds pour dédommager ces entreprises qui libéreraient plus facilement les athlètes ?
« C’est vrai que le sport demande des investissements financiers, notamment pour les déplacements, comme vous venez de le citer. Au niveau du ministère, nous aidons les fédérations sportives à travers une subvention de fonctionnement. Cela ne suffit jamais puisqu’ils font appel aux partenaires privés comme on le voit systématiquement. Nous avons un circuit de subventions : des clubs, des associations peuvent demander une contribution financière au ministère des sports pour un projet de déplacement, pour une participation à des tournois internationaux, là aussi nous pouvons aider mais nous n’aidons jamais à 100% et surtout nous avons des moyens très limités. »
« Nous étions en août en plein cadrage du budget 2017, j’avais demandé à toutes les fédérations qui ont des évènements l’année prochaine de me faire un calendrier, afin que je puisse prévoir les demandes de financement pour l’année prochaine. J’ai interrogé le président du COPF afin qu’il puisse me dire quels sont ses besoins financiers pour les mini-jeux du Vanuatu etc…toutes les manifestations où la Polynésie sera représentée à l’étranger. C’est une méthodologie de travail auquel le sport n’est pas habitué, je pense. Il faut savoir anticiper, prévoir, pour pouvoir réaliser ses projets. » Propos recueillis par SB