PAPEETE, le 22 décembre 2016 - La quadragénaire fait partie de la 190ème promotion d'agents pénitentiaires, accueillie ce jeudi matin à la résidence du haut-commissaire. Le concours et cette formation de la fonction publique ont changé la vie de cette maman de trois enfants. Rencontre.
De grands yeux marron dessinés en amande, des traits fins et un sourire communicatif. Léger coup de crayon sur la paupière supérieure, Malia Tuataa aime prendre soin d'elle. "C'est sûr que dans cet habit là, nous ne sommes pas vraiment mis en valeur…", lance-t-elle dans un rire. En quelques mois, de son propre aveu, sa vie de femme et de maman a été chamboulée. Avec la formation d'agent pénitentiaire, elle s'est confrontée à un milieu jusqu'alors inconnu : la prison. L'immersion dans ce monde s'est fait au cours de stages. "J'ai fait mon premier stage dans la prison de Fleury, en banlieue parisienne. C'est une des plus grandes prisons d'Europe, une des plus peuplées. J'étais affectée du côté des hommes… J'ai beaucoup appris", résume-t-elle. Si l'expérience n'as pas été facile, Malia Tuataa ne s'est pas pour autant découragée.
"Je suis fière d'être là aujourd'hui", lâche la maman de trois enfants. Là, dans les jardins de la résidence du haut-commissaire, en ce jeudi matin de décembre. Ici, en Polynésie française, après de longs mois en métropole loin des siens et de sa terre natale. "Je me souviens que quand je suis montée dans l'avion pour aller en France, je me suis promis de ne rien lâcher. Je l'ai fait pour mes enfants et encore aujourd'hui, je sais que ce métier, pour lequel j'ai été choisi, c'est le bon", assure-t-elle, le regard un peu plus sévère.
De grands yeux marron dessinés en amande, des traits fins et un sourire communicatif. Léger coup de crayon sur la paupière supérieure, Malia Tuataa aime prendre soin d'elle. "C'est sûr que dans cet habit là, nous ne sommes pas vraiment mis en valeur…", lance-t-elle dans un rire. En quelques mois, de son propre aveu, sa vie de femme et de maman a été chamboulée. Avec la formation d'agent pénitentiaire, elle s'est confrontée à un milieu jusqu'alors inconnu : la prison. L'immersion dans ce monde s'est fait au cours de stages. "J'ai fait mon premier stage dans la prison de Fleury, en banlieue parisienne. C'est une des plus grandes prisons d'Europe, une des plus peuplées. J'étais affectée du côté des hommes… J'ai beaucoup appris", résume-t-elle. Si l'expérience n'as pas été facile, Malia Tuataa ne s'est pas pour autant découragée.
"Je suis fière d'être là aujourd'hui", lâche la maman de trois enfants. Là, dans les jardins de la résidence du haut-commissaire, en ce jeudi matin de décembre. Ici, en Polynésie française, après de longs mois en métropole loin des siens et de sa terre natale. "Je me souviens que quand je suis montée dans l'avion pour aller en France, je me suis promis de ne rien lâcher. Je l'ai fait pour mes enfants et encore aujourd'hui, je sais que ce métier, pour lequel j'ai été choisi, c'est le bon", assure-t-elle, le regard un peu plus sévère.
SÉCURITÉ DE L'EMPLOI
Avant le milieu carcéral, Malia Tuataa assurait une mission d'acheteuse pour une grande surface, dont elle a préféré taire le nom. Les années passant, la crise avançant, la maman ne voyait plus d'un bon œil le secteur dans lequel elle se trouvait. "Je me suis dit que nous n'étions plus sûr de rien dans ce métier. Qu'un jour, je serais peut-être licenciée et que, me retrouver sans emploi avec trois enfants, ce n'était pas possible."
A l'aube de ses 40 ans, elle entend parler de ce concours dans la fonction publique. Pour elle, agent pénitentiaire rime avec sécurité de l'emploi. C'est aussi le prisme social de ce métier qui la pousse vers le concours. "Nous ne sommes pas des mâtons, là pour taper sur les prisonniers. Nous sommes là pour les encadrer et les aider à se réinsérer dans la société. C'est l'image que je souhaite transmettre aux autres, à mes enfants et à ma famille. J'essaie de sortir de la caricature des surveillants que l'on pourrait avoir", dépeint-elle dans un large sourire.
Une douceur émane de la quadragénaire, même lorsqu'elle parle prison, incarcération ou agent pénitentiaire. D'un sourire, elle balaie certains clichés renvoyés par ces murs de béton froids et sans âme. "C'est un honneur d'avoir obtenu ce poste. Tous mes collègues partagent le même avis."
Ravie d'être rentrée et d'avoir retrouvé sa famille, Malia n'attend plus que de prendre son poste. Les quelques semaines d'attente avant l'inauguration de la nouvelle prison de Papeari vont lui permettre de se préparer au mieux à accueillir les prisonniers. "Je suis fin prête pour cette grande ouverture. Nous le sommes tous. J'ai hâte de découvrir le site et de voir les équipes. Nous sommes tous prêts à faire du bon boulot."
Les inquiétudes des premiers jours? Malia Tuataa préfère ne pas s'en embarrasser l'esprit. Sereine, confiante et surtout, souriante, la Polynésienne n'attend plus que s'ouvrent les portes de la nouvelle prison pour commencer sa nouvelle vie.
A l'aube de ses 40 ans, elle entend parler de ce concours dans la fonction publique. Pour elle, agent pénitentiaire rime avec sécurité de l'emploi. C'est aussi le prisme social de ce métier qui la pousse vers le concours. "Nous ne sommes pas des mâtons, là pour taper sur les prisonniers. Nous sommes là pour les encadrer et les aider à se réinsérer dans la société. C'est l'image que je souhaite transmettre aux autres, à mes enfants et à ma famille. J'essaie de sortir de la caricature des surveillants que l'on pourrait avoir", dépeint-elle dans un large sourire.
Une douceur émane de la quadragénaire, même lorsqu'elle parle prison, incarcération ou agent pénitentiaire. D'un sourire, elle balaie certains clichés renvoyés par ces murs de béton froids et sans âme. "C'est un honneur d'avoir obtenu ce poste. Tous mes collègues partagent le même avis."
Ravie d'être rentrée et d'avoir retrouvé sa famille, Malia n'attend plus que de prendre son poste. Les quelques semaines d'attente avant l'inauguration de la nouvelle prison de Papeari vont lui permettre de se préparer au mieux à accueillir les prisonniers. "Je suis fin prête pour cette grande ouverture. Nous le sommes tous. J'ai hâte de découvrir le site et de voir les équipes. Nous sommes tous prêts à faire du bon boulot."
Les inquiétudes des premiers jours? Malia Tuataa préfère ne pas s'en embarrasser l'esprit. Sereine, confiante et surtout, souriante, la Polynésienne n'attend plus que s'ouvrent les portes de la nouvelle prison pour commencer sa nouvelle vie.
"Vous pouvez être fiers"
Ce jeudi matin, les 228 nouveaux agents de l'administration pénitentiaire et leurs familles ont été accueillis par les autorités de l'Etat et du Pays à la résidence du haut-commissaire. Les clés du nouveau centre seront remises à l'administration en mars 2017. Le transfert des prisonniers devrait commencer en mai 2017. Entouré des élus du Pays, le haut-commissaire, René Bidal, a félicité la 190ème promotion et leur a donné quelques conseils :
" […]i[ Comme je viens de vous le dire le quotidien continuera à vous apprendre le métier ; à cet effet, respectez les ordres et ne mésestimez aucun des conseils qui vous seront donnés, car ils enrichiront vos enseignements initiaux. Vous pouvez être fiers et vos familles peuvent être fières de votre réussite et du chemin que vous avez parcouru. […] En écho à cette réussite qui vous revient, nous attendons que votre engagement soit total et entier dans la mission essentielle de service public qui va être la vôtre. Vous aurez la responsabilité de donner un sens et une utilité à ce centre de détention qui vous offre un cadre exceptionnel pour réussir. Soyez dignes de la confiance qui vous a été accordée. Votre uniforme incarne l’autorité de l’Etat ; portez-le fièrement. […]"
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" […]i[ Comme je viens de vous le dire le quotidien continuera à vous apprendre le métier ; à cet effet, respectez les ordres et ne mésestimez aucun des conseils qui vous seront donnés, car ils enrichiront vos enseignements initiaux. Vous pouvez être fiers et vos familles peuvent être fières de votre réussite et du chemin que vous avez parcouru. […] En écho à cette réussite qui vous revient, nous attendons que votre engagement soit total et entier dans la mission essentielle de service public qui va être la vôtre. Vous aurez la responsabilité de donner un sens et une utilité à ce centre de détention qui vous offre un cadre exceptionnel pour réussir. Soyez dignes de la confiance qui vous a été accordée. Votre uniforme incarne l’autorité de l’Etat ; portez-le fièrement. […]"
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Les syndicats ne baissent pas la garde
Le 13 décembre dernier, le syndicat FO pénitentiaire de Polynésie française a demandé à ce que l'embauche de Polynésiens soit privilégié dans la mesure du possible. Reçu par le haut-commissaire le 15 décembre, le syndicat et les représentants de l'Etat ont échangé. "Nous ne pouvons pas encore être satisfaits, mais au moins nous avons pu sensibiliser les élus sur la question. Maintenant, nous attendons d'être reçu par le Pays, détaille Karl Manutahi, délégué FO. Il y a cinq personnes qui attendent encore d'être mutées. Elles devaient être mutées au 30 janvier mais nous ne voyons toujours rien venir. Nous sommes inquiets. Nous allons laisser passer les fêtes et nous reprendrons nos actions en janvier. Nous demandons simplement l'application des textes et une égalité de traitement de la part du ministre de la Justice entre le personnel venant de métropole et de Polynésie."