PAPEETE, le 30 septembre 2016 - Jeudi soir, un échantillon de nacres en provenance de Takume réceptionné par l'huissier Me Elie est arrivé à Tahiti afin d'être testé par l'IFREMER. Tavivi , un perliculteur de Takume, a par ailleurs décidé de saisir le procureur de la République.
Tavivi et son épouse ont attendu presque trois heures, à l'aéroport de Tahiti Faa'a, un échantillon de nacres malades déversées le 9 septembre dans le lagon de Takume. Le perliculteur, accompagné de son cousin Teiva Manutahi, a dépêché l'huissier Me Elie afin qu'il atteste l'état des nacres ainsi que leur provenance. "J'interviens avec Tavivi parce que ma grand-mère est née à Takume. Tavivi est un cousin et nous souhaitons protéger le lagon de Takume et la filière perlicole. Le colis que nous venons de recevoir contient des nacres qui pour nous sont contaminées et qui ont été introduites illégalement en provenance de Raroia, sans autorisation de transfert. Les démarches n'ont pas été respectées auprès de la mairesse. Nous dénonçons cela aujourd'hui. Nous ne souhaitons pas que les nacres malades qui sont présentes dans les autres lagons viennent contaminer le lagon de Takume et mettre en difficulté l'activité perlicole sur Takume", indique Teiva Manutahi.
L'huissier Me Elie a réceptionné la glacière de nacres vers 19h00 et a brisé les scellés. Une fois la glacière ouverte une odeur nauséabonde, de fruits de mer périmés a envahi l'espace. "Cette odeur n'est pas normale", indique le perliculteur,"des nacres saines ne devraient pas sentir". Par ailleurs, le Tavivi voyait les nacres de Raroia implantées dans le lagon pour la première fois. "En 30 ans d'exercice en tant que perliculteur, c'est la première fois que je vois des nacres malades dans le lagon de Takume", indique l'exploitant visiblement préoccupé. " C'est la raison pour laquelle j'ai souhaité interpeller la population dans un premier temps via une procuration, ensuite d'informer les médias pour que l'opinion publique s'insurge de ces méthodes. J'ai également saisi la DRM et en dernier lieu, par l'intermédiaire des médias, le gouvernement et le ministre en charge de la mer de la perle et de ma pêche. Nous avons décidé de procéder à des analyses au sein de l'IFREMER afin qu'elles viennent corroborer ou non la véracité de nos propos concernant ces nacres qui sont aujourd'hui malades."
Les nacres déballées de la glacière en provenance directe de Takume présentaient jeudi soir des taches noires plus ou moins développées sur le coquillage. Par ailleurs, les épines sensées être présentes sur le bord du coquillage sont inexistantes. Au contraire, les bords des nacres sont tout effrités. "Une fois que les taches marron se développent, la nacre est condamnée à mourir" certifie le perliculteur. "C'est comme ce que l'on voit dans d'autres atolls comme Takaroa, Raroia qui sont contaminés, certainement pas sur Takume. Ainsi, nous avons décidé de saisir le procureur de la République afin que justice soit faite", conclut Tavivi .