De gauche à droite : Ambre Baker, chargée de communication ; Xavier Le Goff, directeur du village d'enfants SOS de Papara ; François Coudert, membre du conseil d'administration et trésorier ; Georges Siu, président de l'association ; Alice Méret, membre du conseil d'administration et Ingrid Hart, chargée administrative et financière.
PAPEETE, le 26 mai 2016. Depuis 20 ans, plus de 200 enfants sont passés entre les mains des mamans SOS du village d'enfants de Papara. Au total, plus d'un milliard de francs a été dépensé pour l'éducation de ces enfants placés dans le village sur décision de justice. Mais la quote-part financière du Pays n'a jamais atteint ses promesses conventionnelles, et depuis 2009 les dons privés sont en baisse constante.
"Pour nous 2016 est une année très difficile. Il n'est pas impossible que nous rendions les clés de l'établissement au Pays". Georges Siu, le président de l'association village d'enfants SOS a décidé de frapper fort et de faire entendre raison au Pays. Selon une convention signée entre l'association et le Pays en 1994, ce dernier devait verser annuellement 170 millions de francs à l'association. Il n'en accorde, bon an mal an, que 120. Une situation qui n'a pas posé de problème particulier jusqu'en 2008-2009 : avec les dons privés, les mécènes, les parrains anonymes, l'association a réussi sa mission sans difficulté jusqu'alors.
Mais les réserves financières s'amenuisent. "Notre projet s'inscrit dans la durée puisque l'objectif est de conduire ces enfants en conservant les fratries jusqu'à leur majorité, ce qui représente un engagement financier conséquent. La situation a bien changé. En 1994, à l'ouverture du village nous avons récolté 40 millions de francs de dons, le montant exact des promesses faites par la population. Pour nos 20 ans, en 2014, la collecte a été bien plus difficile. Il nous manque de façon récurrente 15 millions de francs par an et nous arrivons au bout du parcours. 20 ans d'existence risquent d'être remises en question" développe François Coudert, le trésorier (bénévole) de l'association.
Victime d'un énorme succès populaire durant 20 ans, avec encore plus de 600 parrains qui mettent la main à la poche pour sa mission d'éducation et sa gestion de la structure "comme une entreprise", le village d'enfants SOS de Papara a vu ses subventions publiques réduites d'autant. "Quand on arrive à faire des économies, l'administration baisse d'autant les subsides qui nous sont accordées" souligne encore François Coudert. "Nous n'avons plus qu'un seul mois de dépenses en trésorerie désormais".
Il y a quelques mois, le bureau de l'association a écrit un courrier à la ministre des affaires sociales du gouvernement, exposant la délicate situation financière. Mais aucune réponse n'est pas parvenue. Pas même un accusé de réception indique, amer, Georges Siu. Passant au rang supérieur, une demande d'audience a été adressée directement au président du Pays, à son retour de mission à Paris. "Nous nous substituons à la puissance publique ! Mais pour assurer la pérennité de cette structure, le Pays doit respecter ses engagements de 1994". Georges Siu compte bien le rappeler directement à Edouard Fritch le plus rapidement possible.
"Pour nous 2016 est une année très difficile. Il n'est pas impossible que nous rendions les clés de l'établissement au Pays". Georges Siu, le président de l'association village d'enfants SOS a décidé de frapper fort et de faire entendre raison au Pays. Selon une convention signée entre l'association et le Pays en 1994, ce dernier devait verser annuellement 170 millions de francs à l'association. Il n'en accorde, bon an mal an, que 120. Une situation qui n'a pas posé de problème particulier jusqu'en 2008-2009 : avec les dons privés, les mécènes, les parrains anonymes, l'association a réussi sa mission sans difficulté jusqu'alors.
Mais les réserves financières s'amenuisent. "Notre projet s'inscrit dans la durée puisque l'objectif est de conduire ces enfants en conservant les fratries jusqu'à leur majorité, ce qui représente un engagement financier conséquent. La situation a bien changé. En 1994, à l'ouverture du village nous avons récolté 40 millions de francs de dons, le montant exact des promesses faites par la population. Pour nos 20 ans, en 2014, la collecte a été bien plus difficile. Il nous manque de façon récurrente 15 millions de francs par an et nous arrivons au bout du parcours. 20 ans d'existence risquent d'être remises en question" développe François Coudert, le trésorier (bénévole) de l'association.
Victime d'un énorme succès populaire durant 20 ans, avec encore plus de 600 parrains qui mettent la main à la poche pour sa mission d'éducation et sa gestion de la structure "comme une entreprise", le village d'enfants SOS de Papara a vu ses subventions publiques réduites d'autant. "Quand on arrive à faire des économies, l'administration baisse d'autant les subsides qui nous sont accordées" souligne encore François Coudert. "Nous n'avons plus qu'un seul mois de dépenses en trésorerie désormais".
Il y a quelques mois, le bureau de l'association a écrit un courrier à la ministre des affaires sociales du gouvernement, exposant la délicate situation financière. Mais aucune réponse n'est pas parvenue. Pas même un accusé de réception indique, amer, Georges Siu. Passant au rang supérieur, une demande d'audience a été adressée directement au président du Pays, à son retour de mission à Paris. "Nous nous substituons à la puissance publique ! Mais pour assurer la pérennité de cette structure, le Pays doit respecter ses engagements de 1994". Georges Siu compte bien le rappeler directement à Edouard Fritch le plus rapidement possible.
EN CHIFFRES
200
C'est le nombre d'enfants accueillis depuis 20 ans au Village d'enfants SOS de Papara. La structure associative emploie 27 personnes à temps plein (dont 10 mères SOS, 8 aides familiales et 3 personnels administratifs). Le village est composé de 12 maisons familiales sur un terrain de 4 hectares au PK 35,5. Plus d'un milliard de francs ont déjà été dépensés pour faire fonctionner la structure : 320 millions de francs pour la construction du village lui-même, sorti de terre à partir de 1995 et ouvert à compter du 1er juillet 1996. Le village a une capacité de 55 places pour des enfants âgés de 3 ans à 21 ans maximum, placés ici sur une décision du juge des enfants parce que les familles biologiques ne sont pas en capacité d'assumer l'éducation de leurs enfants ou pour les sortir, le plus souvent, d'un environnement familial violent.
Pour en savoir plus sur le village d'enfants SOS, CLIQUER ICI
CONTACT : 40 43 21 11
200
C'est le nombre d'enfants accueillis depuis 20 ans au Village d'enfants SOS de Papara. La structure associative emploie 27 personnes à temps plein (dont 10 mères SOS, 8 aides familiales et 3 personnels administratifs). Le village est composé de 12 maisons familiales sur un terrain de 4 hectares au PK 35,5. Plus d'un milliard de francs ont déjà été dépensés pour faire fonctionner la structure : 320 millions de francs pour la construction du village lui-même, sorti de terre à partir de 1995 et ouvert à compter du 1er juillet 1996. Le village a une capacité de 55 places pour des enfants âgés de 3 ans à 21 ans maximum, placés ici sur une décision du juge des enfants parce que les familles biologiques ne sont pas en capacité d'assumer l'éducation de leurs enfants ou pour les sortir, le plus souvent, d'un environnement familial violent.
Pour en savoir plus sur le village d'enfants SOS, CLIQUER ICI
CONTACT : 40 43 21 11
Soupçon de viol d'une petite fille : "les enfants sont traumatisés"
Alors que les membres de l'association Village d'enfants SOS tentent de remobiliser les pouvoirs publics sur le bien-fondé de leur mission et leurs besoins financiers, une affaire de mœurs est venue ternir, 20 années de travail social sans aucune affaire. Polynésie 1re révélait mercredi soir qu'une petite fille de 10 ans, placée depuis trois ans au village, avait été la victime d'une agression sexuelle de la part d'un autre pensionnaire du village, placé dans la même famille qu'elle, âgé de 17 ans. La mère biologique de la petite fille a porté plainte auprès de la gendarmerie.
"Aujourd'hui nous n'avons aucune certitude sur ce qui s'est passé. La gendarmerie est saisie de l'affaire avec le juge des enfants. L'adolescent ne fait plus partie de l'effectif du village : nous avons demandé son retrait, ce que le juge pour enfants a accepté, mais la petite victime est restée sur place car elle est bien entourée" indiquait simplement, Georges Siu, le président de l'association. C'est la première fois, en 20 ans qu'une telle affaire vient éclabousser la réputation du village. "Rien ne permettait dans l'attitude de cet adolescent (placé au village depuis neuf ans) de déceler quoi que ce soit. Il n'avait pas d'attitude délinquante : il avait un projet scolaire sur lequel il était engagé" témoigne Xavier Le Goff, directeur du village d'enfants SOS de Papara.
Depuis la révélation des faits, les enfants sont suivis psychologiquement. "Actuellement ce qui est important c'est de préserver la victime et les autres enfants du village. Ils sont traumatisés et la médiatisation en a rajouté" poursuit le directeur. "C'est un événement qui affecte l'ensemble du village, tous les enfants sont informés, le personnel aussi. L'enquête n'est pas terminée" concluait Georges Siu.
Cette délicate affaire met en lumière l'une des problématiques de l'association, à savoir la gestion des adolescents. Aujourd'hui sur les 52 enfants accueillis au village, 45% sont des pré-ados ou des ados, âgés de 12 à 17 ans, placés ici depuis de très nombreuses années. "C'est une problématique qui a été exposée depuis une dizaine d'années également en France mais qui n'a pas été suivie d'effets, il faut des structures adaptées et il n'y en a pas" commente Georges Siu. De fait, les enfants placés au village, "vieillissent" le plus souvent ici. "Les retours dans les familles biologiques sont infimes" indique le directeur du village Xavier Le Goff. Actuellement la pensionnaire la plus âgée a passé 14 ans de sa jeune vie au Village d'enfants SOS de Papara, scolarisée en BTS : "nous travaillons à son insertion professionnelle".
Alors que les membres de l'association Village d'enfants SOS tentent de remobiliser les pouvoirs publics sur le bien-fondé de leur mission et leurs besoins financiers, une affaire de mœurs est venue ternir, 20 années de travail social sans aucune affaire. Polynésie 1re révélait mercredi soir qu'une petite fille de 10 ans, placée depuis trois ans au village, avait été la victime d'une agression sexuelle de la part d'un autre pensionnaire du village, placé dans la même famille qu'elle, âgé de 17 ans. La mère biologique de la petite fille a porté plainte auprès de la gendarmerie.
"Aujourd'hui nous n'avons aucune certitude sur ce qui s'est passé. La gendarmerie est saisie de l'affaire avec le juge des enfants. L'adolescent ne fait plus partie de l'effectif du village : nous avons demandé son retrait, ce que le juge pour enfants a accepté, mais la petite victime est restée sur place car elle est bien entourée" indiquait simplement, Georges Siu, le président de l'association. C'est la première fois, en 20 ans qu'une telle affaire vient éclabousser la réputation du village. "Rien ne permettait dans l'attitude de cet adolescent (placé au village depuis neuf ans) de déceler quoi que ce soit. Il n'avait pas d'attitude délinquante : il avait un projet scolaire sur lequel il était engagé" témoigne Xavier Le Goff, directeur du village d'enfants SOS de Papara.
Depuis la révélation des faits, les enfants sont suivis psychologiquement. "Actuellement ce qui est important c'est de préserver la victime et les autres enfants du village. Ils sont traumatisés et la médiatisation en a rajouté" poursuit le directeur. "C'est un événement qui affecte l'ensemble du village, tous les enfants sont informés, le personnel aussi. L'enquête n'est pas terminée" concluait Georges Siu.
Cette délicate affaire met en lumière l'une des problématiques de l'association, à savoir la gestion des adolescents. Aujourd'hui sur les 52 enfants accueillis au village, 45% sont des pré-ados ou des ados, âgés de 12 à 17 ans, placés ici depuis de très nombreuses années. "C'est une problématique qui a été exposée depuis une dizaine d'années également en France mais qui n'a pas été suivie d'effets, il faut des structures adaptées et il n'y en a pas" commente Georges Siu. De fait, les enfants placés au village, "vieillissent" le plus souvent ici. "Les retours dans les familles biologiques sont infimes" indique le directeur du village Xavier Le Goff. Actuellement la pensionnaire la plus âgée a passé 14 ans de sa jeune vie au Village d'enfants SOS de Papara, scolarisée en BTS : "nous travaillons à son insertion professionnelle".